Depuis ce jeudi midi, selon nos informations, tous les clubs de supporters (à l'exception du Club Central des Supporters) ont signé une convention définitive avec l'Olympique de Marseille concernant la vente des abonnements pour la saison prochaine. Si l'accord a enfin été trouvé, tout semble indiquer que l'OM pourrait connaître sa pire campagne d'abonnement depuis très longtemps, si bien sûr les choses restent en l'état à la tête du club, et que l'OM n'est pas vendu dans les prochaines semaines. Le Vélodrome risque donc de sonner bien creux la saison prochaine. Focus.
Outre la discrétion inquiétante de Margarita Louis-Dreyfus, depuis les dernières semaines, un homme semble cristalliser toutes les critiques à l'OM : Vincent Labrune. Vilipendé par les virages depuis plusieurs rencontres, le président de l'OM est toujours en poste à l'heure actuelle, ce qui a le don d'agacer au plus haut point les groupes de supporters, qui réclament son départ. "La catastrophe serait que Labrune reste, confie Christian Cataldo (responsable des Dodger's). Tant qu'il sera là, je pense que les gens ne s'abonneront pas. Il y a les joueurs que l'on aura et Labrune et son équipe. Même s'il y avait une bonne équipe sur le terrain et que lui restait, la moitié des gens ne s'abonnerait pas. Tant qu'il y a Labrune, les gens ne s'abonnent pas, c'est clair dans leur esprit". Même son de cloche du côté du trésorier des Yankee, Guillaume Barthélémy : "Il y a l'avant Labrune et l'après Labrune. Avant, ce sont des virages pleins avec des campagnes qui durent 15 jours, et on tire le rideau parce que tout est vendu. Pendant des années, on a maintenu une liste d'attente dans le virage, en faisant remonter les gens petit à petit. Et puis, est arrivée l'ère Labrune, un concert de médiocrité dans tous les compartiments de la gestion de l'entreprise OM. Le stade s'est vidé, on a vendu des places au match par match, on compte sur les touristes au mois d'août, puis sur les ponts pour que les gosses n'aillent pas à l'école mais au stade, jusqu'à arriver à la désertion du Vélodrome. S'ils continuent, la prochaine étape de cet état-major, c'est la Ligue 2."
Si la crainte d'un stade vide plane, c'est aussi que les supporters ont décidé de ne croire que ce qu'ils voient. Qui a oublié l'épisode Bielsa ? Première journée, les abonnements sont vendus, le public va vibrer avec El Loco une saison de plus, et patatras. Un départ surprise, une saison horrible au Vélodrome avec trois victoires sur dix-neuf matchs de championnat, et une gestion terrifiante à tous les étages. "Je me suis abonné le 7, Bielsa est parti le 8, j'ai tout perdu en deux jours", confiait un supporter dépité du virage Sud. Du rêve au cauchemar. C'était il y a moins d'un an, et ce sentiment de tromperie sur la marchandise habite encore les supporters, qui craignent une descente aux enfers de leur équipe. "Ce qui fait envie d'aller au stade pour les gens, ajoute Guillaume Barthélémy, c'est de les faire rêver avant la saison et au fil de la saison créer l'engouement, un peu ce qu'avait fait Bielsa, et vous avez un stade plein. Ce qui fait vibrer les gens, toutes ces composantes n'y sont pas aujourd'hui. Labrune a eu de la chance avec Bielsa, mais la magie n'opère plus".
Les campagnes d'abonnement ont commencé ou vont commencer dans les prochains jours et les chiffres sont proches du zéro pointé. "Les gens adhèrent aux Dodger's, mais attendent pour s'abonner, témoigne Christian Cataldo. Ils attendent de voir ce qui va se passer. Depuis deux jours que la campagne est lancée, nous avons 150 adhérents, pour aucun abonné. On ne sait pas où on va, on ne sait rien. Si ça reste en l'état, qu'il n'y a pas de repreneur, que l'équipe est composée de 7 ou 8 joueurs de l'année passée et la CFA, en plus le prix est toujours le même, 20000 personnes sur 65000, ça fera vide". La possibilité d'une saison avec un stade très peu rempli existe réellement, comme le confirme également Guillaume Barthélémy : "Ce n'est pas une crainte, c'est une quasi-certitude que si on commence l'année comme on l'a terminée, il n'y a aucune raison que les gens viennent s'abonner et que le stade se remplisse. Encéphalogramme plat. Les gens ne sont plus en colère et sont tombés dans l'indifférence la plus totale. L'OM n'existe plus pour eux. Que va-t-il se passer lors de ce mois de juin et après l'Euro ? L'image que renvoie l'OM aujourd'hui est déplorable.On se dit que de toute façon si la période de transition est confirmée, on ne s'attend pas à remplir le stade, mais on s'attend surtout à jouer la 18e place toute la saison. Cette période de transition serait la pire des situations que l'on pourrait connaître". Il semble désormais que la vente du club soit l'élément quasi indispensable au retour de la vie dans les travées de l'enceinte magique du boulevard Michelet.