Première clé : des choix discutables…
Bien sûr, il est toujours plus aisé de parler une fois le match terminé, mais il faut tout de même avouer que les choix de Deschamps avaient de quoi surprendre. Tout d’abord au niveau des joueurs alignés au coup d’envoi avec la surprise Kaboré à la place de Cheyrou, ce dernier semblant payer injustement le manque de solidité défensive des précédentes sorties. On comprend le fait que « DD » cherche un équilibre, mais il l’a fait au détriment de la technique et de l’esprit offensif. Et ce qui est encore plus surprenant, c’est qu’avec ce duo de milieux défensifs Diarra-Kaboré, censé apporter une sécurité supplémentaire, les latéraux auraient dû prendre régulièrement le couloir. Or, il n’en a rien été. Au contraire, on a eu l’impression que la consigne était de rester bien en place et de ne surtout pas se livrer.
Avec ces six joueurs à vocation défensive, on comprend mieux la difficulté à créer du danger devant les buts de Ruffier. L’objectif était alors très clair : d’abord ne pas encaisser de but, puis, dans un second temps, essayer d’empocher les trois points.
Deuxième clé : un jeu stéréotypé !
Et ce n’était pas une mince affaire face à la forteresse stéphanoise mise en place par Galtier. Une sorte de 4-5-1 très compact avec peu d’espace entre les lignes. Et les Phocéens s’y sont cassé les dents. La faute à un jeu trop académique avec une circulation de balle très lente. En effet, il y avait trop d’intermédiaires pour faire tourner le ballon. Certains joueurs faisaient trop de touches de balle pour espérer trouver un décalage dans cette défense qui coulissait à merveille. C’est là que des joueurs comme Cheyrou et Amalfitano ont fait défaut de par leur capacité à renverser le jeu avec des transversales précises.
L’autre point noir a été l’incapacité à changer de rythme. Le jeu s’est déroulé de manière trop monocorde, ne laissant que peu de place aux accélérations et aux prises de risque. Les passes étaient le plus souvent latérales et la plupart des joueurs essayaient surtout de ne pas perdre le ballon au lieu de tenter de mettre un brin de folie par du jeu vers l’avant, un dribble ou un changement de zone pouvant créer un surnombre ou libérer un espace pour un partenaire. Cette prestation n’a rien à voir avec les précédentes et semble bien plus inquiétante. Le jeu était plutôt séduisant depuis le début de saison et il ne manquait que quelques réglages. C’est comme si en un seul match, il fallait repartir de zéro.
Troisième clé : la main de Mignot
Toujours est-il que tout ceci aurait pu s’écrire différemment si M. Kalt avait sifflé ce satané pénalty à la 22e minute pour cette énorme faute de main de Mignot que tout le stade a vu sauf lui (et son assesseur). En football, on sait que chaque match a sa vérité et qu’il suffit de changer un évènement pour que le scénario prenne des allures complètement différentes. Si l’OM avait mené au score, rien ne dit qu’il aurait gagné, surtout aux vues des matchs précédents, mais il faut reconnaître que ça n’aurait pas fait les affaires de St-Etienne. En effet, la stratégie mise en place par les verts n’avait plus de raison d’être une fois menés au score. Cela aurait permis aux Olympiens de laisser sortir les Stéphanois et de profiter des espaces. Avec l’avantage d’un but au bout de 20 minutes, on n’aurait pas pu reprocher à Deschamps d’avoir mis en place une équipe à tempérament défensif.
On comprend alors beaucoup mieux pourquoi le football n’est pas une science exacte. Il faut composer avec cette variable arbitrage qui peut faire basculer un match. Mais pas d’inquiétude, il paraît que ça s’équilibre sur une saison… peut-être à Lille dès dimanche prochain ?
F.C.