Lucas Silva : pour l'instant, c'est pas le Brésil...
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 07/11/2015 à 07:00
A 22 ans, Lucas Silva porte déjà de lourdes responsabilités sur le terrain, encore plus lorsque son associé du milieu de terrain Lassana Diarra n'est pas là, comme ce fut le cas jeudi soir face à Braga et comme ce dimanche, pour la si importante réception de Nice. Arrivé cet été en fin de mercato et prêté par le Real Madrid, le jeune Brésilien élu meilleur joueur de son championnat avec le Cruzeiro traîne une belle réputation, d'autant que les Merengues ont tout de même sorti 15 millions d'euros pour son transfert en janvier dernier. Mais, un peu tendre, il n'a guère joué pour la Maison Blanche qui a donc préféré l'envoyer se faire les dents en Ligue 1 sous les ordres de l'ami Michel.
Depuis, contre vents et marées, Lucas Silva est titulaire. Il faut dire qu'en dehors d'Alaixys Romao, la concurrence est quasi-inexistante, d'autant que Michel a rapidement changé son fusil d'épaule en passant du 4-3-3 au 4-2-3-1 avec deux défensifs au milieu. Un boulevard pour le Brésilien qui enchaîne les matches, douze depuis le début de la saison. Mais après un accueil très favorable lors de l'annonce de son arrivée, on commence tout de même à se demander si le garçon est à la hauteur de sa réputation. Dès ses premiers matches, s'il n'a échappé à personne que sa technique était tout à fait au point, on a vu un joueur à la condition physique précaire et à l'influence sur le jeu très limitée. Rien de bien étonnant pour quelqu'un qui n'avait quasiment pas joué la saison précédente. Au coeur du mois de septembre, on a vu du mieux, avec notamment une bonne performance face au PSG qui laissait entrevoir beaucoup d'espoir. "C'est un joueur très mûr pour son âge, très pro, disait alors Michel. Il est focalisé en permanence sur son travail, comment il doit se nourrir, se reposer... C'est un très très bon joueur, et bientôt, il sera un joueur référence pour l'Olympique de Marseille. C'est de ce type de joueur dont on a besoin". Un sacré compliment de la part d'un homme qui en a connu quelques-uns, des grands joueurs.
Mais depuis, l'ascension semble s'être arrêtée là. S'il n'est jamais vraiment mauvais et conserve encore ses admirateurs, Silva ne montre pas grand chose sur le terrain et les critiques commencent à s'élever. Sur le plateau du dernier Talk Show, Fabrice Celeschi qui avait pourtant apprécié les débuts du joueur, commence à douter : "Je trouve qu'il a le profil pour jouer aux côtés de Diarra, avec des capacités dans le jeu long que l'on n'avait pas avant. Mais il s'est peut-être vu un peu trop beau après avoir été encensé par Michel. Il rate de plus en plus de passes et il semble être en train de sombrer psychologiquement et physiquement". Une déception partagée par René Malleville, même si lui n'en n'attendait pas monts et merveilles : "C'est un joueur que le Real nous à prêté car ils ont jugé qu'il n'était pas à la hauteur pour jouer chez eux. Quand une équipe te prête un joueur pour qu'il s'aguerrisse, il ne faut pas croire que tu vas accueillir la perle rare. C'est la même chose pour les joueurs que l'on a prêté à des équipes de Ligue 2".
Il est vrai que l'on peut se demander pourquoi avoir laissé partir Mario Lemina pour un joueur prêté du même âge, au même poste, et pas forcément meilleur. C'est le cas de Romain Canuti : "On a formé Lemina pendant deux ans et la troisième année, on prend quelqu'un à sa place alors qu'il ne souhaitait pas quitter l'OM. On le perd quand il commence à être bon, et on perdra peut-être aussi Silva quand il commencera à être bon". Le raisonnement se tient. Heureusement, il reste encore beaucoup de matches à jouer et l'OM commence, depuis trois rencontres, à faire preuve de solidité. Un contexte peut-être plus favorable à l'éclosion du talent du Brésilien. On le souhaite car tout le monde y gagnera, lui comme nous...