Lors d'un entretien à La Provence, Pape Diouf n'a pas ménagé Vincent Labrune, qui doit quitter la présidence de l'OM selon lui. L'ancien président du club, de 2005 à 2009, a précisé quelques lignes plus loin qu'il ne lorgnait pas sur le poste : "Je n’ai ni le temps, ni l’envie, ni le caractère, ni la personnalité pour me mettre à orchestrer les choses dans l’ombre. Les gens me connaissent, si j’ai quelque chose à dire, je le fais publiquement, comme je l’ai toujours fait depuis que j’ai quitté l’OM. Je ne suis pas aigri, que ce soit bien dit". Et le Sénégalais de rappeler que deux scénarios pourraient le pousser à revenir. Que l'OM soit proche du gouffre ou en quête des plus hauts sommets. Une position qui est la même depuis des années, qu'il a reprécisé à nouveau en fin d'entretien : "Honnêtement, je crois, enfin j’espère, que le club va pouvoir maintenir un semblant de vie. L’histoire de l’OM est plus forte que les hommes. Deuxièmement, quelqu’un qui veut investir beaucoup, comme à Paris, emmènera sa propre équipe. Sincèrement, je ne pense pas à l’OM le matin en me rasant".
Il ne faut donc pas compter sur un éventuel retour, au grand dam d'une partie des supporters dont fait partie Maxence Volpe, qui s'en est expliqué sur le plateau du Talk Show. "Il occupait le terrain. Il était capable de tirer sur les joueurs, mais aussi de les dédouaner. Il était là, il jouait son rôle de président. Vincent Labrune, on ne le voit pas pendant trois mois, puis il fait une sortie qui ne veut rien dire. Puis on ne le revoit pas pendant trois mois...". Dans les colonnes de France Football, Habib Beye pointe également les limites du management du président de l'OM : "Je pense que Vincent Labrune n'est pas assez présent dans le quotidien de l'OM. De ce que j'en sais, c'est insuffisant. Je crois qu'il manque du monde dans les rouages du club. Quand tu es joueur, tu as nécessairement besoin d'un référent pour régler tes soucis, rôle que tient un directeur sportif. À qui peuvent-ils s'adresser aujourd'hui à part le président Labrune ? Sauf qu'il n'est pas là en permanence".
À défaut de se proposer en solution providentielle, Pape Diouf donne son avis sur la gouvernance parfaite de la formation phocéenne : "Pour que les choses aillent bien dans un club, il faut les trois entités suivantes : une direction forte, qui sait où elle va, qui sait qu’elle ne navigue pas à vue, un staff technique compétent et des joueurs déterminés qui savent qu’il y a effectivement un pouvoir fort au-dessus d’eux. Or, aujourd’hui à l’OM, ces trois entités ne sont pas en symbiose, c’est clair et manifeste". Le constat renvoie à la dernière saison où l'OM a fini en roue libre, à la dixième place du championnat. Les joueurs, conscients que l'avenir du club se jouait au-dessus de leurs têtes, avec notamment le conflit entre Didier Deschamps et José Anigo, avaient même enchaîné une série historique de matchs sans victoire, validant ainsi la théorie de Diouf. À l'époque, Vincent Labrune était déjà le président du club...