OM Actualités Foot de l’Olympique de Marseille

Rejoignez notre communauté

pour profiter de vos avantages

Thème d'affichage
Saison

Le règne des Louis-Dreyfus en 12 anecdotes

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 17/10/2016 à 13:30

Le règne des Louis-Dreyfus en 12 anecdotesLe règne des Louis-Dreyfus en 12 anecdotes

Il ne reste plus que quelques heures pour que l'OM rentre dans une nouvelle ère avec Frank McCourt. Même si Margarita va garder 5% du club, notamment pour son fils, Kyril, la page Louis-Dreyfus va se tourner. Dans un sentiment général de soulagement, preuve que l'ambition initiale du milliardaire Robert Louis-Dreyfus, décédé en 2009, de faire de l'OM le "Bayern du sud" n'a pas été respectée. De RLD, et par prolongement de sa femme, restera donc cette image de personnes qui ont réussi partout dans le monde des affaires mais qui se sont cassées les dents sur le club phocéen. En vingt années de règne, le page Louis-Dreyfus a permis à la formation marseillaise de glaner 7 trophées supplémentaires (les six de la période Didier Deschamps et la coupe intertoto de 2005, qui ne peut être négligée au regard de son formidable final). Mais le plus important, cela reste bien évidemment l'histoire de ce grand club qu'est l'OM, qui a été nourri année après année avec des épisodes, plus ou moins heureux, qui ont renforcé sa légende. Retour donc sur les 20 années des Dreyfus à l'OM en 12 anecdotes, pas toujours connues du grand public.

1997 - Gili, la première victime de RLD 

Au moment où il rachète l'OM, Robert Louis-Dreyfus est vu comme un personnage atypique, lunaire. L'homme qui a relancé la marque Adidas dans le monde avec beaucoup d'audace débarque en tribune présidentielle en short. Il semble gentil, sourit à tout le monde. Mais sait sortir les griffes quand il veut. A l'intersaison, il écarte l'entraîneur de l'époque, Gérard Gili, pour faire venir Rolland Courbis, qui vient de terminer 4e avec Bordeaux malgré les départs un an avant de Lizarazu, Dugarry, Zidane et Witschge. Une fois Courbis en place, RLD se paie la tête de Gili en une seule phrase dans la presse : "Au moins Courbis on peut lui faire confiance". 

1999 - Le soutien à Rolland Courbis pour la prolongation de Laurent Blanc

C'est peu dire que le départ de Laurent Blanc n'est pas passé auprès des supporters de l'OM. Vendu à l'Inter Milan pour 20 millions de francs et jamais remplacé par le flop Eduardo Berizzo, recruté pour 10 millions d'euros de plus, il sera fatal à Courbis quelques mois plus tard. Lorsqu'il débarque à Marseille en 1997, Blanc signe un contrat de trois ans. Après deux saisons, où l'OM a à chaque fois fini meilleure défense du championnat, son agent Alain Migliaccio sollicite donc la direction olympienne pour prolonger son engagement et revoir ses émoluments à la hausse. Courbis ne l'entend pas de cette oreille et regarde plutôt le fait que le joueur va alors sur ses 34 ans. Il accueille donc à la fin du mois de juin la proposition de l'Inter comme une bénédiction. Blanc, qui assure ne pas être au courant des tractations, appelle directement Robert Louis-Dreyfus pour débloquer la situation. Réponse laconique du propriétaire : "Je ne cède pas au chantage". 

2001 - Le refus pour Mario Jardel 

En 2001, après deux saisons mouvementées que le club a terminé à la 15e place en championnat, Robert Louis-Dreyfus annonce le retour aux affaires de Bernard Tapie, ce que lui réclamait les virages du Vélodrome semaine après semaine. Le "Boss" sait qu'il n'est plus dans les années 90, il va quand même chercher à faire de beaux coups. Et il arrive rapidement à se mettre d'accord avec Mario Jardel. L'attaquant brésilien sort d'une saison à 34 buts à Galatasaray mais le club turc n'est pas certain de pouvoir continuer à lui payer son salaire. L'OM propose 80 millions de francs pour rafler la mise, avec la légende de Porto, à 167 buts en 175 matchs chez les Dragons. Mais Jardel ne viendra jamais. Parti directement faire la Copa America avec la sélection brésilienne, il signera finalement au Sporting Portugal à la fin du mois d'août. Dans une interview, RLD expliquera qu'il a pris la décision de ne pas le signer : "Je vais peut-être passer pour un idiot s'il marque encore 40 buts et que nous, nous n'avons toujours pas résolu nos problèmes offensifs, mais je n'ai pas aimé le voir demander une rallonge alors qu'il n'était toujours pas venu à Marseille". Marseille connaîtra une nouvelle saison difficile, terminant avec la 15e attaque du championnat avec 34 buts inscrits. Mario Jardel aidera lui grandement le Sporting à être de nouveau champion avec ... 42 buts marqués. 

2003 - La stratégie de RLD révélée au grand jour

L'OM retrouve les sommets du classement pour la saison 2002-2003. Avec Alain Perrin en coach et Christophe Bouchet en président. L'ancien journaliste donnait un jour des conseils à Robert Louis-Dreyfus à la suite d'une interview. Le milliardaire le prit au mot : "Puisque vous avez des idées, prenez le poste !". Alors que la saison se passe bien, Bouchet, nommé donc à la surprise générale, donne une interview avec RLD à France Football. Au cours de celle-ci, Robert Louis-Dreyfus révèle ses intentions de la saison précédente. Il explique avoir constitué un organigramme avec Bernard Tapie et Pierre Dubiton pour mieux s'en débarrasser, en les laissant s'opposer. L'image lisse du début est désormais bien loin. 

2005 - La danse en claquettes pour la coupe intertoto

Battu 2-0 en Galice à l'aller, l'OM l'emporte finalement 5-1 contre La Corogne en finale de la coupe intertoto, après avoir sorti la Lazio Rome au tour précédent. Un bel exploit fêté comme il se doit par le patron du club qui descend sur la pelouse et rentre dans la ronde pour danser avec les joueurs, en claquettes. L'image fait le tour des rédactions. Abdou Méïté, capitaine ce soir-là, était extrêmement gêné. Le minot Samir Nasri, dans l'euphorie, poussera même jusqu'à tenter quelques blagues.

2006 - La réconciliation avec Franck Ribéry

Après une saison de feu à l'OM et un Mondial 2006 pétaradant avec l'équipe de France, Franck Ribéry s'invite au journal de 20 heures pour expliquer qu'il veut rejoindre Jean-Michel Aulas à Lyon. Une provocation pour Pape Diouf, le président de l'OM, qui est alors prêt à laisser le joueur à disposition de la CFA. Pour rabibocher les deux hommes, Robert Louis-Dreyfus convoque les deux hommes chez lui, en Suisse. Et tout va rapidement rentrer dans l'ordre. Le milieu reprend rapidement sa place dans l'équipe, comme si de rien était, et ne laisse plus rien filtrer sur ses envies d'ailleurs. En fin de saison, il signera au Bayern Munich, où RLD a plus d'une relation, pour 26 millions d'euros plus 4 de bonus. 

2007 - La colère dans le vestiaire du stade de France

Après une finale de coupe de France perdue contre le PSG l'année précédente, Robert Louis-Dreyfus se dit bien qu'il monte avec l'OM au stade de France pour rafler le trophée en 2007. L'équipe d'Albert Emon est la plus en forme du championnat et en face, ce n'est que Sochaux. Avant le match, il promet même à son fils Kyril qu'il pourra dormir avec le trophée. Mais Anthony Le Tallec, Karim Ziani ou encore Jérôme Leroy contrarient ses plans, et ce sont les Doubistes qui s'imposent aux tirs au but. Dans le vestiaire, RLD pique sa plus grosse colère, insultant même ses joueurs qui sont sous le choc.

2009 - L'interview qui met le feu aux poudres avec Gerets

Avec Pape Diouf en président, José Anigo en directeur sportif et Eric Gerets en entraîneur, l'Olympique de Marseille joue clairement le titre pour la saison 2008-2009. Non sans certaines tensions en coulisses. Au mois de janvier, le propriétaire du club accorde une interview au 10 Sport où il met clairement la pression sur le technicien belge, assurant ne pas comprendre pourquoi le titre pourrait filer du côté de Bordeaux, qui a un plus petit budget. Une déclaration qui fait l'effet d'une bombe à la Commanderie, où de nombreuses personnes se demandent si cette interview a vraiment été donnée par Robert Louis-Dreyfus, alors que ce dernier est gravement touché par sa leucémie. Vexé Gerets annonce son départ dès le mois de mars. L'OM s'effondre à trois journées de la fin dans la course au titre et Pape Diouf se fait démissionner dans la foulée. Quelques semaines plus tard, RLD perd lui son combat contre la maladie. 

2010 - La double prime de Margarita

Son épouse Margarita Louis-Dreyfus prend la suite. Elle fait confiance à l'équipe dirigeante en place, composée de Dassier, Veyrat, Anigo et Deschamps. A l'issue de la saison, l'OM fait le doublé championnat - coupe de la Ligue. La patronne est de toutes les célébrations et apprécie l'hommage rendu à son défunt mari. La saison suivante, elle retrouve sa Russie natale à l'occasion d'un Spartak Moscou - OM en Ligue des champions. Les coéquipiers de Valbuena s'imposent 3-0, assurant une qualification pour les huitièmes de finale. Dans le vestiaire après le match, alors que le capitaine Steve Mandanda vient trouver Jean-Claude Dassier pour demander une double prime, elle coupe la discussion des deux hommes pour assurer qu'elle est d'accord. Un joli pactole pour les 18 éléments qui ont fait le déplacement et qui se chiffre pour les clubs à plusieurs millions d'euros. 

2013 - "Maman, si tu vends l'OM, je te le rachète"

Nommée entrepreneure de l'année, Margarita Louis-Dreyfus passe progressivement du rôle de veuve désemparée à celui de femme d'affaire redoutable. Reprenant la main au sein du groupe Louis-Dreyfus face aux anciens amis de son mari qui lorgnaient sa fortune, elle ne s'implique toutefois pas plus que ça à l'OM, faisant confiance à Vincent Labrune. Il est déjà question d'une éventuelle vente. Mais elle doit alors faire face à un farouche opposant dans son propre camp : son fils, Kyril, fan phocéen de la première heure, qui lui lance même : "Maman, si tu vends l'OM, je te le rachète". 

2015 - La demande à Marcelo Bielsa

Avec Marcelo Bielsa, l'OM se reprend à rêver de titre malgré un budget et un effectif qui n'a plus rien à voir avec ce que le PSG ou Monaco sont capables de proposer. Début avril, le Vélodrome accueille l'ennemi parisien pour un match où se joue probablement le titre. Mais si l'OM grâce à un super Gignac mène 2-1 à la mi-temps. Ibrahimovic fini par avoir raison d'une défense centrale composée de Jérémy Morel et Rod Fanni. Paris s'impose 3-2 et les Marseillais doivent faire une croix sur le titre. Un coup dur, mais à la fin de la rencontre, Margarita Louis-Dreyfus va tout de même trouver Marcelo Bielsa dans le vestiaire pour lui dire qu'elle apprécie tout particulièrement ce qu'il fait à l'OM et qu'elle souhaite le voir rester au club, peu importe l'issue du championnat. 

2016 - La proposition de barbecue

Déçue par Vincent Labrune, Margarita Louis-Dreyfus reprend les choses en main à l'intersaison 2016 pour que le club soit enfin vendu. Elle s'entoure d'hommes de confiance comme l'avocat Igor Levin ou le président Giovanni Ciccolunghi. Des hommes fidèles, pas forcément faits pour avoir une telle importance dans le monde du football. Mais cela permet toutefois à la MLD de prendre la mesure de ce qu'est l'OM. Lorsqu'elle rencontre les responsables des groupes de supporters au début du mois d'août en personne, elle réalise qu'ils ne sont pas les brutes qu'on lui a décrites pendant des années. Elle se laisse même aller à dire qu'il faudrait se réunir plus souvent, pourquoi pas autour d'un barbecue. Le processus de vente était pourtant déjà enclenché. La proposition était donc peut-être plus une formule à regret, pour se dire qu'elle était peut-être passée à côté de son histoire avec ce club, qui n'était pas si compliqué finalement à appréhender.