On attendait ce match face à Valenciennes de pied ferme. Après la victoire au Vélodrome face à une équipe assez médiocre d'Evian TG, les Olympiens devaient confirmer ce bon résultat pour continuer leur remontée au classement. Évidemment, un point pris à l'extérieur n'est pas un mauvais point, mais c'est la manière qui a laissé à désirer. Si l'OM avait été rapidement mené et que les joueurs avaient arraché le match nul dans les ultimes secondes, à l'instar des Valenciennois samedi, on dirait ce dimanche que les Phocéens ont de belles ressources mentales. Mais il n'en a rien été. Bien au contraire.
Car sur la pelouse médiocre du remarquable stade du Hainaut, ce sont bien les rouges qui sont sortis de l'enfer, au contraire des bleus, englués sous la ligne de flottaison. C'est au milieu de terrain que les Olympiens ont pris l'eau, là où, pourtant, Didier Deschamps avait choisi de muscler son jeu. Avec Lucho aux côtés de Diarra, une patte technique avec une touche physique, l'OM aurait dû être prêt au combat, avec une ligne de trois plus offensive pour boucher les brèches et assurer l'animation. Mais cet OM version 2011/2012 est malade.
Pour ne pas subir les assauts valenciennois, les Marseillais auraient dû tenir le ballon, avec des joueurs de la trempe de Lucho, Valbuena, Amalfitano ou encore André Ayew, la tâche semblait dans les cordes des Olympiens. Même Charles Kaboré, qui a bien tenu son rôle contre Evian TG, aurait pu aider ses coéquipiers dans la conservation du ballon, le Burkinabé possédant une touche technique infiniment supérieure à celle de Diarra.
Un club comme l'OM, même en déplacement, n'a pas le droit de subir autant. Même à dix durant la seconde période, les leaders techniques auraient du apporter plus de poids dans l'entre jeu. Malheureusement, Amalfitano et Ayew ont passé leur temps à bloquer les couloirs face à Bong et Ducourtioux. Et Lucho alors ? Il a fait un match correct dans une position basse, mais il n'a jamais su insuffler un élan offensif à cette équipe.
Si l'OM n'a pas tenu le score jusqu'à l'ultime seconde, les carences offensives en sont une des causes. Que peut-on reprocher à Diawara et N'Koulou ? Pas grand-chose. À Morel, Fanni et Azpi ? D'avoir laissé filer les attaquants trop souvent dans leur dos. À leur décharge, quand une équipe subit autant, c'est très souvent par les ailes qu'elle prend l'eau. Preuve en est le but égalisateur valenciennois.
Devant, rien ne tourne rond. André Ayew n'a pas retrouvé sa forme optimale, la saison de la confirmation est celle qui est la plus difficile, ne l'oublions pas. Mathieu Valbuena a mis de la percussion sur son côté droit, mais il a été sorti à la mi-temps. Amalfitano n'a quasiment rien apporté et il manque toujours ce brin de réussite à Rémy sur ses frappes. L'amalgame ne se fait pas offensivement et plusieurs individualités ne forment pas une équipe. Il faut faire l'effort pour le collègue et ne pas se regarder le nombril. On pensait que les Olympiens avaient compris le message, aujourd'hui, on en doute. L'excuse de la préparation physique difficile à encaisser est passée et les présumés leaders de l'équipe, Lucho et Diarra de par leur expérience, ne peuvent plus se cacher, ils doivent apporter ce liant au milieu du terrain. Valbuena, Rémy, Ayew et Amalfitano doivent apporter plus et à chaque match. À l'OM, on ne peut pas se contenter de briller par intermittence. En tout cas, faites vite, l'horizon s'assombrit.
S.F.