Luiz Gustavo : les limites de l'exercice
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 25/09/2018 à 07:00
Ce 4-2 encaissé à Lyon est à marquer d'une pierre, car l'OM y a vécu une première. Il ne s'agit pas la défaite, on y est malheureusement habitués là-bas, mais plutôt d'un événement que l'on ne s'attendait pas à commenter. En effet, Luiz Gustavo a raté son match. Il n'est pas le seul, bien entendu, mais il est celui que l'on n'attendait pas à ce niveau-là. Celui que l'on ne s'imaginait pas noter aussi mal. 3 pour L'Equipe, 2.3 pour La Provence et 2 pour vos serviteurs ! Ça calme. Impliqué sur les trois premiers buts lyonnais, le Brésilien a rendu une copie aussi moche que celle de son jeune coéquipier Duje Caleta-Car, dont on n'attendait pas monts et merveilles. Mais lui, Don Gustavo, le métronome, celui que même le PSG nous envie... quand même !
Cet événement nous dit beaucoup sur l'état de l'équipe en ce début de saison. Une équipe coupée en deux. Remarquable sur le papier, mais beaucoup moins dans ses fonctionnalités. Séduisante, voire plus, lorsqu'il s'agit de mettre le feu dans les défenses adverses, et inquiétante dès lors qu'il faut fermer la boutique. Pourquoi ? Rami est blessé, et lorsqu'il ne l'est pas, il semble l'être. Sakai le samouraï semble avoir égaré son sabre entre la Russie et Marignane. Amavi court après les attaquants, mais aussi après son niveau. Enfin, Caleta-Car doit jouer pour retrouver le rythme, mais ce dernier reste bien caché pour le moment.
Au milieu de ça, il y a Luiz Gustavo. Celui qui rassure, que l'on déplace au gré des inquiétudes, dont le seul regard noir suffit à embrouiller le schéma adverse. Sauf que là, la machine a dit stop. Comme un message à un Rudi Garcia qui, doucement mais sûrement, s'était fait à l'idée de le maintenir derrière aussi longtemps qu'il le faudrait. Genre, toute la saison si nécessaire. Avec cette performance low-cost, le Brésilien a fait d'une pierre deux coups. Il nous a rappelé qu'il n'était pas là pour faire du marquage sur les attaquants de Ligue 1, sauf besoins ponctuels, mais il a surtout alerté son coach. L'OM défend mal, pas en bloc en tout cas. Quand les latéraux attaquent, les milieux ne compensent pas, et inversement. Dans les un contre un, nos centraux souffrent quasi systématiquement, ce qui est fâcheux pour une formation censée jouer le podium. Une formation attendue justement sur ces détails-là.
Finalement, cette alerte a un avantage : celui d'arriver tôt dans la saison. Rudi Garcia doit saisir cette occasion pour repenser sa défense autrement. À trois, à quatre, ou à cinq, avec ou sans Kamara, avec ou sans Caleta-Car, avec ou sans Sarr, peu importe. Il s'agit surtout de vite arrêter le bricolage et de remettre l'église au milieu du village, ou plutôt Luiz Gustavo au milieu du terrain. Et si ce n'est pas dans l'immédiat vu les absences pour blessure et suspension des uns et des autres, qu'un signal sur le changement soit envoyé assez vite !