1ère clé : Le défi physique.
Tous les entraîneurs vous le diront, un match se gagne d’abord en remportant les duels et c’est encore plus vrai en Ligue des Champions. Peu importe la stratégie, si vous êtes dominés dans la conquête du ballon vous ne pourrez pas espérer grand-chose. Et à ce petit jeu, les Allemands avaient placé la barre très haute dès le début de la rencontre. Mais cela n’a pas impressionné les Olympiens qui ne se sont pas "levés du milieu" et qui n’ont pas hésité à "mettre le pied".
Diawara et Nkoulou ont imposé leur puissance dans les contacts, André Ayew et Loïc Rémy ont tenu le choc face aux beaux gabarits de la défense mais c’est surtout Alou Diarra qui a survolé les débats en s’imposant comme le maître des airs et en bougeant tous les adversaires qui osaient se frotter à lui. On ne l’avait pas vu aussi autoritaire depuis un bon bout de temps. Cela a contribué à galvaniser ses coéquipiers qui ont eux aussi jeté toutes leurs forces dans la bataille. Heureusement d'ailleurs, car on a pu remarquer que l’arbitrage made in Champions League est bien différent du championnat de France. Mathieu Valbuena en a souvent fait les frais puisqu’il s’est retrouvé plus d'une fois au sol sans que l’arbitre ne dise quoi que ce soit. La seule solution était donc de se relever et de combattre et c'est exactement ce que les Phocéens ont fait.
2ème clé : Un plan de jeu prudent mais efficace.
Didier Deschamps avait sûrement ce paramètre en tête lorsqu’il a composé son onze de départ, car il avait décidé d’aligner Kaboré plutôt qu’Amalfitano. Le message était clair : bien défendre, mettre de la présence athlétique au milieu et laisser le ballon à l’adversaire. Cela pouvait paraître un peu timoré pour un match au Vélodrome mais il faut admettre que le scénario du match lui a donné raison. Paradoxalement, c’est en défendant que l’OM a été le plus prolifique. Trois buts marqués et aucun encaissé, voilà qui pourrait être un avantage non négligeable en cas d’égalité avec Dortmund pour la qualification.
L’OM a su bloquer les individualités adverses comme Lewandowski, Kagawa et surtout Gotze superbement muselé par Morel. Les buts ont été inscrits suite à des contre-attaques en exploitant les lacunes défensives du champion d’Allemagne et les qualités de vitesse des attaquants marseillais. Finalement, l’expérience de l’équipe olympienne et surtout celle de son entraîneur a peut-être fait la différence face à une jeune équipe au talent indéniable. L’OM a su exploiter à la perfection les faiblesses de cette équipe de Dortmund même si celle-ci a globalement dominé le match.
3ème clé : Mandanda et la "Baraqua" !
Mais il serait trop facile et surtout un peu hypocrite d’expliquer la victoire en se contentant de ces seuls critères. On ne peut passer sous silence la magnifique performance de Steve Mandanda en mode international lors de cette rencontre. On a retrouvé le gardien inspiré, tonique et décisif des grands soirs. Il est même allé chercher plusieurs ballons aériens en plein cœur de la bataille, ce qui soulage énormément une défense et qui rassure toute l’équipe.
Et comme souvent dans ce genre de soirée, il a en plus bénéficié d’une réussite insolente dans quelques situations, ce qui est évidemment le symbole d’un grand gardien. Cette réussite s’est même étendue à l’ensemble de l’équipe quand on repense au premier but d’André Ayew qui passe entre les jambes d’un défenseur avant de finir sa course dans le petit filet alors que le contre n’avait pas forcément été idéalement joué. Et que dire du second avec cette énorme bourde de Hummels qui est pourtant un des hommes forts de cette formation allemande et ce duel enfin remporté par Rémy. Sans oublier ce pénalty sifflé en faveur de l’OM, ce qui n’est pas si fréquent par les temps qui courent. Ajoutez à cela une étonnante maladresse des attaquants allemands. Vous l’aurez compris, tout était réuni pour que l’OM l’emporte et loin de nous l’idée de faire la fine bouche. Il faut tout simplement savourer et si possible, enchaîner…
F.C.