Lihadji, ce n'est peut-être pas fini...
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 09/01/2020 à 01:00
Si la proposition de l'OM de contrat pro pour Isaac Lihadji a été retirée, le jeune attaquant pourrait quand même avoir un avenir au club.
Comme à son habitude, André Villas-Boas ne fait pas dans la langue de bois. Alors, quand on lui a demandé ce qu'il en était du cas Isaac Lihadji, dont les négociations avec l'OM seraient rompues, le coach n'a pas renvoyé vers son directeur sportif comme si de rien était, il a donné la version du club sur le dossier, laissant clairement entendre qu'il était là, lui aussi, dans la pièce, lors des toutes dernières discussions : "Hier on a eu une réunion avec Andoni (Zubizarreta), et il nous a dit qu'il n'avait pas encore pris sa décision. C'est vrai que ça fait longtemps, et on a décidé de le passer avec la réserve, et d'attendre sa décision finale. C'est son futur qui est en jeu, il a donc la liberté de décider. Il y a une attente autour de lui et de ses qualités. C'est une décision qu'il doit prendre, mais le problème c'est que l'on ne peut pas être otage d'une situation comme ça. J'ai toujours essayé d'avoir une relation directe avec lui, je l'ai encore appelé aujourd'hui, mais je ne veux pas mettre trop de pression sur un jeune de 17 ans"
Zubizarreta a fait ce qu'il avait annoncé
Ce mardi, l'annonce de l'arrêt des négociations envoyait Lihadji aux quatre coins de l'Europe. Dortmund pour les uns, Lille pour les autres, ou alors Arsenal... Mais si le joueur est libre de s'engager où il le souhaite pour la saison prochaine, il n'est pas pour autant "mis à la porte" du club phocéen. Si cela semble évident, voire de l'ordre du détail pour ceux qui ont pris l'habitude de suivre ce genre de feuilleton, il faut toutefois bien prendre la peine de souligner la nuance. Car elle pourrait bien avoir toute son importance. Comme annoncé au mois de décembre sur le plateau du Talk Show, une proposition a donc été transmise au clan Lihadji par l'OM. Une offre ferme sur laquelle le club a précisé qu'il ne reviendrait pas dessus. Le conseiller du joueur a alors assuré comprendre mais voulait un temps de réflexion pour savoir si cela était la meilleure opportunité qui s'offrait à son poulain. Et donc, comme prévu, au début du mois de janvier, Andoni Zubizarreta a pris la décision de passer à autre chose en retirant l'offre, qu'elle ne serve pas de base de négociation pour le joueur dans un autre club, même si c'est symbolique. Une fois cette décision prise, les deux camps se sont livrés à un autre type de bataille : la communication. Profiter de ses relais dans les médias pour donner sa version des faits avant que ça ne soit celle d'en face qui fasse foi. Mais à ce petit jeu, l'OM n'a pas voulu tirer sur la corde. Car de manière assez pragmatique, le club se dit que le joueur pourrait finalement signer... à l'OM.
Eyraud ne ferme pas la porte
Cela peut sembler fou, mais le football d'aujourd'hui l'est tout autant. Alors, dès le départ, Jacques-Henri Eyraud a toujours érigé comme règle de ne rien considérer comme définitif. La gestion du dossier Boubacar Kamara (qui, dans la même situation que Lihadji, a fini par signer son premier contrat pro... au mois de juin), ou celle de Valentin Rongier, recruté le lendemain de la fermeture du marché des transferts, montrent que le président olympien veut garder ses nerfs jusqu'au bout. Si Lihadji, qui aspire à un projet qui lui ouvre des perspectives de jeu, ne trouve rien d'intéressant et qu'il se résout finalement à accepter les conditions de l'OM, le club n'en fera sûrement pas une affaire de fierté. C'est aussi ce que disait André Villas-Boas en conférence de presse, que vous pouvez retrouver en vidéo : "Je ne sais pas si le fait de le passer avec la réserve peut changer sa décision, ça dépendra de lui et de son entourage. S'il montre un intérêt pour rester, on peut faire une nouvelle proposition". Pour l'instant, rien ne change donc ou presque. L'attaquant de 17 ans ne va plus s'entraîner avec les pros. Mais en 2017, Kamara semblait encore plus loin de l'OM et tout était finalement "rentré dans l'ordre". C'est juste que cela avait été moins médiatisé.