L’OM s’en contentera…

Il ne fallait pas être en retard lors de cette rencontre qui débute sur les chapeaux de roues avec un pénalty concédé par les Marseillais dès la 4e minute de jeu. Montaño est servi dans le dos de la défense olympienne et crochète Mandanda qui le touche au passage. Rennes a l’occasion de prendre l’avantage mais le capitaine phocéen part du bon côté et détourne la tentative de Kembo.

Les Olympiens ne sont pas passés loin de la correctionnelle et tentent alors de reprendre la maîtrise du jeu. Ils se procurent quelques belles occasions avec Brandao qui dévie du bout du pied un centre à ras de terre de Lucho. Le ballon frôle le montant de Douchez. Puis c’est Rémy qui s’ouvre le chemin du but mais qui tergiverse un peu trop au lieu de frapper. Mais les Rennais ne sont pas en reste puisqu’ils placent quelques contres rapides avec Kembo et Montaño. C’est un match très ouvert dans lequel les défenses ont fort à faire.

Mais au retour des vestiaires, la physionomie change du tout au tout. Les équipent se neutralisent et le jeu baisse en intensité. Ce sont pourtant les Rennais qui se créent les meilleures opportunités et il faut un très bon Mandanda pour préserver les chances de l’OM. Les Bretons ont pris l’ascendant mais les Marseillais parviennent tout de même à se montrer dangereux. D’abord sur une frappe contrée de Lucho qui retombe sur la tête de Brandao en pleine surface mais le Brésilien ne trouve pas le cadre. Puis, sur une perte de balle de Rod Fanni, Brandao récupère le ballon et décale Lucho. Tout le monde croit au but mais l’Argentin manque de précision dans sa frappe qui passe de peu à côté. L’OM vient de louper le KO.

Car c’est bien de KO dont il est question dans cette fin de rencontre. On sent bien que ça peut basculer d’un côté comme de l’autre. Et les Marseillais vont tout tenter pour prendre l’avantage. Valbuena pose beaucoup de problèmes aux défenseurs rennais grâce à sa vivacité et sa technique. Il y a aussi André Ayew qui donne tout ce qui lui reste avec notamment une bonne tête en fin de match qui passe de peu à côté. Toutes ces tentatives ne changeront rien au résultat. Les deux équipes se quittent sur ce score nul et vierge finalement plutôt équitable.

Le manque de réalisme de part et d’autre. D’abord pour les Rennais évidemment avec ce pénalty raté. Ils auraient pu faire mal aux Marseillais d’entrée de jeu et ça aurait pu tout changer. Puis ce sont les Olympiens qui ont raté le coche à plusieurs reprises. C‘est d’ailleurs Lucho, l’habituel homme décisif, qui vendange la plus grosse occasion du match. L’OM aurait pu et aurait dû tuer le match. Paradoxalement, la rencontre se termine sans but alors que les deux équipes se sont créées de nombreuses occasions.

Un moindre mal…

L’OM ne s’en sort finalement pas trop mal. C’était l’occasion de faire le trou avec les poursuivants mais vu le déroulement de la rencontre, il ne faut pas faire la fine bouche. C’est une belle équipe rennaise que l’on a vu ce soir. Elle a joué crânement sa chance et n’est pas venue pour bétonner derrière. On s’y attendait un peu mais il faut tout de même le souligner. Ça a donné un match plaisant et animé.

La bataille du milieu…

Mais ce qui ressort aussi de cette rencontre, ce sont les difficultés entrevues au milieu du terrain par rapport aux précédentes prestations phocéennes. C’est dans ce secteur que l’OM avait fait la différence. Face aux Rennais, Cheyrou, Lucho et Cissé ont paru empruntés, quelquefois dépassés. Il est vrai qu’il y avait une opposition plutôt athlétique avec M’Vila, Mandjeck et Dalmat qui ont fait beaucoup de mal dans l’impact physique et dans la vitesse. Mais le milieu olympien a semblé émoussé, ce qui est plutôt logique étant donné leur moyenne d’âge et la répétition des matchs.

Valbuena indispensable ?

Mais ce qui saute aux yeux au terme de ce match, c’est qu’il y a maintenant un OM avec Valbuena et un OM sans Valbuena. Son activité au cœur du jeu a fait défaut à l’équipe. Sa faculté à conserver le ballon et sa capacité à déstabiliser une défense sont devenues essentielle au jeu olympien. On l’a vu dès son entrée sur la pelouse, le visage de l’équipe a changé. Il offre constamment des solutions entre les lignes et sait jouer dans les petits espaces. Le jeu manquait de fluidité et son absence n’y est sûrement pas étrangère.

Un coup d’arrêt ?   

Voilà qui vient mettre un grain de sable dans la superbe machine olympienne. Est-ce un bon résultat ou une contre-performance ? Difficile à dire. L’OM conserve tout de même la tête de la ligue 1 et prend même un point d’avance sur le deuxième. Il laisse une très belle équipe de Rennes à 2 points. Ce nul n’est peut-être pas une mauvaise chose à condition de l’emporter dès dimanche dans un Derby toujours très chaud chez le voisin Niçois. Encore un match décisif pour la suite…

F.C.