Les surprises réussissent-elles à l'OM ?

C'est un petit rituel auquel tout supporter de l'OM qui se respecte s'adonne désormais. Si un nouveau nom est pressenti du côté de la Commanderie, on copie-colle illico-presto son nom dans la barre de recherche d'une plateforme vidéos. De quoi se faire un avis objectif ? Évidemment pas. Ce fut le cas avec Michy Batshuayi, où l'honnêteté doit pousser à dire que personne ou presque ne l'a vu jouer avant de savoir qu'il serait un nouvel Olympien. Les supporters de l'OM, qui ne demandent souvent qu'à s'enflammer, raffolent de ce genre de surprises. Car un élément au passé vierge a toutes les chances de s'inscrire pleinement dans l'histoire du club, avant tout habitué à faire les rois. Comme Papin ou Drogba par exemple, qui ont pris une autre dimension avec le maillot blanc sur les épaules.

Le problème, c'est que cet enthousiasme à des effets pervers. Car, chemin faisant, cela confère de trop grosses attentes pour des éléments qui ne sont pas tous voués à devenir des révélations du championnat. Dans les exemples récents, citons le cas de Kassim Abdallah, recruté en fin de mercato à Sedan. Au vu de son gabarit et de son titre de "meilleur latéral de Ligue 2", certains n'hésitaient pas à se dire qu'ils pouvaient compter sur le nouveau Ivanovic. Parfois, le thermomètre monte aussi chez ceux qui recrutent, comme lors de l'arrivée de Modou Sougou, qui fut présenté comme "un mix entre Mamadou Niang et Gervinho". Au final, les premiers matchs laissent les supporters sur leur faim, alors que les prestations ne sont pourtant pas si catastrophiques. C'était le cas de César Azpilicueta, qui a finalement succédé à Sergio Ramos dans le couloir droit de la sélection espagnole. Mais au bout de quelques années, et non de quelques semaines comme cela pouvait être sous-entendu à sa présentation. Le cas de l'Espagnol est intéressant, car, en tant que surprise, il a également eu un temps d'adaptation dans le jeu. Il y a enfin ceux qui sont aussi une surprise pour le staff de l'OM. Pour rappel, Lucas Mendes était supposé être un arrière gauche à son arrivée du Brésil. 

Mais le Brésilien est bien la preuve qu'une surprise a toutes les chances de s'imposer à Marseille. Il suffit de ne pas négliger deux règles. La première, c'est de ne pas arriver en tant que titulaire. Cela permet de se concentrer d'abord sur le plus important, le terrain, où il faut absolument gagner sa place. La seconde, c'est de marquer les esprits pour son premier match. Avec un but de la tête sur corner, Lucas Mendes a fait un deux sur deux et il est encore aujourd'hui un des joueurs les plus appréciés dans les virages du Vélodrome.

Michy Batshuayi sait donc ce qu'il lui reste à faire. Cela tombe bien, il y a encore Gignac à son poste. Son ex-coéquipier au Standard, Frédéric Bulot, qui connaît bien la Ligue 1, nous confiait qu'il le voyait bien mettre dix buts pour sa première saison si on lui donnait le temps de jeu nécessaire (voir ici). Soit le même total que... Peguy Luyindula en 2004/2005. Il ne faut donc pas croire qu'il ne faudra que quelques jours au Belge pour devenir le nouveau Daniel Sturridge. Mais il partira cependant avec un avantage. Surprise pour les supporters de l'OM, le jeune buteur l'est aussi pour les défenses de Ligue 1, qui mettent généralement du temps à comprendre comment stopper un nouveau profil. Ce qui avait profité lors de ses premiers mois à Brandao...