Le calvaire de la saison 2015/2016 est terminé, paix à son âme. La courte fenêtre de l'Euro permettra, on l'espère, aux supporters de faire un peu de vide dans leur mémoire, car l'exercice à venir s'annonce coton. En effet, en dehors de l'espoir de voir arriver dans les jours prochains un riche repreneur tombé du ciel, les chances de rester dans la galère sont réelles, pour ne pas dire probables. Dans une phrase glissée au JDD dimanche dernier, Vincent Labrune expliquait ne pas se projeter dans l'avenir, mais n'excluait pas de "rester le temps d'une transition". Une annonce qui, en soi, enchante déjà le supporter olympien. Et histoire de bien enfoncer le clou, l'Orléanais enchaînait avec une nouvelle petite douceur : à l'approche du passage devant la DNCG, le président autoproclamé "de transition" prépare un budget "autour de 90 millions", soit un gros tiers de moins que la saison dernière. Bingo ! Bonnes vacances, les amis !
Afin de fêter la bonne nouvelle, prenons quelques instants pour regarder à quoi pourrait ressembler ce nouveau budget low-cost. Déjà, on comprend facilement que le club ne dépensera pas un centime, histoire d'afficher des comptes au vert sans effrayer les investisseurs potentiels, et se contentera de fonctionner a minima, comme l'explique au Phocéen l'ancien secrétaire général de l'OM entre 2003 et 2005 Laurent Malfettes : "Ils vont faire tourner la boutique sans injecter un seul euro. Ils vont calculer leurs droits tv, le revenu minimum de la billetterie, les gros sponsors comme Adidas, la pub, le marketing, les loges, etc... En gros, ces 90 millions sont constitués de manière automatique par ces recettes pérennes et garanties. Reste à adapter la masse salariale à ces recettes, ce qui ne devrait pas être très compliqué compte tenu du départ des derniers gros salaires. Ensuite, les clubs font leur budget avec le trading de joueurs. Il peut y avoir des moins-values qu'il faut alors absorber, ou des plus-values avec lesquelles on peut s'amuser. Mais dans ce cas précis, on imagine que MLD les mettra dans sa poche plutôt que de les réinjecter. Sauf rachat immédiat, il devrait donc y avoir une équipe minimum avec des joueurs libres ou prêtés pour assurer les affaires courantes. Il s'agit aussi de laisser les mains libres à l'éventuel repreneur. S'il arrive, par exemple, avant le 10 août, ce qui paraît peu vraisemblable, il ne faudrait pas qu'il découvre que des joueurs ont été achetés et qu'il devra les payer sans les avoir choisis. Pour faciliter les conditions de la reprise, il ne faut pas l'engager sur des traites ou des salaires élevés".
Il faut dire qu'à la lecture des derniers comptes déclarés (2014/2015) les recettes récurrentes étaient d'environ 110M€, dont 45 de droits TV, 31 de pub, 18 de billetterie et 16 de merchandising ou loges. Mais il s'agissait de la fameuse saison Bielsa, avec des résultats et une affluence record. Pour cette saison, compte tenu des baisses de classement et de billetterie, on peut tabler sur 95 millions de recette globale ou un peu plus. Avec un recrutement "zéro" et les économies sur les salaires des joueurs vendus ou en fin de contrat, les dirigeants peuvent envisager un passage sans encombre devant la DNCG. En revanche, pour faire rêver les supporters, on repassera... Des perspectives peu alléchantes, et surtout un mikado très compliqué, car l'OM va devoir réussir à bâtir une équipe tenant la route à la seule force de sa compétence, ce qui n'est pas vraiment sa marque de fabrique en ce moment. Aussi, il n'est pas à exclure que si ce repreneur existe déjà, il pourrait payer une première avance, histoire d'assurer un ou deux transferts, avant de lâcher le reste une fois l'équipe assurée d'être maintenue. Une hypothèse un peu surprenante, mais qui fait peut-être partie des négociations actuellement menées par Igor Levin et le squad de conseillers de MLD. Sans aucune information de ce côté-là, on peut tout imaginer, le meilleur comme le pire. On n'est plus à ça près...