Retour sur le match nul des Olympiens à domicile contre Lille.
Un nouvel attaquant devrait arriver mercredi à l'OM. André Villas-Boas a lui-même annoncé la nouvelle après la rencontre, donnant quelques détails comme vous pouvez le voir dans la vidéo. Un attaquant devrait arriver, jeune et prometteur. Un espoir donc, qui, même s'il a un fort potentiel, devrait tout juste pour le moment passer devant Marley Aké dans la hiérarchie des attaquants. Il ne faut pas trop en attendre, se dire qu'un joueur qui n'a même pas 20 ans et qui va semble-t-il découvrir un nouveau championnat va redonner un coup de fouet à cette équipe. Et de toute façon, ce pourrait être Edin Dzeko que cela ne changerait pas grand-chose. Après le match contre Lille, le mal de l'OM semble bien plus profond que la simple discrétion de Dario Benedetto à la pointe de l'attaque. Et pour cause : il s'agit de limites globales. En l'absence d'Amavi, le côté gauche manque de punch et Yuto Nagatomo n'a pas apporté grand chose. Quand Payet ou Thauvin sont en veille, personne ne surgit du banc pour dynamiter les ailes. Ou s'ils entrent sur le carré vert, l'effet ne se produit pas. Germain a bien marqué suite à un coup de pied arrêté, mais on a du mal à croire qu'il peut être ce joker de luxe sur la durée qui collera la ligne et affolera les lignes adverses à grands coups de dribbles chaloupés.
Ok, c'était Lille en face. Mais...
Face à Lille, l'OM n'a pas été capable de "faire le jeu", comme le veut l'expression consacrée. D'enchaîner les actions offensives et porter le danger sur le but de Mike Maignan. Les Phocéens n'en ont jamais été capables. Il y en avait toujours un pour trop porter la balle, tenter le crochet de trop - ce qui s'était déjà vu contre Saint-Etienne. Techniquement, c'était encore plus dur. Sur les transversales, on en était presque réduit à être content si le ballon ne finissait pas en touche... Un homme illustre parfaitement ces carences : Valentin Rongier, qui a eu un mal fou à récupérer des ballons tout en ratant un bon nombre de transitions qui auraient pu faire gagner du temps à son équipe. Est-ce un problème physique pour une équipe qui devra souvent jouer tous les trois jours ? Est-ce un problème plus profond qui laisse sous-entendre que la saison dernière l'OM était en surrégime ? Que penser de la reconduction systématique du 4-3-3 quand Payet boude depuis son aile gauche ? Au moment de s'exprimer sur le sujet, André Villas-Boas n'a pas voulu enfoncer ses ouailles. Il a par exemple fait observer qu'en face, c'était Lille, soit pas n'importe qui dans ce championnat. Il est vrai que les projections rapides de Soumaré, la solidité de Botman derrière, l'activité d'un Benjamin André ou la pugnacité d'un Yilmaz font de Lille un candidat sérieux au podium. Mais, rappel, l'OM était second l'an dernier. Et les Phocéens avaient battu Lille à l'aller comme au retour. Faut-il s'inquiéter ?
Un état d'esprit défaillant... Et des joueurs aussi !
Là encore, si on cherche à aller plus en profondeur, comme parler de l'attitude générale de l'équipe, de cette impression que l'escouade phocéenne n'affronte pas les difficultés à l'unisson, AVB fait bloc. Dans notre dernier édito, nous avions pourtant mis le doigt sur le manque de marge de cette équipe, capable de renverser les gros bras de Ligue 1 à la seule condition d'offrir une volonté de tous les instants. Car, objectivement, l'OM tel qu'il est aujourd'hui ne peut se reposer sur le talent pur. Un axe négligé par la direction qui n'a pas réellement apporté de plus-value en terme de qualité durant ce mercato. Un mercato d'année en Ligue des Champions... Les limites des joueurs et des dirigeants semblent se dessiner dangereusement. La stratégie d'AVB après cette nouvelle contre-performance est plutôt simple à comprendre : ce n'est pas le moment de tirer la sonnette d'alarme. Le coach protège son groupe. Mais il sait très bien que dans le football, le temps est précieux et qu'il ne faut rien laisser pourrir. Il y a donc fort à parier que les murs vont trembler à la Commanderie ces prochains jours. Pour la réception de Metz, il peut y avoir des changements. Dans le onze de départ, c'est possible. De mentalité, c'est fortement recommandé. Pas sûr que les supporters marseillais s'en contentent pour autant...