1ère clé : la victoire par le jeu
C’est un joli tour de force qu’ont réussi les Olympiens en s’imposant avec la manière face à une équipe lilloise regroupée qui avait choisi de jouer le contre. Certes diminués, les Dogues ont énormément subi et n’ont pas pu développer leur habituel jeu léché et chatoyant. La faute à une équipe marseillaise qui a confisqué le ballon et qui l’a surtout très bien utilisé. C’est la nouvelle marque de fabrique côté phocéen, un jeu basé sur la technique et sur le redoublement de passes courtes à deux ou trois. Ce jeu court en mouvement perturbe énormément les défenses adverses et crée des décalages.
On constate moins de tentatives individuelles et plus de jeu collectif, avec plus de précision et de prise de risque, tout en démontrant une certaine patience et maturité dans le jeu. L’avènement d’Amalfitano, la renaissance de Valbuena et la justesse technique de Cheyrou sont incontestablement à l’origine de la créativité du jeu marseillais. Si on ajoute à cela un Lucho dans un bon soir, des latéraux qui proposent des solutions et un Loïc Rémy en grande forme, on comprend pourquoi les Olympiens se procurent de nombreuses occasions, même face à une équipe du calibre de Lille.
2ème clé : un collectif qui penche à droite
La multiplication des talents au service d’un collectif bien huilé et discipliné fait actuellement des étincelles et c’est bien du plaisir que l’on discerne sur la pelouse, là où l’on ne ressentait qu’ennui et frustration en début de saison. Bien des choses ont changé, en commençant par la confiance et la solidarité. Le symbole de ce renouveau est sans conteste le jeune latéral espagnol. Ce même Azpi qui manquait tout ce qu’il voulait il y a quelques mois est sorti de sa chrysalide et s’est mué en véritable défenseur de métier doublé d’un formidable contre-attaquant.
La paire Amalfitano-Azpi est redoutable et il n’est pas rare de les voir combiner avec Lucho et Cheyrou, et même avec Valbuena qui dézone régulièrement pour créer le surnombre sur ce côté droit. On parle bien d’un circuit préférentiel qui cause des dégâts dans les défenses et qui se termine souvent par un centre ou une passe en retrait dans la surface. Force est de constater qu’il y a un déséquilibre dans le jeu de l’OM et que le côté gauche se montre moins inspiré. À la question « qui pour remplacer André Ayew ? » la réponse pourrait être… personne en particulier, mais une animation différente qui offre d’autres possibilités.
3ème clé : une défense qui tient le choc
Tout cela dans un cadre très rigoureux qui commence à être bien rodé, peu importe la charnière alignée. L’équipe possède maintenant des repères et sait défendre plus efficacement, notamment dans le replacement défensif à la perte de balle. Nkoulou, Mbia et Diarra savent se montrer dur sur l’homme, mais aussi très intelligents dans la gestion des contres adverses. Ils ont une bonne lecture du jeu et une bonne coordination dans les déplacements et les couvertures. Quand ils ne récupèrent pas le ballon directement, ils font en sorte de ralentir la progression adverse et permettent ainsi à leurs coéquipiers de se replacer.
Ce n’est pas un hasard si l’OM n’a toujours pas encaissé de but en 2012. Mais ce que tout le monde semble avoir compris depuis quelque temps déjà, c’est que rien de tout cela ne peut fonctionner sans la détermination et la soif de victoire. Ne rien lâcher, telle est la nouvelle ligne de conduite de l’équipe olympienne. Et que dire de l’arrêt de capitaine Mandanda face à Eden Hazard, à l’image de son sauvetage d’entrée de jeu contre le Red Star. Il est bien redevenu le gardien décisif qu’il a été, le monsieur plus qui vient bonifier le travail impeccable de sa défense en rattrapant la moindre petite erreur. Si aucun grain de sable ne vient s’immiscer dans cet engrenage, l’OM est armé pour viser haut, voire très haut, qui sait ?
F.C.