Vitorino Hilton s'est fait opérer d'une pubalgie lundi. Souffrant d'une lésion à l'adducteur depuis le 17 octobre dernier, le défenseur brésilien a donc rechuté. Notre Doc nous livre ses explications sur cette blessure :
C’est une pathologie qui atteint très fréquemment les footballeurs. La pubalgie est un syndrome douloureux de la région inguinale et du pubis. Cette région anatomique est un véritable carrefour d’où s’insèrent 2 grands groupes musculaires (Image): les muscles abdominaux (1) en haut et les muscles adducteurs (2) en bas.
La douleur est souvent liée à la répétition de microtraumatismes (entraînements et matchs) qui entretient une inflammation chronique. La pubalgie est généralement le reflet d’un déséquilibre mécanique musculaire entre des muscles adducteurs puissants et hypertoniques et des muscles abdominaux comparativement trop faibles.
L'hypertonie des adducteurs s'explique par leur utilisation constante lors de la course avec ballon, les changements de direction, le geste de passe ou pour stabiliser la ceinture pelvienne lors de l'appui sur un pied nécessaire à la frappe de balle. Les symptômes retrouvés sont des douleurs de la région pubienne survenant à l'effort, d'abord en fin de match puis progressivement pour des efforts minimes, de plus en plus précocement, diffusant du pubis vers l'abdomen, la face antéro-interne des cuisses, le périnée, imposant progressivement l'arrêt du sport.
Le traitement préventif est primordial, à base d’étirement des adducteurs, de musculation bien conduite de la sangle abdominale associée à une bonne hydratation. Le traitement de la pubalgie est avant tout médical à base d’anti-inflammatoire voire d’infiltration locale (symphyse pubienne) associée surtout à des soins de rééducation. Dans les pubalgies résistantes, on a recours à la chirurgie qui a pour but de détendre les adducteurs et/ou de remettre en tension les abdominaux.
Après chirurgie, un repos et une prise en charge kinésithérapique de 3 à 4 semaines sont observés, la reprise de la course puis du jeu n’étant autorisée qu’après 2 à 3 mois postopératoires. Il est donc fort probable que Vitorino Hilton ne soit pas revu sous les couleurs olympiennes avant la fin de l’hiver.
Dr Manopoulos / Dr Dumont
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