1re clé : du pressing et des intentions
La soirée avait pourtant bien démarré au niveau du rythme. Les Olympiens étaient bien présents dans les duels à l’image du match face à Dortmund, mais au lieu d’attendre bas comme ce fût le cas contre les Allemands, les joueurs exerçaient un pressing haut. Les marquages étaient plus serrés, et le pressing efficace, grâce à des déplacements collectifs. C’était tout un bloc qui déclenchait le mouvement en même temps et non quelques tentatives isolées.
On a aussi vu une volonté des défenseurs d’être tout de suite au contact de leur adversaire direct pour ne pas lui laisser le temps de se retourner et de prendre de la vitesse. C’est plutôt logique quand on défend face à des joueurs rapides comme Arshavin, Van Persie ou Walcott. Une fois lancés, ils sont très difficiles à arrêter. Les Gunners étaient donc gênés dans la mise en place de leur jeu et même s’ils ont eu la maîtrise du ballon, ils se sont rarement montrés dangereux. Mais, le problème, c’est que ce pressing n’a duré qu’une mi-temps et qu’il s’est largement relâché au fil du match.
2e clé : une attaque qui manque de poids
C’est d’ailleurs dans cette première période que les Phocéens ont sûrement raté le coche. Arsenal était à la peine et avec l’aide du public, l’OM parvenait à récupérer pas mal de ballons dans le camp adverse. Mais les contres ont été mal négociés, les frappes trop sporadiques et la plupart du temps mal ajustées. Les tentatives de débordements en un contre un de Valbuena et d’Ayew ont constamment échoué. Les ouvertures de Lucho étaient soit trop longues, soit interceptées. Personne ne s’est montré capable de créer une faille, un décalage…
L’OM n’est pas parvenu à se montrer véritablement dangereux et ceci n’est pas nouveau puisque cela dure depuis plusieurs matchs. Il n’y a pas de véritable fond de jeu et, dans ce cas, il n’y a d’autre solution que de s’en remettre aux individualités. Mais c’est bien là que le bât blesse. Qui en ce moment est capable de faire basculer un match à lui tout seul ? Pas Rémy, trop esseulé et qui court dans le vide, pas Ayew, qui n’a plus grand-chose dans le moteur, pas Valbuena, qui semble avoir perdu sa capacité à éliminer, et surtout pas Lucho, qui ne sait plus ce qu’est une passe décisive. Le seul moyen de marquer semble être sur coup de pied arrêté.
3e clé : le coaching !
Dans ce marasme offensif, la seule bonne nouvelle était que le match avait énormément baissé en intensité et qu’Arsenal semblait se contenter du nul, chose qui faisait bien les affaires de l’OM avec la défaite de Dortmund en Grèce. Comme souvent dans la dernière demi-heure, les entraîneurs effectuaient quelques changements, et ceux-ci se sont avérés payants côté anglais. Certes, le but d’Arsenal intervient dans les arrêts de jeu et fait suite à une succession de petites erreurs de placement ou de concentration.
Certes, il est impossible de savoir si ce but aurait été évité si Lucho et Cheyrou avaient été encore sur la pelouse. Mais ce qui est sûr, c’est que Gervinho et Ramsey ont fait pencher la balance en faveur des Londoniens. Ils sont directement impliqués sur le but (surtout Ramsey qui marque), mais ils ont aussi été de véritables poisons dès qu’ils ont mis le pied sur la pelouse. Voilà deux individualités qui ont pallié le déficit collectif de leur équipe. Quel bonheur pour Wenger de pouvoir sortir deux joueurs tels que Walcott et Arshavin et d'en faire entrer deux autres de niveau équivalent ! Quand on sait qu’en plus Chamahk était sur le banc et qu’il n’est même pas entré en jeu, on comprend mieux le fossé qui sépare les deux équipes.
F.C.