Ce 2 juillet, l'OM et Didier Deschamps ont officialisé leur séparation. Retour sur l'ère Deschamps, qui aura duré de 2009 à 2012, en dix moments-clefs.
Ce lundi 2 juillet 2012, l'OM et Didier Deschamps ont officialisé leur séparation. Retour sur l'ère Deschamps, qui aura duré de 2009 à 2012, en dix moments-clefs. Flashback.
Juin 2009, la nomination
Didier Deschamps débarque sur la Canebière avec Guy Stephan, son adjoint, le 1er juin. Mais la nouvelle est connue depuis le 5 mai. L'annonce officielle a surtout servi à calmer la gronde des supporters, déçus du départ de Gerets. C'est Pape Diouf qui présente son nouveau coach à la presse. Quelques jours plus tard, lorsque Diouf est évincé, Deschamps se pose des questions. Il est un temps question d'un retour de Bernès à l'OM. Une hypothèse vite balayée. Deschamps devra trouver sa place aux côtés de José Anigo, le directeur sportif.
Été 2009, les premiers gros transferts
À son arrivée, Deschamps dispose d'une enveloppe conséquente pour recruter. Il choisit Lucho Gonzalez comme homme de base de son milieu de terrain. 18 millions d'euros, le plus gros transfert de l'histoire du club. Le cout est élevé, mais Deschamps y croit fermement. Il s'entoure également d'hommes de devoir et de caractère, avec Heinze, Diawara, Cissé, Morientes ou encore Rool. Un grand espoir est également recruté : Mbia. Tous le disent haut et fort : ils sont venus parce que c'est Deschamps le coach.
Hiver 2009, les premiers couacs
L'arrivée de nombreux renforts réduit considérablement le temps de jeu de Valbuena et Ben Arfa. La tension monte entre les deux joueurs et le coach. À force de travail, ils retrouveront le onze de départ lors de la deuxième partie de saison qui amena au titre. Quatre défaites en L1 lors de la première moitié de saison viennent écorner le début de saison, avec une quatrième place à la trêve. Le Vélodrome demande même le retour de Gerets... Le 30 janvier, au soir d'une défaite à Montpellier (2-0), l'OM est 7e, et le titre semble perdu...
Printemps 2010, les premiers titres
... Mais il n'en est rien. Avec un parcours orné de 13 succès sur les 17 derniers matchs, l'OM reprend la tête du championnat le 7 avril, pour ne plus la lâcher. L'OM est sacré champion de France, 17 ans après. Entre temps, l'OM brise cette série noire en battant Bordeaux en finale de Coupe de la Ligue le 27 mars. Les Marseillais envahissent le Vieux-Port deux fois. "Deschamps comme joueur ou comme entraineur, tu fais notre bonheur" bâche-t-on alors au Vélodrome.
Aout 2010, le mercato agité
Alors que l'OM surfe sur la vague du doublé de la saison précédente, le mercato 2010 est finalement très agité. Niang part le 14 août et Ben Arfa entre en conflit avec le club. Il partira le 28 août. Entre temps, Deschamps a ciblé le Brésilien Luis Fabiano, qui sort d'une bonne Coupe de Monde. Dassier et Veyrat partent à Séville le faire signer, ils reviendront bredouilles. C'est finalement Gignac et Rémy qui débarqueront sur la Canebière, Deschamps donne son accord, mais il espérait vraiment enrôler une grosse pointure de classe mondiale.
Juin 2011, le pouvoir élargi
Au sortir d'une saison très correcte (2e en L1, vainqueur de la CDL) Deschamps prolonge son bail jusqu'en 2014, avec pour objectif d'être l'entraîneur qui sera sur le banc de l'OM en 2014 pour la livraison du nouveau Vélodrome. Dans le même temps, Deschamps voit ses pouvoirs élargis, il dirige dorénavant tout le secteur sportif professionnel. "On respire mieux" lâchera-t-il. Dassier est remercié. Le Basque traitera dorénavant directement avec Margarita Louis-Dreyfus et Vincent Labrune.
Aout 2011, la fin de mercato ratée
Dans les dernières heures du mercato estival 2011, André-Pierre Gignac est prié d'aller chercher un club en Angleterre. Il se met d'accord avec Fulham dans le cadre d'un prêt, il ne reste plus qu'à attendre le feu vert de l'OM, qui, en parallèle, négocie l'arrivée d'Amauri. La recrue ciblée par Deschamps ne viendra jamais, des intermédiaires trop gourmands feront capoter l'affaire. Gignac reviendra de Londres le lendemain. Deschamps devra faire sans Amauri, et sans Gignac, marqué par l’humiliation qu’il vient de subir.
Octobre 2011, le clash avec Anigo
Au soir d'une victoire 2-0 à domicile contre Ajaccio, José Anigo se lâche devant les journalistes et traite Deschamps de "Caliméro". La guerre est désormais publique entre les deux hommes qui ne se parlent plus. Le conflit larvé sera désormais dans toutes les conversations jusqu'à la fin de saison. Quelques mois plus tard, c'est finalement Deschamps qui partira...
Avril 2012, la victoire dédiée
L'OM remporte la Coupe de la Ligue pour la troisième saison consécutive. L'OM est alors en plein coeur d'une série de 13 matchs sans victoire en L1. L'éviction de Deschamps est évoquée, mais ce succès au Stade de France est une bouffée d'oxygène. Après le match, Deschamps évacue sa frustration : "On gagne encore un titre, le 6e en trois ans. Et ça, quoiqu'il arrive, personne ne pourra nous l'enlever et me l'enlever, même mes pires ennemis." Un message à peine dissimulé.
Juin 2012, le départ annoncé
L'OM prône pour la saison 2012/2013 une baisse des dépenses, avec un budget moindre, et une place plus importante accordée aux jeunes du centre formation. Mais Deschamps ne veut pas revivre une nouvelle saison avec José Anigo dans son ombre. "Cette décision, je l'ai prise, car il était impossible de travailler dans ces conditions, cela aurait été préjudiciable au club et aux joueurs..." nous confiait-il pour sortir d'un silence devenu trop pesant.
Didier Deschamps à l'OM entre 2009 et 2012, c'est un titre de Champion de France, trois succès en Coupe de la Ligue et deux Trophées des Champions. Pour les supporters marseillais, cela restera un bon souvenir à 87%. Ce départ sonne donc comme un au revoir, mais sans doute pas un Adieu...
Sébastien Fitte