Et si on donnait sa chance à André Ayew en avant-centre ? Quand Rémy n'est pas là, il n'y a plus personne pour marquer des buts devant...
La critique est aisée, mais l'art est difficile. Loin de nous l'idée de nous transformer en entraîneur et de prétendre faire mieux que le coach actuel, Didier Deschamps. Mais rien ne nous empêche de donner notre avis. Celui du jour concerne l'attaque phocéenne. Lorsque Loïc Rémy est absent et qu'il faut le remplacer, elle a bien du mal à marquer depuis quelques semaines... et surtout l'attaquant de pointe. Cet homme, bien souvent trop seul, est au centre de toutes les critiques dès que les frappes ne font plus trembler les filets.
Mettre Brandao six pieds sous terre ne nous intéresse pas. Le Brésilien joue avec son coeur et son physique, la technique, il ne l'a jamais eu et nous ne pouvons rien pour lui. La solution Jordan Ayew ? Non plus, le minot a du mal physiquement et psychologiquement depuis quelques mois et son passage à la CAN ne lui a pas apporté la confiance et la sérénité escomptée. Et André-Pierre Gignac alors ? Le Martégal a toujours apprécié le côté gauche, quand il peut revenir sur son pied droit pour enrouler ses frappes et pourrait donc remplacer numériquement André Ayew à gauche, dont l'entente avec Jérémy Morel n'a jamais été démontrée, bien au contraire. Ne pas mettre Gignac en pointe, c'est aussi lui enlever de la pression, lui qui peine à revenir à son niveau...
Nous avons décidé de prôner une solution plus exotique, à savoir replacer un milieu de terrain de formation à la pointe de l'attaque phocéenne. Non, nous ne sommes pas fous, nous avons juste un peu de mémoire. En avril 2011, en l'absence de Rémy et après le départ précipité de Brandao, Deschamps n'avait eu d'autre choix que de titulariser un certain André Ayew en pointe. Oui, le Ghanéen, du haut de son mètre 76. Résultat de l'opération ? Trois buts, dont un de la tête contre Nice pour sa première. Pas mal non ? Emballé, c'est pesé, pourrait-on dire.
L'axe, André Ayew connait. Bien même. Il argue souvent que son vrai rôle est milieu relayeur, afin d'avoir le jeu devant lui, ouvert à 180°. Une vue qui tranche avec son statut de milieu offensif gauche à l'OM, où il mange la ligne de touche quatre-vingt-dix minutes durant. En numéro neuf, ou pour les puristes, un rôle "à la Messi", lui permettrait de décrocher pour créer des brèches et jouer entre les lignes. Cela lui conviendrait à merveille et libérerait des espaces que pourrait exploiter Gignac. Sa technique et sa protection de balle feraient fureur, son jeu de tête et son timing seraient certainement efficaces, sans parler de ce côté tueur qu'il peut avoir face au but adverse. Seul bémol, son épaule gauche bien abimée, mais André est un guerrier dans l'âme et ne refuserait certainement pas le combat.
Dans une fin de saison qui s'annonce assez morose, qu'a à y perdre l'OM ? Vraiment pas grand-chose. Alors, chiche ?
Sébastien Fitte et Sébastien Volpe