Retour sur la victoire de l'OM à Lens pour le compte de la 12e journée de Ligue 1.
Samedi soir, l’Olympique de Marseille a signé une victoire importante face au RC Lens (3-1), grâce à une seconde période maîtrisée et des choix forts de son entraîneur Roberto De Zerbi. Dans un stade Bollaert hostile, les Marseillais ont affiché un visage conquérant, illustrant une nouvelle fois leur capacité à briller à l’extérieur. Cette performance, marquée par des ajustements tactiques audacieux, invite cependant à une question : cette formule est-elle enfin celle qui permettra à l’OM de performer également à domicile ?
Roberto De Zerbi a surpris tout le monde en alignant un 3-4-2-1 inédit. Ce système, conçu pour s’adapter à la pression intense des Lensois, a vu Valentin Rongier retrouver une place sur le terrain, au milieu. Adrien Rabiot a occupé un rôle plus offensif à gauche, tandis que Luis Henrique a été préféré à Jonathan Rowe, mais finalement pour jouer piston droit. Enfin, Ulisses Garcia a débuté à la place de Quentin Merlin, confirmant la volonté de l’entraîneur d’injecter du sang neuf et de prendre un peu tout le monde à contre-pied.
Ces changements n’ont pas porté leurs fruits immédiatement. En première période, les Lensois ont largement dominé, étouffant les Marseillais par leur pressing et leur intensité. L’OM n’a touché qu’un seul ballon dans la surface adverse lors des 45 premières minutes, sur une énorme occasion gâchée par Neal Maupay (41e). Si le score est resté vierge, c’est avant tout grâce à un Geronimo Rulli impérial, qui a réalisé plusieurs arrêts décisifs face à M'Bala Nzola et Deiver Machado.
À la pause, le discours de De Zerbi semble avoir galvanisé ses joueurs, qui sont revenus sur le terrain métamorphosés. Dès la 49e minute, Mason Greenwood, auteur d’une prestation discrète jusqu’alors, a envoyé un ballon millimétré dans l’axe. Maupay, dans un geste de grande qualité, a contrôlé de la poitrine avant de servir Valentin Rongier, dont le plat du pied croisé a ouvert le score. Ce but a totalement changé la dynamique de la rencontre. Les Marseillais, libérés, ont pris confiance et imposé leur rythme. Huit minutes plus tard, sur une contre-attaque rapide initiée par Maupay, Luis Henrique a doublé la mise avec une frappe croisée imparable. Ce but, fruit d’une action collective parfaitement exécutée, a démontré la justesse des choix de De Zerbi. Avec Rongier dans un rôle de métronome, Rabiot omniprésent dans la construction et Maupay en pivot inspiré, l’OM a montré une cohérence tactique et une efficacité clinique.
Si l’OM a semblé maîtriser la rencontre après avoir pris l’avantage, les dernières minutes ont rappelé que rien n’est jamais acquis. À la 80e minute, un cafouillage dans la surface marseillaise a permis à Angelo Fulgini de réduire l’écart. Ce but aurait pu relancer Lens, mais une décision capitale de l’arbitre a changé la donne. Après consultation de la VAR, un but lensois a été annulé pour une faute sur Bilal Nadir, entré en jeu un peu plus tôt. Cette entrée est à saluer : elle montre la confiance de De Zerbi envers ses jeunes joueurs et son envie de privilégier la maîtrise du ballon plutôt que la seule solidité défensive. Sur le coup franc qui a suivi, Pierre-Emile Höjbjerg a scellé la victoire avec une frappe tendue à ras de terre. Cette action a résumé la rencontre : un OM pragmatique, capable de profiter de ses temps forts tout en restant vigilant dans les moments critiques.
Sous la houlette de De Zerbi, les Marseillais parviennent régulièrement à imposer leur jeu loin du Vélodrome, en s’appuyant sur la possession et des transitions rapides. Cependant, cette réussite peine à se traduire devant leur public, où la pression semble inhiber le groupe. Le match contre Monaco, lors de la prochaine journée, sera un véritable test pour cette nouvelle formule. Les choix tactiques de De Zerbi, qui mettent en lumière Adrien Rabiot dans un rôle plus offensif, pourraient-ils permettre de briser cette malédiction à domicile ? Le technicien italien semble avoir trouvé un équilibre entre solidité et créativité, mais il reste à voir si ce système peut s’adapter à des contextes différents, comme la réception de Monaco, concurrent direct au podium, qui a un peu plus de joueurs de ballon dans son effectif que les Lensois. En tout cas, il serait temps d'enchaîner.