Le prometteur milieu de terrain est venu renforcer l'OM mais sera-t-il titulaire à la place de Cheyrou ? Analyse.
Arrivé en grande pompe sur la Cannebière en échange de la somme rondelette de 7 millions d’euros pour un joueur de ligue 2, et un milieu défensif qui plus est, voilà qui en dit long sur les espoirs que les dirigeants olympiens placent en ce joueur. Tout le monde s’accorde à dire que c’est un recrutement ambitieux et que le jeune Giannelli Imbula, qui a été élu meilleur joueur de Ligue 2 la saison dernière, possède un potentiel énorme.
Seulement voilà, peut-il rééditer ses performances de l’an passé à l’étage supérieur et ce, dès le début de la saison. Ou autrement dit, n’est-il pas encore un peu tendre pour prendre la place d’un Cheyrou certes vieillissant mais qui possède une expérience énorme et une patte gauche toujours aussi précise lorsqu’il s’agit de distiller quelques belles ouvertures vers ses attaquants ou de magnifiques transversales.
Interrogé par nos soins, Eric Di Meco est très clair : "dans l’esprit des dirigeants voire de l’entraineur, la doublette c’est Romao-Imbula… à part s'il se déchire. C’est un garçon qui a la faculté surtout de se projeter vers l’avant, qui est capable de récupérer des ballons".
C’est d’ailleurs ce qui se profile si l’on s’en tient aux compositions d’équipe lors des matchs de préparation. Et même si Imbula s’est montré plutôt sobre, il en garde sous la semelle, comme le dit notre consultant Fabrice Celeschi sur le plateau du Talk Show : "Je crois énormément en lui. Il fallait un gars au milieu qui allait pouvoir s’imposer petit à petit à la place de Cheyrou. Imbula, c’est un perforateur de milieu de terrain, un garçon qui crée le décalage en portant le ballon. Pour l’instant il s’est surtout appliqué à jouer simple mais attendons qu’il soit plus en confiance pour voir ses vraies possibilités".
Il possède aussi une protection de balle impressionnante qui lui permet de perdre très peu de ballons dans l’entrejeu et qui oblige ses adversaires à commettre de nombreuses fautes. Pour donner une idée de son style de jeu, on fait souvent la comparaison flatteuse avec Abou Diaby d’Arsenal. On pourrait en rajouter une autre tout aussi élogieuse pour définir le garçon, un certain Yaya Touré à ses débuts quand il évoluait dans une position plus reculée. Il dégage en plus une grande sérénité et semble avoir la tête sur les épaules, ce qui n’est pas rien quand on connait l’importance du mental (et de la mentalité) dans la carrière d’un joueur de haut niveau.
Cependant, l’OM peut-il se permettre le luxe de se passer de son vice-capitaine, leader de vestiaire et qui reste quoi qu’on en dise un dépositaire du jeu dès lors qu’il se trouve sur la pelouse. Evidemment que Ben Cheyrou ne rendra pas les armes si facilement. C’est d’ailleurs l’avis d’Eric Di Meco qui en fait un protagoniste important pour la longue saison à venir : "Chaque année on lui met un concurrent dans les pattes et puis à l’arrivée il fait toujours ses matchs. C’est un garçon qui peut apporter beaucoup, c’est un profil qu’il n’y a pas au milieu du terrain, c’est-à-dire relayeur, capable de mettre des bons ballons devant le but. Il rendra encore beaucoup de services". Il est vrai que Cheyrou possèdes des qualités différentes, un jeu plus direct qui a souvent fait mouche la saison dernière lorsque sur un contrôle une passe il trouvait Gignac dans la profondeur. Il est très à l’aise dans le jeu long là où l’ancien Guingampais préfère porter le ballon. Il ne faut cependant pas les opposer mais plutôt se servir de leurs caractéristiques pour donner des solutions différentes à l’équipe. Une aubaine pour Elie Baup qui aura donc le loisir de changer le plan de jeu en cours de match lorsque les situations seront bloquées.
De plus, comme le pense notre consultant Fabrice Celeschi qui reste un fidèle admirateur du joueur mais aussi de l’homme, Ben Cheyrou peut même avoir un rôle de grand frère pour Imbula et ainsi l’aider dans sa progression. Il pourrait devenir une sorte de mentor et entreprendre avec lui un passage de témoin en douceur au fil de la saison. C’est tout le mal que l’on peut lui souhaiter.