La défense à cinq peut-elle être une solution ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 25/09/2018 à 11:00
Il y a des chocs qui font mal et qui, surtout, changent la vision que l'on peut avoir d'une équipe en 90 minutes. Cette nouvelle défaite à Lyon en fait partie. En effet, avant d'attaquer cette sixième journée, l'OM était deuxième, avec trois points d'avance sur le rival, sortait d'un 4-0 infligé à Guingamp et surfait surtout sur une belle victoire à Monaco une semaine avant. Bref, sans dire que tous les signaux étaient au vert, l'horizon semblait quand même dégagé pour de belles aventures au Groupama Stadium. Raté. Au contraire, ces quatre buts encaissés ont mis en lumière un aspect de l'équipe que l'on avait peut-être négligé : sa défense. 11 buts dans la musette en 6 matches, comme Amiens et Bordeaux. Seul Guingamp a fait pire avec 17 buts (et 0 point). Pas bon, pas assez pour un prétendant au podium en tout cas.
Alors, évidemment, il y a des raisons à cela. L'absence de Rami, tout d'abord, depuis sa blessure face à Francfort et plus généralement depuis le début de saison. Les méformes des latéraux, celle de Caleta-Car, les déménagements incessants de Luiz Gustavo... Bref, pas de quoi solidifier la base de l'équipe, comme l'explique notre consultant Fabrice Celeschi : "On n'arrive pas à défendre en bloc, et c'est rédhibitoire face à des équipes du niveau de Lyon. C'est clair lors des phases de transitions, à chaque fois qu'on perd le ballon. Il y a trop d'espaces entre les lignes et les compensations ne se font pas naturellement. On s'attendait à être plus costaud que la saison dernière, et c'est le contraire". Ce constat, Rudi Garcia l'a évidemment fait, et on peut parier que le coach olympien n'a pas fini de phosphorer dans son bureau pour trouver la parade. C'est d'ailleurs ce qu'il semble faire depuis le début de la saison, pense l'ancien milieu olympien Fabrice Abriel, qui a beaucoup observé l'OM cet été : "J'ai commenté les matches de préparation pour Canal et j'ai vu Garcia essayer plusieurs systèmes derrière. Je me souviens des rencontres au Portugal, notamment face au Sporting Lisbonne où il a alterné avec quatre et cinq défenseurs parce qu'ils étaient en difficulté. Je n'ai pas vu un système qui fonctionnait plus que l'autre. Pour moi, c'est un niveau de performance à trouver collectivement, avec des joueurs qui donnent leur plein rendement au même moment".
Tout de même, on se demande si l'OM n'aurait pas été plus sécurisé avec trois axiaux, notamment face à Lyon qui laissait en permanence au moins deux hommes devant avec Fekir et Depay. Bien sûr, ce système, tenté plusieurs fois par Garcia, n'a pas toujours été un succès, mais on se souvient quand même d'une ou deux copies très propres, notamment en Europa League face au RB Leipzig quand Rami n'était pas là. "Après coup, lorsque tu as vu le match et le résultat, tu peux effectivement te demander pourquoi ils n'ont pas joué à cinq derrière, acquiesce Fabrice Abriel. Mais, avant le match, on pouvait aussi se dire que cette équipe est généralement plus performante à quatre. D'autant qu'en regardant la première mi-temps, il n'y a pas grand-chose à dire. C'est après que la machine s'est emballée, mais jusque-là, la ligne de quatre était cohérente". De son côté, Fabrice Celeschi milite pour ce changement, en attendant le retour en forme des titulaires habituels : "Pour moi, c'est la solution pour équilibrer l'ensemble. Avec le profil offensif de nos latéraux, ce serait très intéressant. On pourrait sortir Ocampos qui n'est pas au mieux, garder deux récupérateurs et trois offensifs avec Payet à gauche. Kamara trouverait sa place dans cette défense centrale avec Gustavo et Sakai, et on verrait le retour de Sarr à droite. Je pense que c'est une bonne solution provisoire". Avec Rami blessé et Caleta-Car suspendu, cette idée pourrait bien être la bonne, que ce soit face à Strasbourg mercredi ou à Lille dimanche. Même si l'on ne jouera pas Lyon chaque semaine, il faut de toute façon trouver une solution.