L'OM et le label prestige FFF : plus que de la com'
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 28/02/2020 à 12:00
Focus sur le nouveau label prestige de l'OM décerné par la FFF pour la formation.
C'est tombé dans la semaine et pour ceux qui sont habitués à suivre le travail de formation en France, cela a l'effet d'une petite bombe : l'OM a obtenu le label prestige de la FFF pour son centre de formation. Une nouvelle classification qui place le club phocéen dans le top6 des meilleurs clubs formateurs en France avec Lyon, le PSG, Monaco, Reims et Auxerre en Ligue 2. Un bond considérable pour un club qui était considéré comme en deuxième division sur ce plan pendant des décennies. "Au classement, ils passent de 16e à 6e, au pire. Ce n'est pas essentiel, mais c'est important pour la communication du club" décrypte Emmanuel Barranguet, journaliste pour l'AFP sur le plateau du Talk Show que vous pouvez retrouver en vidéo.
Tout un travail pour reconquérir les jeunes footballeurs
La communication. Forcément, Jacques-Henri Eyraud, qui commence à récolter les fruits de son "OM NextGeneration" mis en place il y a trois ans, profite du soleil après être accusé de tous les maux quand ça ne va pas. C'est le jeu. Mais ce n'est pas l'affaire de la satisfaction d'un homme et de son bilan, cela va bien au-delà, l'OM a tout à fait raison de communiquer sur le sujet et de faire savoir qu'ils doivent désormais être considérés comme la crème de la formation en France. Car dans ce domaine, l'image est primordiale. "Je veux bien croire qu'on travaille bien mieux, qu'on favorise le développement des jeunes, le problème ça reste qu'il ne faut pas me convaincre moi, mais les parents et les jeunes footballeurs de la région !" pointe Fabrice Celeschi, autre intervenant de l'émission. Et dans ce domaine, fini l'OM que tout le monde fuit car il n'y a pas de débouché en pros, laissant un centre de formation peuplé de ce qui se fait de moins bien en Île-de-France. Progressivement, le club a réussi à convaincre les jeunes qu'il y avait une place pour eux de percer en étant à Marseille. Cela a commencé avec l'éclosion de Maxime Lopez, lancé en Ligue 1 à son poste et pas sur une aile pour dire qu'on l'a fait, suivi par un Boubacar Kamara progressivement intégré et plus jeune titulaire français dans un quart de finale de coupe d'Europe à Leipzig. Mais cela se constate encore plus cette saison. Il y a quelques mois, lorsqu'il y avait blessure et suspension en charnière, la décision d'André Villas-Boas de titulariser Lucas Perrin a étonné plus que positivement certains parents, là où d'autres coachs auraient pris moins de risque en faisant par exemple redescendre un Strootman d'un cran. Andoni Zubizarreta a également conquis quelques coeurs en répétant à l'envi sa stratégie concernant Niels Nkounkou par exemple. Il ne veut pas le faire signer pro pour permettre au club de se faire de l'argent dessus mais uniquement s'ils lui voient un avenir dans le club. Forcément, dans un centre où la réputation prêtait à certains agents le pouvoir d'être incontournables pour signer le fameux contrat pro, cela participe à changer grandement les mentalités. Jacques Bayle abonde : "Quand j'étais directeur de Luynes Sport, je me suis retrouvé confronté à des petits qui sont partis à Nîmes, Nice et Montpellier. Les parents, les enfants, ne voulaient pas venir à l'OM. Aujourd'hui, ça a changé. En plus, et je suis très content de le dire, il n'y a plus de passe-droit. Si tu es bon, tu joues. Et ça c'est magnifique. Alors ça arrive rarement, mais messieurs Eyraud et Larguet, je vous tire mon chapeau".
Le beau symbole de la réserve
Symbole d'une formation qui va mieux, l'équipe réserve est en progression constante. Promue en N2 en 2015 grâce notamment au travail de Marcelo Bielsa et de son adjoint, Diego Reyes, la formation désormais entraînée par Philippe Anziani est bien partie pour enchaîner un sixième exercice à ce niveau. Alors qu'il est toujours compliqué d'exposer de très jeunes éléments dans des bourbiers à Fréjus ou à Saint-Priest, les Phocéens commencent à s'y accommoder. Ils sont aujourd'hui neuvièmes, juste un point derrière la réserve de Lyon. Celles de Monaco et de Nîmes sont relégables. Celles de Nice, Toulouse, Montpellier et Rennes sont en N3. Et le club se sert vraiment d'être à ce niveau pour former des jeunes, en témoigne l'incorporation récente de Souaré, qui enchaîne les derniers matchs, car il est programmé pour aller plus haut. Forcément, cela donne envie à son entourage mais aussi à Cheikh Souaré de préférer un premier contrat pro à l'OM que signer à Schalke 04.