Lâchez Gignac avec l'équipe de France !
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 25/09/2014 à 07:00
Peut-être pour lui faire plaisir, tout le monde y va de son lobbying pour envoyer Gignac en équipe de France. Est-ce vraiment nécessaire ? A voir...
Avec huit buts sur les sept premiers matchs de la saison, Gignac part sur des chapeaux de roues de Hummer en cette début de saison. Il vient de rayer des tablettes Jean-Pierre Papin, excusez du peu, qui avait démarré l'exercice 1991-92 avec sept réalisations en autant de journées. Une sacrée performance pour un APG qui s'est peut-être pris au jeu des statistiques, puisqu'il est allé tirer le penalty obtenu en début de match, alors qu'André Ayew, le tireur désigné, était pourtant sur la pelouse. La tentative a échoué mais qu'importe, Gignac a quand même claqué un doublé, permis à son équipe de se libérer. Deux nouveaux buts inscrits dans la surface, en renard, dans le tempo de ses milieux offensifs, loin de ce concept d'attaquant dézoneur qu'il avait presque inventé il y a quelques années. En réalité, Gignac traîne toujours où bon lui semble sur le pré. Mais quand il s'agit de conclure, il est là, avec la jauge de lucidité au maximum. L'arrivée de Bielsa lui fait le plus grand bien. Il y a quelques années, il pressait par exemple au moins autant la défense adverse. Mais il était le seul à le faire et passait pour un forcené qui voulait un peu trop démontrer que son maillot était mouillé. Là, avec les mêmes efforts, il est le fer de lance de la meilleure attaque de Ligue 1, un buteur à la palette désormais complète. C'est ce qu'explique au Phocéen l'un de ses plus ardents défenseurs, le journaliste de Canal+ Pierre Ménès : "Ce qui me marque le plus avec lui cette année, c'est son investissement personnel. Il a toujours aimé l'OM, mais là, alors qu'on aurait pu craindre des réticences par rapport aux exigences de Bielsa, on se rend compte qu'il a pris une autre dimension".
Du coup, les sondages fleurissent. Deschamps doit-il rappeler Gignac ? Vous y avez eu droit partout. Et vous n'avez sûrement pas échappé à la légende, qui voudrait que l'ancien entraîneur de l'OM soit rancunier envers celui qui en avait eu marre de ses "enculeries" devant tout le vestiaire, notamment à la mi-temps d'un match de Ligue des Champions contre l'Olympiakos. Pour l'alimenter, il y a toujours un tweet de Raymond Domenech ou un rappel de la réaction d'un membre de sa famille à l'annonce de la liste des 30 de la Dèche pour le Mondial brésilien en mai dernier. C'est oublier un peu vite que Deschamps le sélectionneur a déjà fait appel à Gignac le joueur de l'OM pour un match décisif dans la qualification des Bleus contre la Géorgie il y a un an. Giroud blessé, Deschamps DOIT désormais faire appel à APG. Cela récompenserait son bon début de saison. Même Payet y va de son petit lobbying : "C'est difficile de se passer de lui en équipe de France. Le maillot bleu lui ferait le plus grand bien". Sérieusement ? Oui, toujours selon Ménès qui ne croit pas à la rancoeur de Deschamps : "Je ne pense pas que Deschamps garde une animosité à son égard. Au contraire, pour lui qui a bâti son groupe autour de l'investissement collectif, Gignac va tout à fait dans ce sens".
À croire que le but ultime d'un joueur de football professionnel, c'est de jouer un match amical en Arménie... Évidemment, Gignac ne doit pas décliner l'invitation si jamais elle venait, mais il ne faut pas non plus y accorder trop d'importance. L'Euro 2016, c'est loin. L'issue d'un championnat que l'OM domine actuellement, par contre...
Enfant, APG a été bercé par les exploits de JPP à l'OM, et pas forcément ceux de la campagne de qualification à l'Euro 92. Alors qu'il entame sa cinquième saison dans son club de coeur, Gignac fait les comptes : il a mis 62 buts, ce qui ne le fera pas rattraper Mamadou Niang sur la même période. Il a gagné deux coupes de la Ligue, un trophée des champions. Avec un Hexagoal de plus dans la balance, il pourrait définitivement écrire sa légende. Surtout s'il est acquis dans ces conditions, face à un ennemi parisien ultra-favori. Comme il se plait à le répéter, il est trop tôt pour s'enflammer. Mais la possibilité existe, alors autant ne pas négliger les détails, autant ne pas souhaiter bêtement que le leader du groupe s'éloigne une semaine pour être la vedette au perudo de "Bleu Confidentiel" dans Téléfoot. S'il tient cette cadence, Gignac dépassera le mythique Drogba et ses 32 buts en une saison. Drogba n'avait d'ailleurs pas enchaîné les déplacements en sélection cette année-là. Et personne ne s'en était plaint.
L'oeil du spécialiste Pierre Ménès : "Non seulement ses performances parlent pour lui, mais en plus, avec la blessure de Giroud, il y a une place de libre. S'il ne fait pas partie de la prochaine liste, j'aurais du mal à comprendre. Ce qui me marque le plus avec lui cette année, c'est son investissement personnel. Il a toujours aimé l'OM, mais là, alors qu'on aurait pu craindre des réticences par rapport aux exigences de Bielsa, on se rend compte qu'il a pris une autre dimension. Il mérite largement de revenir. Je ne pense pas que Deschamps garde une animosité à son égard. Au contraire, lui qui a bâti son groupe autour de l'investissement collectif, Gignac va tout à fait dans ce sens. A Marseille, beaucoup de gens me parlaient de son salaire l'an dernier. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, comme quoi..." (l'intégrale de l'interview de Pierre Ménès en vidéo ci-dessus). |