Kamara : une première et des négociations
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 17/12/2016 à 07:00
La coupe de la Ligue étant annoncée comme un objectif par les dirigeants olympiens, on n'attendait pas vraiment de surprises dans le onze de départ aligné à Sochaux. Erreur, car on a vu non seulement Saïf-Eddine Khaoui au milieu à la place de Maxime Lopez, mais surtout la première titularisation du minot Boubacar Kamara au poste de latéral droit, à la place de Sakai. Choix surprenant de la part du coach marseillais, mais aussi réjouissant, car on bouillait d'impatience de voir enfin à l'oeuvre ce joyau de 17 ans dont on parle tant. "Il est normal de la part de Garcia de le faire commencer au poste latéral, explique un ancien entraîneur de Ligue 1. C'est quand même moins dangereux que de le mettre directement dans l'axe à son âge, où les responsabilités sont plus importantes. C'est aussi le moyen d'être guidé par les centraux derrière lui, qui sont les vrais patrons. Après, il est clair que ce n'est pas un vrai latéral et que son poste naturel est dans l'axe".
Reste à savoir ce qui a conduit Garcia à le lancer ce soir-là, dans un match où on ne l'attendait pas vraiment : "Même si Sakai avait peut-être besoin de souffler, on connait les raisons de sa titularisation, estime un observateur du centre de formation marseillais. L'OM négocie avec son entourage pour le faire signer son premier contrat alors qu'il a des propositions de la part de gros clubs étrangers, et ces propositions sont évidemment supérieures à ce que lui offre le club. Ce match était l'occasion de lui dire que l'OM comptait sur lui cette saison, et qu'il valait mieux enchaîner des matches de haut niveau en Ligue 1 que de jouer en équipe de jeunes à l'étranger comme Boutobba, par exemple". Il faut dire que le départ du jeune attaquant à Séville au printemps dernier représente exactement tout ce que ne veulent pas reproduire les nouveaux dirigeants marseillais. Non content de ce que proposait l'OM, le clan Boutobba avait opté pour l'offre du club andalou, à savoir une prime d'un million d'euros à la signature, en plus du salaire du garçon. Niveau salaire justement, L'Equipe estime que l'OM offre à Kamara environ 12 000 euros mensuels, accompagnés d'une prime de 24 000 euros. Insuffisant aux yeux de l'entourage du joueur qui continue de négocier avec un Jacques-Henri Eyraud qui sait combien ce dossier peut avoir une portée symbolique dans le nouveau projet OM. Et le temps ne joue pas vraiment en faveur des deux parties. Plus le temps passe, plus le jeune garçon d'à peine 17 ans essuie les insultes de supporters impatients sur les réseaux sociaux. Dans le même temps, les annonces d'évolution dans les négociations pleuvent alors que ce n'est pas forcément le cas. De quoi faire passer le dossier comme plus complexe, les agents et le joueur plus exigeants, et le camp marseillais moins habile dans les négociations que ce qu'il se passe réellement. "Comme dans tous les autres clubs de Ligue 1 où l'on fait signer en moyenne deux jeunes du centre en pro" remarque un habitué de ce type de transactions.
À Boubacar maintenant de démontrer qu'il a les moyens de ses exigences. Car si le buzz qui l'entoure en fait l'un des jeunes défenseurs français les plus prometteurs, il ne doit pas oublier qu'on attend d'abord de lui de prouver chaque semaine qu'il mérite ce contrat pro tant attendu. "Il a d'énormes qualités de vitesse et une bonne technique, témoigne notre observateur, mais il ne se balade pas pour autant en CFA. Lors du dernier match de la réserve contre Sète, par exemple, qui a été catastrophique, il n'est pas ressorti du lot, alors que c'est typiquement ce que l'on attend d'un joueur comme lui. Est-ce qu'il n'est plus motivé pour jouer en réserve ? Est-ce qu'il est préoccupé par son avenir ? C'est possible. Mais quoi qu'il arrive, son statut de futur crack supposé doit le pousser à être à fond tout le temps, y compris en CFA. C'est là qu'on reconnait les jeunes qui sortent du lot". À lui de tout donner quelle que soit sa situation, comme lors de ce fameux match contre Sète par exemple où il n'a pas été épargné par les provocations de ses adversaires basées sur les récentes coupures de presse à son égard, et les bonnes nouvelles suivront naturellement.