Les deux problèmes qui minent l'OM

Ce devait être une fête. Mais cette première du nouveau stade Vélodrome, où de nombreux Olympiens s'étaient donné rendez-vous au fil des années, s'est soldée par une défaite contre Montpellier (0-2). Un point en deux rencontres, les débuts de Marcelo Bielsa ne sont pas tonitruants. Mais Pep Guardiola, pour ne citer que lui, a commencé son règne à Barcelone avec également un nul et une défaite. Pas de panique donc, surtout qu'après une journée pour digérer ce premier revers à domicile, les maux de l'OM sont identifiés. Ne reste plus qu'à leur trouver des solutions.

Si tous les spectateurs au Vélodrome dimanche ne sont pas d'accord sur le schéma de jeu employé par Bielsa, certains ayant vu un 4-2-3-1 avec Romao milieu, d'autres le système de la préparation en 3-4-3 avec l'ancien Merlu défenseur, tous se rejoignent sur un point : individuellement, la défense n'a pas été au niveau. Ce que l'entraîneur argentin a eu du mal à cacher en conférence de presse d'après-match, lorsqu'il a évoqué les défaillances de certains. Sur le premier but, Nkoulou couvre Anthony Mounier, alors que Dja Djédjé l'avait déjà laissé partir dans son dos. Sur le second, c'est Morel qui s'en va couvrir le même ailier en contre, alors que Benjamin Mendy a quasiment tout raté dans la partie. "Quand on voit les largesses défensives de l'OM, même Evian peut lui marquer des buts"  a résumé Jérôme Rothen sur le plateau des Spécialistes sur Canal+. "Ce n'est pas une défense pour jouer le haut du tableau" a enfoncé, juste en face de lui, Daniel Bravo. Même écho du côté du Talk Show, que vous pouvez retrouver en vidéo ci-dessus. "Benjamin Mendy a du potentiel, mais il doit être bien mieux entouré. Dja Djédjé n'a pas le niveau, alors que Morel ne peut décemment pas être un bon défenseur central. Il faut qu'il prenne des ballons de la tête, par exemple" aligne Maxence Volpe. D'ici la fin du mercato, ce problème devrait être réglé. Vincent Labrune multiplie les appels pour accueillir deux joueurs dans ce secteur. Si le coach marseillais validera les choix, le procédé déçoit le consultant technique : "C'est peut-être ça la plus grosse déception. Avec la venue de Bielsa, on s'est tous mis à rêver derrière, de ses recrues, de son réseau. Et au final, il fait avec les souhaits du président". Et c'est aussi le deuxième problème de l'OM.

La première conférence de presse du coach, où il a assuré qu'il n'était pas responsable du loft, du recrutement, et du départ de Valbuena, a fait naître une immense question, à qui personne n'a vraiment répondu depuis. C'est qui le patron du sportif, réellement ? "Labrune et Bielsa se renvoient la balle, à un point… c’est inimaginable. Ils fuient le dialogue, ce n’est ni l’un, ni l’autre qui décide. Ils se foutent des joueurs, et j’ai peur qu’il y ait des répercussions sur le vestiaire et le club car il n’y a aucun respect. Ils pourraient gérer les départs d’une meilleure manière, qu’on s’entende poliment" témoigne un membre de l'effectif, sous couvert de l'anonymat, dans l'édition de ce mardi de France Football. "J'ai peur qu'on finisse par apprendre que Bielsa n'est pas heureux. J'ai l'impression qu'il fait exprès d'aligner certains joueurs à certains postes. Qu'il y a déjà de la friture sur la ligne" analyse pour sa part Christophe Champy dans le Talk Show. Mais selon un agent proche du club qui s'exprime dans l'hebdomadaire, Vincent Labrune sait où il veut aller et se moque des critiques : "Il trace sa route. Je trouve qu’il a choisi une stratégie de rupture, comme s’il jouait son ultime carte de président avec Bielsa et ce groupe". Avec deux nouveaux défenseurs d'ici la fin du mercato, il mettra tout le monde d'accord. Les joueurs, comme Nkoulou, inquiets après le départ de Mendes. Marcelo Bielsa, qui pourra avoir un peu plus de confort derrière pour mettre en place ses principes de jeu. Et donc les supporters, qui se souviendront avec le temps que c'est lui qui a amené Bielsa à l'OM. Et tant pis s'il y a eu du retard à l'allumage. Si ça en reste au stade du retard à l'allumage...