Le prix des Bleus : et Valbuena alors ?

Mathieu Valbuena débutera ce soir son Mondial contre le Honduras avec l'équipe de France. Son deuxième match en compétition officielle, après les 20 minutes qu'il avait disputées en 2010 contre le Mexique à la place de Sydney Govou. Oui, Sydney Govou, le pensionnaire de Chasselay en CFA. Il faut dire que ces deux équipes n'ont plus trop rien à voir. De la formation qui avait coulé face à Javier Hernandez et ses copains ne restent que Lloris, Evra, Sagna et donc Valbuena. Abidal, Gallas, Ribéry, Toulalan, Malouda, Diaby et Anelka ont été remplacés par Varane, Sakho, Griezmann, Matuidi, Pogba, Cabaye et Benzema. Sans même parler du changement d'entraîneur, les Bleus ne boxent plus dans la même catégorie. Mais Mathieu Valbuena n'en est pas devenu le point faible pour autant, il s'est mis au niveau. Il est même devenu au fil des mois un répère pour ses coéquipiers devant, un élément qui ne bouge pas, même quand le sélectionneur teste plusieurs formules.

Il devient donc de plus en plus insupportable d'entendre que Mathieu Valbuena pourrait quitter l'OM pour six millions d'euros alors que lorsqu'il est question de transfert pour ses partenaires, c'est cinq à dix fois plus important (un départ de Benzema ne se négocie pas en dessous de 30 millions d'euros, il faut compter le double pour Pogba !) Surtout que la position de faiblesse du club marseillais dans cette affaire est toute relative. Le contrat du joueur court jusqu'en 2016 et sera automatiquement prolongé en cas de qualification pour la Ligue des champions. Son salaire est certes important, mais là encore, il n'est pas scandaleux comparé à ce que perçoivent ses coéquipiers internationaux... Quand à la volonté du joueur de connaître autre chose après huit années sous le maillot blanc, il faut simplement la mettre en perspective avec le nouveau contrat, et de l'augmentation qui va avec, qu'il a accepté de signer à l'hiver 2013. 

Attention, il ne s'agit pas de dire que l'OM doit à tout prix s'appuyer sur Valbuena la saison prochaine, qu'il représente l'avenir de la formation phocéenne. Mais il est temps de voir le club olympien enfin respecté sur le marché des transferts. De ne pas revivre la gestion calamiteuse du cas Mamadou Niang à l'été 2010 par exemple. Fixer un prix, faire comme si le joueur pouvait très bien continuer l'aventure à Marseille, imaginant même un rabibochage avec Thauvin. C'est de la communication mais cela a toujours marché : que ce soit pour le transfert record de Gareth Bale mais aussi en Ligue 1, avec les transferts d'Essien ou Gourcuff ces dernières années. Et si, à la fin, aucune offre digne de ce nom n'a pointé le bout de son nez, il ne sera pas interdit de se dire que ce n'est pas plus mal : parce qu'un titulaire de cette équipe de France, l'OM ne peut pas s'en acheter en claquant des doigts.