Du fait de l'approximation de la traduction, la punchline de Marcelo Bielsa est sortie un peu dans tous les sens, Mais l'idée a été captée par tous. En une phrase, cela pourrait donner : "Celui qui prétend avoir une influence sur le résultat d'un match avec ses déclarations ne fait pas du bien à ce sport". Une phrase dans la pure lignée que celle que le coach argentin est capable de produire et qu'il a pris soin de répéter sous différentes formes. Une libération pour bons nombres de supporters présents sur les réseaux sociaux qui n'en peuvent plus de subir, jour après jour, les tweets chambreurs de Jean-Michel Aulas. Mais avant même qu'on son nom soit prononcé, Bielsa assure qu'il ne vise pas le président lyonnais :
"Aulas, je n'ai pas lu ses opinions, l'antécédent que j'ai du président de Lyon, c'est que durant son cycle, l'équipe a gagné sept fois le titre, cela génère chez moi de l'admiration, surtout quand les joueurs changent, et que la qualité reste, cela est observé de mon point de vue comme un grand mérite".
Au départ, Bielsa est invité à commenter l'intérêt de Jean-Michel Aulas pour André-Pierre Gignac, révélé sur le Phocéen, à dire si, selon lui, cela s'apparente plus à de l'intox qu'à un réel intérêt. Marcelo Bielsa se servira donc de la perche pour expliquer : "La personne qui pense influer sur des matchs en émettant des opinions et à travers ça cherche à avoir des résultats ne fait pas du bien à ce sport. Ce jeu, c'est pour que les meilleurs gagnent selon ce qu'ils font sur le terrain, celui qui prétend avec des déclarations changer le cours du match premièrement ce n'est pas possible, nous ne sommes pas stupides. Celui qui fait ça contamine le jeu, ce n'est pas une manière de montrer de l’intelligence, au contraire, cela porte préjudice au sport qu'on aime tous, à part peut être s'il y a une vue de ce sport sur le business. Celui qui croit avoir une influence sur les résultats, je ne me réfère à personne en particulier, doit être décrié par tous. Je sais de quoi je parle, car cela va en grandissant, cela ne fait que tirer le football vers le bas : ce sont des personnes externes au terrain qui pensent qu'ils peuvent dépasser les limites permises pour avoir une influence sur le jeu".
L'entraîneur de l'OM conclura sa tirade en reprochant aux journalistes présents dans la salle de ne pas combattre efficacement ce fléau. Et au moment de répondre à la question suivante, sur un tout autre sujet, Bielsa reviendra sur son explication, assurant une fois de plus qu'il ne visait pas Aulas, mais que vraiment, ce genre de personnes n'étaient pas bonnes pour le football. Mais de qui voulait-il vraiment parler ?
Il n'est pas impossible que Bielsa ait voulu avec sa sortie s'inscrire en faux vis-à-vis de la communication récente de son club. S'il ne faut pas y voir directement une nouvelle attaque sur son président Vincent Labrune, le coach argentin, qui avait excusé l'arbitre en conférence de presse juste après OM-Lyon, refusant de s'abriter derrière ce fait de jeu pour expliquer la contre-performance, n'a peut-être pas goûté aux multiples annonces ces derniers jours sur les réseaux sociaux de l'OM via ses comptes officiels, que ce soit pour montrer que le ballon avait bel et bien franchi la ligne ou, qu'au ralenti, Lucas Ocampos ne faisait pas faute sur Anthony Lopes. Mais puisque Bielsa parle d'influence sur les résultats, il condamne peut-être un célèbre consultant qui, à la vue des images de la sortie du terrain de Dimitri Payet, a demandé à ce que le joueur de l'OM soit sanctionné, comme Ibrahimovic.
En insistant pour dire qu'il ne vise personne, Marcelo Bielsa permet que l'on se concentre plus sur son message que sur le destinataire. Et que dit-il ? Qu'il faut se concentrer sur le jeu. Un discours facile, mais l'Argentin a prouvé qu'il savait tenir le même cap dans des moments plus difficiles, comme justement juste après la rencontre contre Lyon où il n'a pas voulu tomber dans la polémique. De quoi forcer un peu plus l'admiration des supporters à son égard. Et convertir des fidèles sur le fond ?