Lyon-OM : un match, un point, deux interprétations différentes
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 05/10/2020 à 01:00
Retour sur la performance de l'OM sur la pelouse de Lyon.
Il y en a forcément qui avaient le bon prono avant ce Lyon-OM. Un match nul, c'est vrai que ça pouvait se deviner pour deux équipes qui avaient surtout besoin de ne pas plonger dans la crise alors qu'elles n'étaient pas loin du précipice. Mais une chose est sûre, personne n'avait pu envisager ce scénario. L'ouverture du score de l'OM en contre, l'expulsion prématurée de Payet, l'égalisation lyonnaise sur penalty, les deux buts refusés aux Gones, dont un à l'aide de la VAR... Un match tellement imprévisible qu'il est possible d'en tirer deux conclusions totalement différentes.
Un nul au goût de victoire pour le mental...
Il est possible de se dire en effet que l'OM a gagné ce point, qu'André Villas-Boas et ses hommes sont allés chercher. Résister plus de 70 minutes à 10 contre 11, c'est une sacrée performance, contre une équipe dont le potentiel offensif est régulièrement loué. Il y avait pourtant de quoi craquer, avec ce but encaissé sur penalty et cette sortie d'Anthony Lopes sur Alvaro juste avant la pause en toute impunité qui pouvait laisser penser que les Marseillais allaient être embarqués dans une de ces soirées où tout est contre eux. Mais ils ont tenu bon, ils ont gardé le cap toute la deuxième mi-temps. Preuve de cette solidité à toute épreuve, que peut-on vraiment reprocher défensivement aux joueurs de l'OM ? Mandanda a de nouveau rendu une copie parfaite, Alvaro et Caleta-Car n'ont pas été pris à défaut, Sakai et Amavi n'ont eu cesse d'apporter de l'énergie dans leurs couloirs alors que Sanson et Rongier ont retrouvé leur activité en terme de kilomètres sur une rencontre. AVB a même failli réussir le coup parfait avec un contre de Radonjic, qui aura eu le mérite, avec le danger que représentait sa profondeur, de laisser les Lyonnais à 4 derrière pendant toute la rencontre. Un adage dans le foot dit "quand on ne peut pas gagner, il faut savoir ne pas perdre". Cet état d'esprit, qui permet à l'OM de prendre un point ce dimanche soir, va peut-être permettre à cette formation d'en glaner d'autres si on capitalise dessus, autrement que comme cela a pu être fait après Paris. Après tout, cette équipe a pris 5 points sur 9 possibles face à Paris, Lyon et Lille, est invaincue en Ligue 1 à l'extérieur depuis un an et 11 matchs.
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...ou un cache-misère vu le jeu ?
Sauf qu'il est également possible de rester sur sa faim une fois la rencontre terminée. Car ce match venait après trois parties indigestes contre Saint-Etienne, Lille et Metz. Il fallait une réaction et elle n'a pas eu lieu. Ce point glané, il n'est peut-être là que parce que Thiago Mendes a raté le but de Steve Mandanda alors qu'il était tout seul devant, que Rudi Garcia a fait démarrer Toko Ekambi et Kadewere au lieu de Depay et Dembélé. Sur le premier quart d'heure, les Phocéens se sont fait manger dans tous les duels ou presque. La première occasion n'intervient qu'au quart d'heure de jeu. Elle est parfaitement exécutée par Dimitri Payet. Mais derrière il se fait expulser. Et après, il n'y a pas eu de match. Difficile de se contenter de ça, d'être admiratif devant la "heat map" de Morgan Sanson, qui recense toutes ses zones de présence sur le terrain, en oubliant d'évoquer son utilisation du ballon. Compliqué également de passer sous silence la prestation de Dario Benedetto, fantomatique devant, certes privé de munitions, mais les faits sont là. Vu les circonstances, et surtout le fait qu'il n'y a pas de défaite, les Olympiens vont passer la trêve d'octobre sans climat pesant. Mais si rien ne change d'ici quinze jours, une victoire contre Bordeaux au Vélodrome n'est absolument pas garantie.