Labrune : "Peut-être le match référence"

Lors de la première "victoire référence" de l'OM, au mois d'août face à Troyes (6-0), Vincent Labrune, sérieusement malmené les semaines précédentes par le départ de Bielsa et le démarrage catastrophique de l'équipe, s'était un peu laissé aller, s'en prenant à ses détracteurs de manière directe. Sans doute persuadé que ce carton troyen allait faire des petits, le président olympien ne se doutait pas que cette victoire constituait un trompe-l'oeil, l'équipe retombant rapidement dans ses travers. Hier dimanche, dans les couloirs de Geoffroy-Guichard, Vincent Labrune s'est bien gardé de tomber dans l'euphorie, sachant désormais mieux que quiconque la fragilité de cet équilibre affiché tant bien que mal par les hommes de Michel.

Il suffit d'ailleurs de jeter un coup d'oeil au classement pour s'apercevoir que l'OM, comme une bonne dizaine d'équipes, peut basculer de la lumière au trou noir, ou inversement, en 90 minutes. Ceci dit, Labrune a raison d'insister sur les quatre victoires en cinq matches (3 sur 4 en championnat) que l'OM vient d'enregistrer. Si la démonstration n'est pas forcément éclatante au niveau du jeu, on ne peut que se réjouir de voir cette équipe passer discrètement d'un rythme de relégable à celui d'européen. Mais le niveau d'alerte reste toutefois élevé. Sur ces trois victoires en Ligue 1, il faut garder à l'esprit qu'elles ont toutes été remportées à l'extérieur, ce qui démontre que l'OM reste déficient lorsqu'il s'agit de prendre le jeu à son compte. Un manque sur lequel Michel, paradoxalement, va peut-être s'appuyer en insistant sur les points forts de son effectif, plus axé sur la vitesse de contre que sur la maîtrise du ballon. Une solution d'autant plus intéressante qu'on voit actuellement une défense en net progrès, autour d'une charnière Nkoulou - Rekik de plus en plus opérationnelle.

Il ne faut pas oublier non plus que seuls trois petits points nous séparent d'équipes comme Ajaccio ou Montpellier, dont on se demandait il y a peu si elles réussiraient à gagner un match cette saison. Mais puisque nous sommes dans le paradoxe, notons aussi les quatre ou cinq petits points qui nous séparent de St-Etienne ou Monaco, postulants au podium. Le symbole criant d'une Ligue 1 ultra-homogène, où n'importe qui peut battre n'importe qui, derrière un PSG qui compte 13 points d'avance sur son dauphin (Lyon) et 20 sur l'OM, après 14 journées.

Pour terminer, Vincent Labrune a bien entendu relevé l'essentiel de cette soirée stéphanoise avec cet hommage rendu aux victimes des attentats, comme sur tous les autres terrains de sport du monde entier : "C’était fondamental et essentiel. Il en va de l’avenir de notre société. Finalement, le match, dans le contexte, vient au second plan. Il faut qu’on continue à avancer et à vivre positivement et soudés tous ensemble face à cette folie humaine". Entre la banderole des Ultras "Nous sommes Paris" et une équipe à la hauteur de l'événement, les Marseillais ont eu tout juste. De quoi redoubler d'effort pour oublier définitivement les fausses notes.