Le trio défensif de l'OM Alvaro/Caleta-Car/Kamara est devenu un cauchemar pour les attaquants adverses.
Légende pour certains, dure réalité pour d'autres, le triangle des Bermudes est connu depuis les débuts de la navigation comme un véritable enfer pour les navires qui s'y sont aventurés. Un cimetière des illusions perdues, un peu comme pour les attaquants de Ligue 1 qui disparaissent en tentant de traverser un autre triangle : celui constitué par Alvaro Gonzalez, Duje Caleta-Car et Bouba Kamara. Il faut dire que depuis le 4-0 encaissé à Paris (où Alvaro ne jouait pas), la défense olympienne s'est petit à petit muée en une clôture infranchissable où il ne fait pas bon s'aventurer. C'est d'autant plus vrai depuis la reprise, où elle est devenue l'assurance tous risques de l'OM pour pallier la forme chancelante du secteur offensif. Deux petits buts encaissés face à Trélissac et Strasbourg en sept matches, effectivement, ça calme. Et on l'a encore vu mercredi lors de la victoire de l'OM à Saint-Etienne (0-2) où les trois se sont encore promenés.
Alvaro présente une statistique exceptionnelle, lui qui n'a jamais connu la défaite depuis son arrivée à l'OM en 18 matches
En informatique, l'abréviation ACK signifie un signal logique indiquant qu’une opération demandée a bien été prise en compte. Puisque les initiales sont à la mode en football, on pourrait s'amuser à baptiser ainsi notre trio, d'autant que son efficacité et sa fiabilité correspondent parfaitement à cette définition. En commençant par Alvaro, qui présente une statistique exceptionnelle, lui qui n'a jamais connu la défaite depuis son arrivée à l'OM en 18 matches. Celui que l'on présentait au départ comme un honnête défenseur de Liga est aujourd'hui un roc incontestable de la Ligue 1, et il ne cesse de bonifier ses partenaires. L'inverse est vrai aussi d'ailleurs, puisque le Caleta-Car qui évolue à ses côtés assume pleinement cette saison le statut de défenseur à très haut potentiel que l'on nous présentait à son arrivée. À tel point qu'il est désormais au-dessus du lot. "Pour moi, ce n'est plus le même joueur, explique notre consultant Jacques Bayle. Il est beau à voir jouer, élégant, très fluide dans tout ce qu'il fait, comme Kamara que je trouve énorme en ce moment. Quant à Alvaro, il joue simple, efficace et il adore les duels. C'est le trio parfait pour sécuriser le reste de l'équipe".
Bosquier : "Il n'y a pas de secret, quand on se bat les uns pour les autres, ça ne peut que marcher"
Le mot juste, car cette association fonctionne vraiment en trio, et il est inutile de chercher à dissocier ses individualités. Cette complémentarité représente même comment doit fonctionner une charnière centrale, même si on doit plutôt parler d'axe défensif puisque Kamara joue un (petit) cran plus haut. "La défense centrale a toujours été une question d'atomes crochus, explique l'ancien libéro de la légende olympienne Bernard Bosquier. À mon époque, je m'entendais à merveille avec Jules Zvunka ou Jacky Novi et c'est pour ça qu'on avait des résultats. Là, on voit que Caleta-Car et Alvaro forme un vrai couple, ils jouent simple et se couvrent parfaitement. Même chose avec Kamara devant eux qui m'impressionne, car on dirait qu'il sait tout faire. C'est une vraie association, à l'image de l'équipe et de son entraîneur. Il n'y a pas de secret, quand on se bat les uns pour les autres, ça ne peut que marcher". Point faible, et même très faible, de l'équipe la saison dernière, cet axe infranchissable donne aujourd'hui à l'OM une vraie gueule de vainqueur. Il était bon de le souligner.