Son décalage de deux semaines aura fait beaucoup parler. Mais Marcelo Bielsa est de retour, ce lundi, à Marseille. S'il ne devrait pas arriver à temps pour diriger la première séance de l'année ouverte au public à la Commanderie, il sera dans les parages, mettant ainsi fin à des vacances prises en décalage qui ont interpellé le football français, de Pierre Menès à José Anigo en passant par Jean-Michel Larqué. Son retour va coïncider avec la deuxième phase de la préparation du groupe. Après un stage en Espagne qui a servi à réhabiliter Jan Van Winckel, le préparateur physique, promu chef de colo pendant 15 jours, le retour de l'entraîneur principal va de pair avec le coeur de la préparation. Un soulagement pour son staff qui va pouvoir aussi retrouver des heures de sommeil. Car depuis l'Argentine, Bielsa voulait tout savoir, au quotidien. Il fallait donc rester éveillé, et tant pis pour le décalage horaire. Le chat est rentré, la danse des souris va prendre fin, et le football va reprendre ses droits. Parfait.
Mais selon nos informations, tout n'a pourtant pas été si simple. Il n'y avait pas de planning secret où tout était tiré au clair, même dans la tête de l'Argentin, puisqu'il a longtemps hésité sur sa date de retour. Parce qu'il n'est pas sûr de faire une seconde saison à l'OM ? "Laisser planer le doute lui permet d'être en position de force et plus les jours passent, plus ça sera le cas" grince un observateur avisé de la Commanderie. Dans un reportage de Stade 2, des amis de son village natal assuraient qu'il ne savait pas encore s'il allait prolonger l'aventure phocéenne : "On lui a demandé mais il ne sait pas ce qu'il va faire. Il nous a dit qu'il devait parler avec ses dirigeants, voir bien les joueurs qui seront vendus et ceux qu'on va faire venir. Ce qui est sûr, c'est que s'il y retourne, c'est pour être compétitif, travailler dans de bonnes conditions. Il a déjà beaucoup souffert cette année". D'autres échos font état d'un Bielsa avant tout concentré sur le visage de sa future équipe. Et pas vraiment satisfait de voir que le recrutement n'est pas encore bouclé. Mardi soir, l'OM voulait frapper un grand coup avec les signatures simultanées de Ocampos, Rekik, Gueye et Kanté. Mais c'était ni plus ni moins que ce qui avait été promis à l'Argentin, la pilule qui lui faisait encaisser le départ de Dimitri Payet notamment, presque sans broncher. L'absence pour l'instant des deux relayeurs le contrarie. Si le recrutement ne se terminera pas avec ces deux arrivées, elle permettait d'avoir une vision claire de ce qu'allait être l'OM 2015-2016. Si l'effectif est jeune, ce qui n'est pas pour déplaire au technicien, beaucoup de joueurs ne sont pas au fait de sa méthode (Pelé, Rekik, Ocampos, Nkoudou, alors que Barrada n'était pas présent dès le début de la dernière préparation).
Les dirigeants marseillais vont donc faire le maximum pour signer ces deux éléments au plus vite, sans pour autant se corrompre financièrement. Les négociations avec Caen sont en ce sens très serrées. Mais il y a tout de même de bonnes raisons de croire que tout sera bouclé pour la préparation du premier match amical, contre l'Etoile Sportive du Sahel, le 18 juillet. Si la constitution du groupe, et son conditionnement pour une saison où il faudra également jouer l'Europa League, sont primordiaux, il faudra tout de même que Labrune et Bielsa trouvent aussi le temps d'ici là pour officialiser la prolongation du technicien argentin. Pour rassurer certains, et donner de la matière à ceux qui sont prêts à en critiquer les moindres faits et gestes.