L'humiliation de trop

3-0, c'est lourd, mais ça ne laisse guère de place au hasard, à l'interprétation, au fait de match qui change tout ou encore la volonté de l'arbitre. Et puis surtout, ce n'est pas comme si on ne commençait pas à en avoir l'habitude... il y a quelques années encore, on aurait pu parler de scénario cruel en évoquant cette rencontre. En se disant que tout s'est joué au carton rouge de Caleta-Car, que jusque-là, l'OM faisait grosso modo jeu égal et qu'un score de parité aurait pu être envisageable. Mais déjà il y a la VAR désormais et si sur le moment on avait l'impression que l'arbitre s'est fait plaisir au moment de se caresser l'arrière du short au moment de sortir le rouge, les images lui ont vite donné raison. Rien à dire. Cela ne s'est pas joué à une action, à un joueur. C'était la totalité de l'équipe, il y avait une classe d'écart. 

Le comparatif poste qui fait mal

On pourrait presque le faire poste par poste et honnêtement ça fait très mal. Dans les cages pour commencer, où Anthony Lopes et Steve Mandanda ne semblent pas faire le même sport quand il s'agit de sortir loin de sa ligne pour couper une attaque adverse. Au milieu de terrain où Houssem Aouar a mis Maxime Lopez dans sa poche, alors que Tanguy Ndombele s'est occupé tout seul de Luiz Gustavo et Kévin Strootman, avec un petit pont pour le premier, mais aussi des interceptions précieuses que le second n'a pas su faire. Enfin devant, Moussa Dembélé est rentré et a marqué sur sa première occasion ou presque. Ce que l'on demande à un attaquant. Plus que de râler, contre les adversaires, l'arbitre, ses coéquipiers... Bon, après promis on arrête, mais quand même, quand on pense qu'il n'y a pas grand-chose entre le prix d'achat de Nemanja Radonjic et celui de Martin Terrier... 

Non, ça ne se jouait pas à l'envie

Vous avez compris l'idée, il y avait un monde d'écart entre les deux équipes. Cela fait très mal mais cette nouvelle humiliation, celle de trop, a au moins le mérite d'ouvrir les yeux : l'OM n'est pas dans la même catégorie que Lyon. Techniquement, collectivement, ces deux équipes n'ont rien à voir. Il n'y a qu'à regarder le match de Jérémy Morel pour comprendre (vous pouvez retrouver sa réaction en vidéo). Le défenseur a toujours les mêmes qualités et les mêmes défauts. Mais là où il passait pour un héros malheureux il y a quatre ans en se faisant expulser en fin de partie, il peut dégager sans transpirer du match avec la tunique visiteur. Il n'y a donc même plus la place de sortir les rengaines habituelles type "ça se joue à l'envie". Non, ce n'est pas vrai. Même avec onze guerriers, impossible de ressortir un ballon proprement sur ce type de match, sans plan de jeu, sans technique, sans gestion des temps de jeu. Le constat est là et il fait mal (voir tweet ci-dessous). Voilà où en est l'OM aujourd'hui. Il s'agirait de vite se reprendre avant que le même phénomène s'installe avec Lille par exemple...