1ère clé : Une ouverture du score rapide.
On a déjà vécu ce genre de match piège où les joueurs en manque de temps de jeu sont titularisés face à une équipe hiérarchiquement inférieure dans un stade qui sonne creux. Tous les ingrédients propices à l’ennui et quelquefois synonymes de surprise. Grâce à ce but précoce de Gignac, les Olympiens se sont facilité la tâche. Dans le contexte actuel, mieux valait ne pas trop tergiverser au risque de laisser doucement le doute s’installer. Ce premier but a véritablement libéré les esprits et a offert aux joueurs une plus grande marge de manœuvre vis-à-vis du public, mais aussi dans la gestion du match, face à une équipe lensoise venue pour défendre et qui ne sortait quasiment pas de ses bases. Pour la petite histoire, le fait que ce soit Gignac qui marque dans son style caractéristique avec une frappe soudaine pleine de spontanéité n’est pas anodin. Cela a donné confiance à l’équipe qui récupère petit à petit toutes ses armes.
2e clé : Une équipe qui penche à droite !
Et en parlant d’armes, le couloir droit marseillais pourrait bien en constituer une. L’association Fanni-Amalfitano dans ce nouveau système a fait des étincelles. Leur entente est évidente et leur relation technique assez intéressante. Fanni a souvent pris le couloir et a été régulièrement servi dans de bonnes conditions. Quand il recevait le ballon dans les phases de construction, Amalfitano se montrait toujours disponible avec beaucoup d’aisance dans ses prises de balle. Les bons appels de Jordan Ayew sur ce côté droit ont aussi contribué à la performance d’ensemble. Et la comparaison était forcément flatteuse par rapport au couloir gauche composé de deux latéraux (ou presque) qui avaient un peu tendance à se marcher dessus. Morel a bien tenté de dédoubler, mais les enchaînements techniques entre les deux joueurs ainsi qu’avec Gignac et Kaboré ont manqué de précision. Beaucoup de ballons ont été perdus sur ce côté qui ne parvenait pas à trouver les automatismes pour faire la différence. L’entrée en jeu de Valbuena a d’ailleurs apporté un rééquilibrage des forces, ce qui a eu pour conséquence de multiplier les sources de danger.
3e clé : Le réveil des attaquants…
Du danger, ce n’est pas ce qui a manqué sur la cage de ce pauvre Kasraoui. Quatre buts inscrits et tous sont l’œuvre d’attaquants. Enfin ! serait-on tenté de dire. C’est comme s’ils voulaient délivrer un message à leur coach : « C’est ce système qui nous convient ! En voilà la preuve ». Même son de cloche sur les côtés puisque Amalfitano réalise un très bon match, dans la lignée de la prestation de haute volée d’André Ayew face à Ajaccio. Mathieu Valbuena a lui aussi mis le feu dès son entrée sur le terrain ce qui donne une animation offensive performante et qui semble bien adaptée aux profils des joueurs. Ils sont d’ailleurs six hommes en forme pour quatre postes. De bon augure pour Deschamps qui va enfin avoir le choix et qui pourra ainsi faire tourner sans baisser le niveau de l’équipe. Ce système fait vraiment la part belle au jeu offensif puisqu’il permet de bien écarter sur les côtés et d’avoir beaucoup de centres dans la zone de vérité avec deux attaquants à la réception. Les couloirs ne sont pas dégarnis en phases défensives, à condition bien sûr que les milieux excentrés répètent les efforts, mais ils ont démontré lors de ces deux matchs qu’ils en étaient capables.
Le bémol de la soirée serait pour la ligne de récupérateur, bien moins performante que celle alignée contre Ajaccio. Face à une équipe lensoise regroupée qui n’est quasiment jamais sortie, Kaboré et Lucho se sont contentés de rester en place et n’ont rien apporté au niveau offensif. Des transmissions pas toujours assurées, pas de jeu long, pas de perforation balle au pied, pas de surnombre par un appel dans l’espace. Cela reste insuffisant, surtout quand l’équipe adverse est aussi faible et si peu pressante. Mais l'OM est tout de même sur la bonne voie et il ne manque plus que quelques réglages.
F.C.