La Provence lui a décerné un 7, L'Equipe un 5, et Le Phocéen a réalisé sans le vouloir la synthèse en lui accordant un 6. Des écarts qui illustrent la difficulté de noter avec précision onze joueurs lors d'un même match, mais aussi celle de noter Mauricio Isla pour sa production sur la pelouse de Geoffroy-Guichard. Autant le dire, on a été surpris de voir le Chilien titularisé dans l'entrejeu, au côté de Diarra et à la place de Lucas Silva. Bien sûr, les dernières sorties du milieu brésilien justifiaient entièrement un séjour sur le banc, mais on devait faire le constat que les solutions de remplacement étaient minces, pour ne pas dire inexistantes, avec un Romao toujours décevant ou un Sparagna dont ce n'est pas le poste. Mais concernant Isla, on l'attendait à sa place pour ce match, à savoir sur le côté droit de la défense. Michel, qui avait laissé entendre deux jours plus tôt que le jeune Brésilien devait souffler mais qu'il manquait de solutions, nous a donc pris à contre-pied en plaçant Isla en numéro six, afin de permettre à Diarra de briller là où il est le meilleur, c'est à dire partout.
Une bonne idée ? Oui, car l'OM s'est imposé, au score mais aussi au milieu, ce secteur si problématique depuis le début de la saison. C'est d'ailleurs le constat établi par Pierre Ménès, ce lundi matin dans son blog : "Les Phocéens ont eu la maîtrise globale du match et surtout l’emprise sur le milieu de terrain, autour d’un Lass’ Diarra à un niveau toujours aussi stratosphérique et d’un Isla qui, pour ce qu’il a montré hier soir, m’a semblé infiniment plus intéressant que Lucas Silva". On ne sait pas si le niveau d'Isla au milieu est "infiniment plus intéressant que celui de Silva", mais il est clair que son travail défensif, son expérience dans le placement et la simplicité de son jeu ont permis à Diarra de monter d'un cran lorsqu'il le souhaitait et, de fait, au milieu olympien d'étouffer celui de St-Etienne, ce que l'on n'attendait pas et qui a constitué la clé du match.
Fort de ce constat, Michel va-t-il poursuivre l'expérience en faisant du Chilien l'un des maillons de cette équipe type qu'il est en train de dégager ? Encore une fois, il nous est difficile de créditer Isla d'un vrai bon match, mais l'équilibre trouvé à St-Etienne va dans ce sens. De plus, il nous semblait dommage et incohérent de voir un joueur tant désiré depuis un an se morfondre sur le banc, avant de repartir probablement dans son club. Avec cette nouvelle solution, Michel fait d'une pierre deux coups : il sort enfin un joueur qui n'a jamais vraiment affiché le niveau requis et fait enfin une place à l'un des rares éléments d'expérience internationale de l'effectif. Pas bête...