La grande nouveauté de cette saison en Ligue 1, c'est l'arrivée du VAR (Vidéo Assistant Referee). Une arrivée qui était supposée mettre fin aux éternels débats sur l'arbitrage. Au final, les contestations n'ont pas disparu, elles ont juste changé. L'assistance vidéo améliore-t-elle vraiment les matchs ? Le débat, en tout cas, n'a pas disparu.
Il existe deux sortes de problèmes majeurs liés au VAR : les soucis techniques et la compréhension du système. Dans le premier cas, il ne faut pas aller bien loin pour trouver une faille manifeste. C'est le cas du Rennes-Toulouse début octobre. Le défenseur du TFC, Jean-Clair Todibo réalise un superbe tacle sur le ballon, mais l'arbitre de la rencontre se trompe et désigne le point de pénalty. Hélas pour lui, le système VAR ne fonctionne pas et ne lui permet pas de revenir sur sa décision erronée. Quant à la compréhension du système, cela reste encore très flou. "On ne nous a jamais vraiment expliqué comment ça fonctionne, commente l'ancien arbitre Claude Medam. Il y a tellement de différences selon les matchs. Les arbitres du VAR regardent les images chaudes et les signalent. L'arbitre a un pouvoir discrétionnaire, une capacité d'analyser et de donner son sentiment. Le VAR ne résoudra pas tout. On a juste déplacé le centre de décision. A la place que ce soit l'arbitre sur le terrain qui prenne la décision, ce sont des arbitres devant des écrans qui prennent la décision et c'est toujours soumis à interprétation". Parmi les plaintes rencontrées, il y a la question de savoir si l'arbitre se déplace ou pas pour voir la vidéo. Le journaliste du Phocéen, Romain Haering, tente d'expliquer : "Quand l'arbitre va voir la vidéo, c'est qu'on lui indique que sa décision est erronée ou qu'il y a un gros doute. S'il ne prend pas la peine d'y aller, c'est que l'arbitre dans le camion confirme simplement la décision préalable de l'arbitre. Sur un hors-jeu, l'arbitre n'a pas besoin d'aller le vérifier, ce qui n'est pas le cas sur une situation qui laisse place aux interprétations, où il doit aller vérifier".
A chaque match ou presque, l'OM a eu à faire face au VAR avec son lot de justice et d'injustice. Dès la 1ère journée contre Toulouse, l'OM inaugure le système en obtenant un pénalty pour une main. Puis vient le match à Nîmes, où les Olympiens peuvent s'estimer lésés avec ce tirage de maillot de Savanier sur Valère Germain. L'arbitre ne prendra pas le temps de revenir sur l'action. Erreur. Si certains ont avancé que le VAR n'était pas en état de marche, selon nos informations ce n'était pas le cas, tout fonctionnait et le pénalty aurait dû être accordé aux Phocéens. A Lyon et à Lille, l'arbitrage vidéo va aller dans le sens adverse, de manière totalement justifiée. Contre Strasbourg, le pénalty accordé à Thauvin et l'expulsion de Jordan Amavi font débat, mais pour Romain Canuti, journaliste au Phocéen, ce n'est pas un problème : "Sur l'expulsion d'Amavi, je me dis que l'arbitre est dupé par le joueur de Strasbourg, l'arbitre va voir, donc je l'accepte, même si selon moi un jaune aurait pu suffire". Enfin, face à Caen, l'arbitre n'a cessé de parler au car du VAR. Les joueurs et le coach de Caen n'ont pas apprécié, à l'image de Brice Samba. Pour l'ancien Olympien, l'ouverture du score est entachée d'un hors-jeu de position de Lucas Ocampos : "L'arbitre est parti vérifier, c'est qu'il pense qu'il y avait quand même quelque chose, sinon il aurait vite décidé. Arbitrage maison on va dire". Mais c'est plus la lenteur pesante des décisions qui a contrarié certains comme notre consultant technique Maxence Volpe : "On touche du doigt l'illogisme de l'arbitre. On perd du temps. Le VAR est supposé corriger les erreurs manifestes". Une lenteur incontestable ce soir-là, même si, au final, l'arbitre a semble-t-il vu juste à chaque fois. N'est-ce pas là l'essentiel ?
Malgré la justesse des décisions, le système de par son utilisation ne passe pas pour tout le monde. Le coach de Caen, Fabien Mercadal n'a pas épargné le VAR après la défaite 2-0 de son équipe au Vélodrome : "On a obtenu un pénalty qui n'a pas été sifflé pour une main sur le centre de Guilbert. Je pense qu'on est tous d'accord ? On répète sans cesse qu'on a un énorme respect pour le corps arbitral, mais ça n'a pas été équitable, en tout cas sur le visionnage du VAR. S'il il y a une main de Djiku sur le but refusé, il y a une main bien plus flagrante sur le centre de Guilbert, vous le reverrez. C'est peut-être aux arbitres dans le camion de le signaler. Ne pas voir cette main, avec le ralenti, c'est incroyable qu'il n'y ait pas au moins eu un visionnage". S'il est encore trop tôt pour tirer un bilan définitif, ces nouveautés arbitrales ont changé beaucoup de choses cette saison.