Dimitri Payet ne sera donc resté que deux saisons à l'Olympique de Marseille. Il est le premier joueur depuis Samir Nasri à l'été 2008 à quitter le club pour plus de 12 millions d'euros. Il part sur une saison de feu où il a été élu Phocéen d'Or et meilleur passeur de Ligue 1. De quoi faire oublier un premier exercice nettement plus délicat. Il part avec un bilan de 83 matchs pour 15 buts et 23 passes décisives.
3 juillet 2013 - Recruté pour faire lever les foules
Deuxième du championnat avec Elie Baup, l'OM est conscient de ne pas avoir comblé les attentes en termes de spectacle. La priorité, c'est donc de recruter des joueurs capables de faire lever les foules. Romain Alessandrini, Rémy Cabella et Dimitri Payet sont ciblés. Des joueurs de couloirs, qui crochètent. L'OM arrive rapidement à faire signer le dernier nommé. Ce qui tombe plutôt bien, puisque le joueur au "double-double" en Ligue 1 (plus de dix buts et dix passes décisives pour sa deuxième saison avec Lille) est le seul sur le marché. Le LOSC a besoin de liquidité après avoir terminé à la sixième place du championnat. Payet, fan du PSG dans son enfance, accepte de signer à l'OM car le club est qualifié pour la Ligue des champions et lui permet de maintenir son niveau de salaire.
17 août 2013 - Des débuts explosifs puis...
Pour les deux premiers matchs de championnat, Payet marque trois buts. Positionné dans le couloir droit, avec Valbuena dans l'axe, Ayew à gauche et Gignac dans l'axe, il est impressionnant de facilité. Les adversaires n'ont beau être que Guingamp et Evian, il dribble, feinte, envoie les défenseurs à terre quand il le souhaite. Le Vélodrome vibre pour le premier rendez-vous à domicile. Mais en fin de mercato, Payet voit l'OM recruter Florian Thauvin. Un autre milieu offensif, qui aurait pu être son coéquipier à Lille. Dès son premier match, à Toulouse, l'international espoir est titularisé à gauche, dans le couloir où Payet rêvait d'être aligné.
7 décembre 2013 - Au fond, comme le reste de l'équipe
Au premier grain de sable dans la machine olympienne, Dimitri Payet disparaît. Donnant raison à ceux qui disent qu'il ne répond pas présent dans les grands rendez-vous son influence est quasi-nulle à domicile contre le PSG ou en Ligue des champions. Les matchs se suivent et les défaites s'enchainent, à Lille, contre Nantes... Positionné en sur un côté, il ne fait aucune différence. Le changement de coach ne lui est pas forcément bénéfique. Pour la première rencontre avec Anigo en coach, le Réunionnais se fait expulser en première mi-temps contre Dortmund. L'OM résiste mais s'incline finalement, terminant la phase de poule avec un honteux zéro pointé.
29 mars 2014 - L'altercation avec Mathieu Valbuena
S'il sort contre Bastia début février un très grand match au poste de relayeur, Payet est encore très irrégulier dans une formation marseillaise qui change constamment de système. Le problème, c'est que la solidarité n'est pas de mise entre les trois milieux offensifs, Florian Thauvin, Mathieu Valbuena et donc Dimitri Payet. Ces deux derniers se prennent d'ailleurs le bec à Sochaux pour une histoire de coup franc à tirer. Les relations sont glaciales entre les deux hommes et seul Valbuena partira avec l'équipe de France au Mondial brésilien.
3 juin 2014 - Il assure dès le départ qu'il veut resterEn vacances sur sa Réunion natale, Dimitri Payet va assister au match de l'équipe de France Espoirs de Thauvin en tribunes avec des amis. Les questions pleuvent sur son avenir à l'OM. Il prend le temps de certifier à tout le monde qu'il va rester à l'OM. Ce n'est pourtant pas l'envie de ses dirigeants qui veulent le vendre à Swansea pour 8 millions d'euros. Marcelo Bielsa, lui, ne compte pas en faire le meneur de jeu de son système et s'attend à le voir être transféré. Mais le joueur ne veut pas quitter l'OM et tient bon.
23 juillet 2014 - Au point dès les matchs amicaux
Dans sa formation, Marcelo Bielsa souhaite confier le rôle de meneur de jeu à Morgan Amalfitano. Mais ce dernier n'est pas suffisamment au point physiquement pour le technicien argentin. Payet commence donc les matchs amicaux avec le numéro 10 dans le dos. Et il se montre à la hauteur dès le départ. Notamment contre Benfica, où son entente avec Michy Batshuayi, un joueur de profondeur, promet énormément. Mauvais pour l'ouverture du championnat contre Bastia, il se voit remplacé par Ayew pour la journée suivante. Mais derrière...
19 octobre 2014 - Au sommet de son art
Payet est loin d'être un étranger à la série de huit victoires consécutives en Ligue 1. Meneur inspiré, il régale le Vélodrome par un jeu simple, et une capacité à faire jouer ses coéquipiers sur toute la largeur du terrain et s'autorise quelques fantaisies techniques qui font rugir les virages. Mais il est également capable de s'adonner à un pressing sans relâche sur le premier relanceur adverse. La réception de Toulouse au Vélodrome est l'occasion pour Payet d'offrir un véritable récital dans le jeu. Les défaites contre Lyon, Paris et Monaco n'altèreront pas le jugement d'une première partie de saison impressionnante.
18 décembre 2014 - La brouille avec Marcelo Bielsa
La nouvelle filtre la veille de la réception de Lille, pour la dernière rencontre de la phase aller. Dimitri Payet ne sera pas de la partie. Marcelo Bielsa l'a invité à se rendre à la Réunion en avance après que le joueur se soit plaint de la date de reprise. Les billets étant déjà réservés, Payet a suivi le match à distance, faisant profil bas. A la reprise, tout le monde a évidemment voulu guetter son attitude. L'équipe tournant moins bien, les vieux démons sont ressortis : plus de touche de balle, relation dans le jeu quasi-inexistante avec Thauvin. Ce dernier le traite de "fils de pute" fin janvier en plein match à Rennes. Les images captées par la caméra font le tour des plateaux télés. Mais Payet fait encore profil bas pour mieux retrouver son niveau de jeu.
24 avril 2015 - Bon en toutes circonstances
Il y parvient assez rapidement. Dès le mois de février, avec le retour d'André Ayew de la CAN, il se remet dans le sens de la marche. Encore un poil timide contre Lyon, il sort un très bon match contre le PSG, actif défensivement tout en délivrant un service parfait pour Gignac sur le premier but olympien. Rattrapé par la patrouille après ses insultes dans le couloir du Vélodrome au coup de sifflet final du match contre l'OL, il manque à son équipe alors que la possibilité de titre n'est plus. De retour contre Lorient, il réalise un match irréprochable, ce qui est assez paradoxal puisque son équipe s'incline tout de même 5-3 à domicile.
23 mai 2015 - Une fin en fanfare
Pour le dernier match de la saison, Payet régale une fois de plus le Vélodrome avec un but splendide, où il enrhume comme il faut son défenseur, avant des gestes techniques et des enchaînements qui font le bonheur des réseaux sociaux. Payet n'a pas été choisi par l'UNFP dans les meilleurs footballeurs du championnat mais les supporters de l'OM, eux, savent. Il faut dire que sur les huit derniers matchs qu'il dispute avec l'OM, il a été décisif dans sept. Et encore, ce serait sûrement un sans faute avec un arbitrage correct à Bordeaux, le seul match de la série où les Phocéens n'ont pas marqué. Il quitte le Vélodrome d'un air léger, soutenant ses coéquipiers Ayew, Gignac et Fanni qui ont pris le micro pour une séquence d'adieux. Lui n'en aura pas eu.
> En vidéo, Dimitri Payet reçoit le Phocéen d'Or 2014-2015.