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Saison

Labrune : le coup de billard de trop

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 12/04/2016 à 07:00

Labrune : le coup de billard de tropLabrune : le coup de billard de trop

Le billard est un "sport" pratiqué sur une table recouverte d'un tissu, sur laquelle on fait rouler des billes à l'aide d'une queue. On peut, par exemple, y pratiquer des coups à trois bandes, ce qui est également courant dans les affaires du football, en particulier à Marseille. C'est d'ailleurs ce que fait souvent Vincent Labrune, sauf dimanche soir, comme le rapportait La Provence : "Jean-Luc, tu joues avec Régis ! Allez, premier match, équipe une contre équipe huit ! Vous jouez vite, pas de bandes". Une phrase volée d'une oreille indiscrète par les reporters à la porte d'un petit salon du Vélodrome attenant à la salle de presse. Il était environ 23h30. Dans la pièce à côté, Michel affrontait les médias, et dehors, le feu couvait sur le parvis du Vélodrome, où des centaines de supporters tentaient de pénétrer dans la tribune Jean-Bouin. Les CRS chargeaient, après avoir dû se déployer sur le terrain pour contrer un envahissement de pelouse. Pendant ce temps-là, donc, Vincent Labrune haranguait ses troupes. Pas ses joueurs ni son staff technique, non. Dans une atmosphère de fumigènes et de gaz lacrymo, le président olympien distribuait ses commandements à son équipe de billard, tel le lieutenant-colonel Kilgore d'Apocalypse Now, organisant une session de surf sous les bombardements au napalm. On ne sait pas qui a gagné, mais deux heures plus tard, alors que le stade s'était vidé, la partie n'était pas terminée.

Apocalipse Now et Benny Hill

Episode pathétique d'une soirée désolante et d'une fin de saison interminable. D'un côté, un entraîneur isolé et déroutant, capable d'aligner la pire équipe que l'on pouvait imaginer, même si Paolo De Ceglie nous a cruellement manqué. Certains ont même vu, dans cette feuille de match façon sabordage, une volonté de l'Espagnol de mettre fin à ses souffrances plus rapidement, sans renoncer toutefois à son chèque de départ. De l'autre côté, un président honni, hué à s'en faire péter les cordes vocales, peut-être transcendé par le rythme saccadé de la BO de Benny Hill, organise un tournoi de billard en attendant que la tension retombe. Au milieu, des joueurs perdus, livrés aux moqueries de 43 000 supporters désabusés. On se demande bien quel cerveau torturé aurait pu écrire un tel scénario. On se demande aussi quelle personne sensée aura le courage et l'autorité nécessaire pour y mettre fin.

Le retour aux fondamentaux

Beaucoup d'entre nous ont connu la descente en D2 en 1994. Personne n'en est mort. Au contraire, cette période s'est révélée l'une des plus joyeuses de notre histoire. Les meilleurs joueurs étaient partis, de vieux briscards sont restés, comme Durand ou Caso, rejoints par Germain, Dib ou De Wolf pour encadrer quelques jeunes pousses du centre de formation. On est allé au Mans, à St Brieuc, à Amiens, à Charleville... Le Vél' était souvent plein, ça sentait la merguez et les fumis, et rarement les Marseillais ont été aussi fiers de leur équipe. La légende du supporterisme marseillais s'est d'ailleurs largement écrite durant ces deux années. Aujourd'hui, faute de Qatari ou de Dubaïote providentiel, on en vient à rêver d'appuyer sur "reset" et tout recommencer. Faute d'argent, on demande de la compétence, du charisme et du courage. Tout ce qu'il manque actuellement. On ne sait pas qui est capable de réunir tout ça, mais s'il existe, qu'il se déclare. Vite !