1ère clé : une ligne offensive pas au niveau !
Le premier constat avant de commencer le match c’est que Didier Deschamps est obligé de faire avec les moyens du bord. En alignant Brandao et Jordan Ayew en pointe dans un 4-4-2 presque forcé, l’entraîneur de l’OM envoie d’emblée toutes ses forces dans la bataille avec le seul Gignac à court de rythme sur le banc. Et le constat est sans appel, après un quart d’heure de jeu et aucune occasion à se mettre sous la dent, les Olympiens repassent en 4-5-1 avec les deux frères Ayew sur les côtés, Brandao en pointe et Amalfitano en meneur de jeu. C’est d’ailleurs ce dernier qui se montre le plus dangereux dans cette position par deux frappes à l’entrée de la surface malheureusement pas cadrées.
Mais le mal est profond, car Brandao ne touche quasiment aucun ballon en étant trop statique et en perdant tous ses duels aériens face à un Abdennour en grande forme. Sur les côtés, c’est insuffisant avec Jordan qui se fait bouger physiquement et qui ne parvient plus à reproduire ses prestations encourageantes d’avant CAN. Sur l’autre aile, André a bien du mal à proposer quelque chose, tourmenté par ses problèmes physiques. L’absence de Rémy et de Valbuena se fait donc énormément ressentir, car les hommes supposés les remplacer ne sont pas à la hauteur. L’OM aligne en ce moment une attaque incapable de marquer et indigne d’un prétendant au podium. C’est peut-être suffisant pour faire tourner dans les coupes nationales, mais pas au niveau pour la Ligue des Champions ou la Ligue 1.
2ème clé : la supériorité physique et tactique de Toulouse
Dans le premier quart d’heure, le jeu s’est résumé à de longs ballons en cloche devant en essayant de gagner du terrain un peu comme au rugby. À ce petit jeu ce sont les Toulousains qui sont sortis vainqueurs, notamment grâce à leur ligne défensive et à Capoue en sentinelle. Seul Diarra est parvenu à lutter dans ce domaine. Les duels ont souvent été remportés par les Toulousains bien concentrés dans leur match et plus déterminés que les Olympiens. Ils étaient en plus très bien organisés avec leurs deux lignes de quatre et Capoue en libéro du milieu.
Les milieux sont parvenus à gêner la construction du jeu olympien avec Didot et Sissoko exerçant un gros pressing sur Cheyrou et Diarra puis Tabanou et Regattin pour bloquer les couloirs. Capoue a su lui aussi limiter l’influence d’Amalfitano, surtout en seconde période où il n’a plus beaucoup touché le ballon. Et quand Amalfitano et Cheyrou ne parviennent plus à orienter le jeu, cela devient très difficile de déstabiliser une défense, surtout quand les attaquants ne proposent pas grand-chose au niveau des appels.
3e clé : les coups de pied arrêtés.
Cela commence à devenir une fâcheuse habitude, les Phocéens encaissent de plus en plus de buts sur coups de pied arrêtés. Que ce soit à Brest ou face à Valenciennes et même sur le but de Gomis face à Lyon, cela ne peut pas être un hasard, car finalement les Olympiens n’encaissent pas énormément de buts dans le jeu, même s’ils concèdent tout de même quelques occasions. L’organisation défensive semble bien en place et l’on peut toujours compter sur Mandanda pour sauver les meubles en dernier recours. Seulement voilà, l’OM est trop perméable sur corner. Reste à savoir si c’est un problème de stratégie, c'est-à-dire au niveau du marquage, ou si c'est un problème d'hommes.
Faut-il faire de la zone ou de l’individuelle sur ces phases de jeu ? Mandanda doit-il se montrer plus présent dans ce domaine pour combler les lacunes de ses coéquipiers ? Ou est-ce tout simplement un problème de concentration et de détermination face à des adversaires qui ont plus faim et qui connaissent les faiblesses de l’OM dans ce domaine ? Quoi qu’il en soit, il va falloir corriger ça rapidement, car l’addition commence à être salée. Une remise en question semble nécessaire, que ce soit collectivement ou individuellement, voire même tactiquement. Et ce, dès mardi face à Evian TG qui risque de proposer le même genre d’opposition que les derniers adversaires de l’OM. L’occasion pour les Olympiens de se remettre rapidement dans le bain sans avoir le temps de trop cogiter. À condition bien sûr de gagner !
F.C.