1ère clé : le manque de rythme
C’était prévisible après ce match de Ligue des Champions à Dortmund où les Olympiens avaient laissé beaucoup d’influx. Les jambes étaient lourdes et les têtes pas forcément très fraîches. Malgré l’impact physique présent dès le début de la rencontre, malgré la volonté de jouer proprement en faisant tourner le ballon pour trouver le décalage, le jeu manquait cruellement de vitesse et de percussion. Face à une défense bordelaise très regroupée avec ses deux lignes de quatre bien en place, les attaquants marseillais se sont montrés trop tendres et sans inspiration.
La présence de Valbuena en soutien de Rémy n’a pas vraiment eu d’effet même s’il s’est montré disponible et plus collectif que lors de ses précédentes sorties. Malgré sa fraîcheur physique, il n’est pas parvenu à faire la différence et à apporter un vrai plus par rapport à Lucho. Il est vrai aussi qu’André Ayew et Amalfitano, les hommes en forme du moment, n’ont pas évolué à leur meilleur niveau et que Loïc Rémy semblait assez émoussé. La fatigue a d’ailleurs pesé très lourd en fin de rencontre où l’OM a eu du mal à récupérer le ballon et aurait même pu encaisser un but.
2ème clé : le déchet sur les centres
Face à ce type d’opposition, la solution se situe sur les côtés pour contourner la défense et la prendre à revers. Pour cela, il est important que les latéraux viennent prêter main-forte aux milieux excentrés. Traoré a bien tenté de le faire, surtout en première période, en prenant régulièrement son couloir et en dédoublant. Mais le problème, c’est que ses centres étaient mal ajustés. Ce fut aussi le cas pour Azpi sur ses quelques tentatives. Quant à André Ayew et Amalfitano, ils sont trop souvent rentrés dans l’axe ou alors sont venus chercher les ballons trop bas.
De plus, les rares ballons exploitables n’ont pas trouvé preneur, car ça manquait de présence dans la surface. Rémy n’a pas su sentir les coups et Valbuena était souvent trop loin ou impliqué dans la construction de l’action. Il ne pouvait donc pas se trouver à la conclusion comme sait si bien le faire Lucho. Ceci a forcément ravi la défense bordelaise, qui était extrêmement vigilante et qui s’est facilement imposée dans le domaine aérien. Ce fut d’ailleurs également le cas sur les corners où les Phocéens n’ont pas réussi à imposer leur puissance.
3ème clé : un banc pas si profond que ça…
Vous l’aurez compris, la tâche semblait insurmontable si l’on tient compte de tous ces paramètres. D’autant plus que le coach marseillais n’avait pas vraiment le choix pour composer son équipe. Injecter du sang neuf aurait pu être une bonne solution, mais voilà, qui ? Vu l’état des troupes à disposition, les solutions n’étaient pas légion. Mis à part le remplacement d’un Lucho peu en verve en Allemagne au profit de Valbuena, la seule interrogation se situait au poste d'attaquant entre Rémy et Jordan Ayew. Mais Deschamps avait logiquement choisi de faire confiance à son attaquant numéro un, malgré un léger coup de mou.
Malheureusement, presque toutes les forces vives de l’OM étaient sur le terrain au coup d’envoi et seul Jordan Ayew semblait être une alternative crédible pour apporter un plus à l’heure de jeu. C’est un peu maigre pour un effectif bâti pour jouer sur plusieurs tableaux. De plus, ce dernier s’est montré bien moins combatif qu’à l’accoutumée, peut-être pour exprimer son ressentiment de ne pas avoir été titulaire. Toujours est-il qu’il n’a pas apporté grand-chose à l’équipe, tout comme les deux autres entrants : Lucho et Kaboré.
Ce qui interpelle un peu plus, ce n’est pas le choix des entrants, mais plutôt celui des sortants. Diarra, qui avait pourtant fait une bonne première mi-temps, puis André Ayew et Amalfitano ! Bizarre lorsque le score est toujours bloqué à 0-0 et qu’il s’agit de faire la décision. Il est vrai qu’ils n’avaient pas forcément brillé et qu’ils étaient peut-être très fatigués, mais Amalfitano et André Ayew sont actuellement les meilleurs atouts de l’OM, même émoussés. Les changements de Deschamps peuvent se comprendre, mais ils laissaient peu d’espoir quand à l’issue de la rencontre. Le miracle n’a d’ailleurs pas eu lieu et il faut maintenant tourner la page et se reconcentrer sur les deux derniers matchs avant la mini-trêve, avec 6 points en ligne de mire...
F.C.