Première clé : des choix tranchés pour Deschamps…
Critiqué, dos au mur, l’entraîneur de l’OM a été radical dans ses choix ! Mais au final, on se rend compte que c’est un petit peu par la force des choses que le coach olympien a été obligé d’innover. Avec les absences de Valbuena et Gignac et la prestation pour le moins décevante de Jordan Ayew face à Rennes, Deschamps avait donc choisi de faire avec les moyens du bord, titularisant dans le couloir gauche Traoré en latéral et Morel en milieu offensif. Cette idée partait du principe assez simple de bloquer dans un premier temps les couloirs de l’Olympiakos, le capitaine Torosidis étant l’une des armes principales de cette équipe grecque.
Mais Deschamps savait aussi pertinemment que Jérémy Morel avait débuté sa carrière en tant qu’attaquant, gardant ainsi quelques habitudes qu’il met déjà au service du collectif en prenant le couloir quand il évolue en tant que latéral. Ce choix tranché de l’entraîneur marseillais ne peut au final qu’être validé puisque c’est l’ancien Lorientais qui a réussi l’action décisive de cette rencontre en débordant sur l’aile gauche avant de délivrer un centre parfait pour un but de Lucho.
Deuxième clé : l’expérience, un atout indéniable…
Lucho, parlons-en justement ! Critiqué par beaucoup, défendu par quelques autres, l’Argentin ne laisse pas indifférent. Après avoir eu des envies pressantes de départ, Lucho a été contraint et forcé de rester, faute de propositions intéressantes pour l’OM. Ce n’est pas grâce à cette rencontre uniquement qu’on pourra affirmer que c’est un plus pour Marseille d’avoir conservé son stratège argentin. Mais déjà, on ne peut que constater que Lucho a remis l’OM sur les bons rails, enlevant à l’équipe phocéenne un sacré poids, celui de n’avoir gagné aucune rencontre.
L’expérience d’El Commandante a donc été décisive puisque Lucho n’a pas hésité à se projeter vers l’avant pour forcer la décision grâce à une subtile petite déviation au premier poteau sur le centre au cordeau de Morel.
Dans le même état d’esprit, on a pu s’apercevoir que Djimi Traoré a su tenir son couloir avec pas mal de malice… là aussi, l’expérience accumulée du côté de Liverpool avec une vingtaine de matchs de Ligue des Champions, et surtout une victoire en 2005, a fait la différence. Espérons que les jeunes comme Jordan Ayew ou les moins expérimentés aux joutes européennes, tel Rod Fanni, en prendront de la graine, le latéral droit olympien trouvant le moyen de se faire expulser en fin de match alors qu’il venait tout juste d’entrer en jeu, ce qui aurait pu coûter très cher à l’OM…
Troisième clé : le retour de la réussite !
Si cette victoire en Ligue des Champions d’un point de vue comptable et au niveau de la confiance engrangée est indéniablement la meilleure nouvelle pour les Marseillais depuis le début de la saison, on en oubliera pas pour autant de préciser que ce premier succès a été difficile à acquérir. La fébrilité de l’équipe marseillaise en fin de rencontre a laissé entrevoir le pire. Mais échaudé par les dernières prestations de son équipe, Deschamps a sorti l’artillerie lourde en fin de match. Avec 8 joueurs à vocation défensive en plus de Mandanda, l’entraîneur marseillais a cadenassé la rencontre.
Qui aurait pu croire qu’on verrait un jour Morel et Azpi évoluer simultanément en tant que milieux excentrés ? Toujours est-il que cette tactique ultra défensive a fonctionné, permettant à l’OM de prendre les trois points de la victoire ainsi que la première place du groupe devant Dortmund et Arsenal qui se sont neutralisés (1-1).Peut-être que la réussite qui fuit les Olympiens depuis le début de la saison est en train de revenir ?
En tout cas, le tirage au sort des rencontres de cette poule F, qui a permis à l’OM de se déplacer à l’Olympiakos lors de cette première journée, a été une aubaine dont les Olympiens ont bien profité. Ainsi, même si on ne va pas bouder cette première victoire, on a pu constater que cette équipe grecque n’avait rien d’exceptionnelle, et surtout, le fait qu’elle n’ait plus joué en compétition depuis le mois d’avril a largement joué en faveur des Olympiens. Là où l’on promettait l’enfer aux Marseillais, on a vu qu’il était assez aisé de s’y imposer en pareilles circonstances, les joueurs grecs ayant toutes les peines du monde à mettre du rythme dans cette partie. Pas sûr que dans quelques semaines, quand l’Olympiakos aura un peu plus de matchs dans les jambes, la tâche soit aussi facile pour Arsenal et Dortmund…
M.V.