Ces dernières saisons, l'état de l'Olympique de Marseille est tel que les défaites du PSG en Ligue des champions comptent parmi les meilleurs moments de la saison. Le but de Demba Ba à Stamford Bridge, un grand classique, où les petits ponts de Luis Suarez sur David Luiz en Ligue des champions la saison dernière ont fait pousser plus d'un cri dans la cité phocéenne, car l'objectif du vieil ennemi tombait à l'eau. Ce dimanche soir, c'est un autre objectif un peu fou du club parisien qui s'est envolé : finir le championnat de France en étant invaincu, ce que l'OM n'a jamais fait lors de ses onze couronnes. Paris n'y arrivera pas non plus, ne passant même pas devant le record d'invincibilité des Nantais de 1995. Mais là, il n'y a pas de quoi pavoiser ou envoyer des textos chambreurs. Cette défaite du PSG est limite un coup porté au moral du club marseillais. Parce qu'elle arrive sur la pelouse du Parc'OL face à Lyon (2-1).
Au vu des moyens, le vrai adversaire des Phocéens désormais, ce sont plutôt les Lyonnais. Et avec cette victoire pour le dernier match de la 28e journée, alors que le match des Marseillais a été reporté, Lyon monte sur le podium. Au vu de la dynamique des Gones, il y a fort à parier qu'ils ne lâcheront plus cette place alors qu'ils n'ont plus que ça pour sauver un exercice très compliqué. S'il n'y a que six points d'écart entre les deux équipes, alors qu'il faudra rejouer en plus ce GFCA-OM dans les semaines à venir, la dynamique de ces formations fait qu'il n'y a presque plus d'espoir. Depuis l'Olympico, disputé il y a un mois, Lyon a gagné 4 fois en Ligue 1. L'OM qu'une seule fois. Paris premier, Monaco deuxième et Lyon troisième, le podium est en train de se dessiner alors que l'OM sait déjà qu'en cas de défaite en Corse, c'est une peu enviable 13e place qui l'attend. Pas vraiment la configuration idéale, où le match en retard est abordé comme un véritable bonus.
Mais ce qui dérange le plus finalement dans ce résultat, c'est le fait que Lyon ait réussi à faire tomber Paris là où Marseille a échoué dans la même configuration, dans son nouveau stade. Bien évidemment, les matchs ne sont pas comparables, tout comme la motivation des Parisiens. A Marseille, Laurent Blanc avait aligné son équipe-type. Pour Paris, gagner le "classique" est le meilleur moyen de toucher les fans historiques du club. L'envie n'est pas la même contre Lyon et cela s'est vu. Les champions de France croisaient la route des Gones pour la cinquième fois cette saison, la troisième en 2016, pour déjà quatre victoires. Alors ils y sont peut-être allés trop confiant cette fois-ci. Au Vélodrome, ce n'était pas un milieu Motta-Stambouli-Rabiot qui était aligné. Mais quand même. Quand on voit le match d'un simple Jordan Ferri, transcendé à l'idée de s'offrir le scalp du leader, il y a de quoi se dire finalement que les Marseillais auraient peut-être pu donner plus au début du mois. L'Espagnol Darder, auteur d'un des plus beaux buts de l'année avec une belle humiliation sur Thiago Silva, prouve que le défenseur brésilien n'était pas intouchable et qu'il y avait la place de tenter face à lui. Ce que Michy Batshuayi n'avait absolument pas fait. En fait, après cette victoire lyonnaise, il y a de quoi être amer en se souvenant des applaudissements après la défaite contre le PSG, et comment le staff de l'OM s'en était presque félicité après coup.
Mais bien évidemment, si les joueurs de Michel écartent l'ogre parisien de la Coupe de France, l'exploit sera réel et reléguera la performance lyonnaise au rang d'anecdote. Reste donc à bien se préparer en passant déjà les quarts de finale en disposant de Granville jeudi.