L'OM vraiment condamné à vendre, même en cas de C1 ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 16/01/2020 à 12:00
Même en cas de qualification en C1, l'OM ne pourra pas recruter sans vendre. Inquiétant ?
En très grande forme sur le plan sportif, l'OM reste acculé dans les cordes sur le plan financier. C'est ce qu'expliquait L'Equipe dans un grand dossier intitulé "La C1 ne suffira pas". Un article assez alarmant, même si les déboires financiers du club olympien ne sont pas nouveaux et qu'il reste toujours sous haute surveillance du Fair-Play Financier. C'est pour cela que la majorité des spécialistes affirment que l'OM ne pourra pas recruter au mercato d'hiver, prévision confirmée à plusieurs reprises par André Villas-Boas. Une situation évidemment engendrée par la gestion bancale en terme de recrutement et de ventes lors des précédentes saisons. Du coup, L'Equipe explique que cette période de vaches maigres est loin d'être terminée et que, même en cas de qualification directe pour la Champions League en fin de saison, l'OM devra impérativement vendre plusieurs joueurs pour espérer recruter cet été.
"Si on intime à l'OM de vendre des joueurs avant de songer à recruter, il n'y a plus qu'à se taire et à exécuter"
André Villas-Boas, qui a mercredi après-midi dans une conférence de presse déjà culte menacé entre les lignes de quitter l'OM, devra-t-il vraiment faire avec les moyens du bord pour affronter la plus belle des compétitions européennes ? De quoi tout de même se poser des questions, sachant qu'un club comme Lyon est déjà sûr d'empocher cette année un minimum de 70 M€ ? Evidemment, les Lyonnais sont qualifiés pour les huitièmes de finale, mais juste en jouant la phase de poule, l'OM encaisserait tout de même une cinquantaine de millions, et visiblement, ce n'est pas assez pour garantir une certaine liberté de recruter selon le gendarme financier de l'UEFA. En fait, cette manne servirait tout juste à équilibrer les comptes, comme le souhaite Frank McCourt qui n'aurait pas l'intention de rajouter au pot. Même chose en ce qui concerne l'augmentation des droits TV qui interviendra dès la saison prochaine. En fait, l'OM tourne à 80 M€ de déficit depuis deux ans et il devrait à peine faire mieux cette saison (60 M€ selon L'Equipe). D'où cette obligation absolue de vendre des joueurs au mois de juin, un exercice dans lequel l'OM n'a pas brillé l'été dernier malgré tous ses efforts, et que surveillera avec attention le FPF comme l'explique au Phocéen l'avocat spécialiste de l'économie du football Thierry Granturco : "Ces accords de règlement sont effectivement contraignants et très vérifiés. C'est une instance composée de spécialistes qui ont un sens de l'humour très limité et qui vont examiner chaque ligne des comptes de l'OM. On ne peut donc pas y échapper, faute de quoi les sanctions prévues tomberont. On n'est pas dans le cadre de la DNCG où il y a une certaine proximité entre ses dirigeants et ceux des clubs et où on peut faire l'impasse sur un petit dérapage, car il y a une notion de confiance. À l'UEFA, les discussions sont froides, voire glaciales, et si on intime à l'OM de vendre des joueurs avant de songer à recruter, il n'y a plus qu'à se taire et à exécuter".
"On empêche une entreprise comme l'OM de grandir en limitant ses investissements"
L'OM devra donc se plier aux contraintes établies lors de l'accord de règlement conclu avec le FPF en juin dernier, qui impose un retour à un maximum de 30 M€ de déficit dès 2020 (puis 0 l'an prochain). Il faudra donc vendre et réduire la masse salariale dans des proportions conséquentes avant d'acheter, sous peine de voir tomber les sanctions prévues. Une rigidité que déplore Thierry Granturco : "Je trouve ça idiot, car on empêche une entreprise de grandir en limitant ses investissements. En fait, l'OM arrive 15 ans trop tard. Dans le même temps, des clubs comme la Juve et d'autres ont pu cumuler des centaines de millions de dettes pour bâtir de grandes équipes et avoir des résultats. C'est d'autant plus dommage que personne ne doute de la pérennité de l'OM. En limitant son investissement, on est complètement contre-productif". La seule solution serait finalement un nouvel apport massif de liquidités de la part de Frank McCourt, tout en renonçant à rentrer dans ses frais en se remboursant. On a bien compris que ce ne serait pas le cas...