1ere clé : un problème de rythme et un manque d’agressivité…
Longtemps on a cru que l’OM ne parviendrait pas à marquer ce fameux but et parfois même la crainte d’une défaite a montré le bout de son nez. La faute à une équipe olympienne qui n’a pas maîtrisé les débats malgré la bonne volonté affichée. Les Phocéens avaient pourtant réussi une bonne entame de match, mais le soufflet est bien vite retombé. Les occasions se sont faites plus rares après le premier quart d'heure et les Niçois ont commencé à se montrer plus dangereux.
Les Marseillais ont souvent été battus dans la conquête du ballon par des adversaires qui se montraient plus agressifs. Ils avaient régulièrement un petit temps de retard que l’on peut logiquement attribuer à la fatigue du match de Ligue des Champions en milieu de semaine. Les replis défensifs n’étaient pas toujours effectués et les effets de la fatigue se sont aussi fait sentir au niveau de l’animation offensive. Les transmissions étaient un peu lentes pour déséquilibrer la défense niçoise et le porteur du ballon manquait de solutions. Il n'y avait plus assez de mouvement et la défense niçoise a peu à peu pris la mesure des attaquants olympiens, à l’image d’un Civelli toujours aussi agressif et déterminé.
2e clé : les failles du système.
Mais l’usure physique n’explique pas tout. Le fameux 4-4-2 qui a permis à l’équipe de se remettre sur les rails a montré quelques limites inhérentes au système. C’est d’abord dans les couloirs que les difficultés sont apparues. Les latéraux niçois ont posé beaucoup de problèmes aux milieux excentrés. Clerc et Monzon se sont montré efficaces défensivement et ont souvent pris le couloir. Valbuena et André Ayew ont alors eu du mal à répéter les efforts et les ont quelquefois laissé filer dans leur dos, laissant Morel et Azpi en infériorité numérique.
L’autre problème se situait au milieu du terrain, et plus particulièrement dans la zone habituellement occupée par Lucho dans le 4-3-3. Cette zone était complètement désertée par les Olympiens et c’est par là que les Niçois parvenaient à ressortir le ballon sans trop de difficultés. Le milieu récupérateur rouge et noir, Diakité en l’occurrence, se retrouvait sans adversaire direct et avait donc tout le temps de contrôler, de se retourner et d’orienter le jeu tranquillement. Si Cheyrou ou Diarra sortait pour le faire jouer, ils créaient immédiatement une brèche dans l’axe que pouvaient exploiter les milieux offensifs niçois. C’est exactement ce qu’expliquait Deschamps en parlant d’une infériorité numérique au milieu dans le 4-4-2.
3e clé : la réussite d’une équipe en confiance !
Heureusement, l’OM d’aujourd’hui n’est plus celui du mois dernier et l’équipe est capable de gérer les temps faibles grâce notamment à une défense d’une grande efficacité. La spirale de la victoire est passée par là et le ballon semble tourner dans le bon sens actuellement. On dit souvent que la réussite se provoque et il faut croire que c’est vrai, puisque comme face à Ajaccio, l’OM aurait pu être mené au score, mais ces ballons qui finissaient dans la cage de Mandanda en début de saison finissent sur les barres en ce moment.
L’importantissime arrêt de Mandanda en fin de rencontre ne doit, par contre, rien au hasard, et il témoigne du talent du capitaine Marseillais. Il est une preuve du réalisme affiché par les Olympiens lors de cette soirée. Il en va de même pour le but de Jordan Ayew qui fait suite à un super mouvement de Loïc Rémy. L’OM n’avait pas le monopole du ballon, mais parvient tout de même à marquer un peu contre le cours du jeu. C’est assez caractéristique des dernières rencontres : une équipe solide qui sait gagner au mental et à l’expérience. Et pour pousser plus loin le raisonnement, l’OM réalise en plus une très bonne opération puisque les six équipes de tête n’ont pas gagné lors de cette journée. Que demander de plus ?
F.C.