Gignac-Batshuayi : un fauteuil pour deux ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 03/07/2014 à 07:00
Va-t-on assister à un remake à l'OM de la célèbre comédie américaine, avec Gignac dans le rôle de Dan Aykroyd et Batshuayi dans celui d'Eddy Murphy.
Ce serait une erreur de se projeter sur l'effectif de l'OM alors que le mercato n'a pas fermé ses portes. Élie Baup nous le rappellerait bien. L'an dernier, l'entraîneur marseillais avait vu ses dirigeants lui recruter Saber Kahlifa pour remplacer Jordan Ayew. En faisant ses petits schémas sur son cahier, le coach à la casquette gribouillait encore sur le poste d'avant-centre. Il espérait un renfort en pointe. Finalement, le dernier jour, son président recrutera Florian Thauvin et lui proposera de faire basculer l'international tunisien dans l'axe. Aujourd'hui, bien malin celui qui est capable de donner l'exacte composition du compartiment offensif. Seule certitude : Michy Batshuayi et Romain Alessandrini en feront partie. André-Pierre Gignac pourrait quitter le club, à un an de la fin de son contrat. Mais il y a tout de même de grandes chances de le voir rester. Pour être associé à Batshuayi ou se partager le poste en pointe ?
Deux avant-centres dans un même groupe le savent, il y a trois solutions pour eux : soit ils sont associés dans un système à deux pointes. Soit l'un d'eux est déplacé sur un côté, généralement le gauche (comme Benzema avec Giroud en équipe de France, ou... Gignac avec Brandao à l'OM en 2011). Soit ils se partagent le poste. Une option que semblent privilégier nos consultants techniques, à commencer par Bernard Rodriguez : "La concurrence devra jouer à fond pour que l'équipe soit la plus compétitive possible". Fabrice Celeschi abonde : "Il y avait un gros manque à l'OM et on s'en est aperçu cette saison, il n'y avait qu'un seul attaquant. Quand Gignac était blessé ou en méforme, il n'y avait pas de plan B. Donc c'était très important de pourvoir ce poste-là".
Surtout que Gignac est en fin de contrat en 2015. Le plan, c'est peut-être de laisser Batshuayi en conduite accompagnée pendant une saison avant de prendre seul le volant de l'attaque. Et tant pis pour ceux qui commençaient à saliver sur une possible association. "Ils ne pourront pas être alignés ensemble, si ce n'est en cours de match, quand il faudra remonter au score. Bielsa, c'est plutôt un schéma en 4-3-3 avec des joueurs de côté. Il en a plusieurs d'ailleurs avec Alessandrini, Thauvin..." tranche celui qui officie aussi sur France Bleu Provence. De toute façon, les quatre années de Gignac à l'OM offrent un enseignement : le natif de Fos n'est pas un adepte du partage devant. "Il a bien ce profil à tout faire seul devant. C'était déjà ce qui faisait sa force à Toulouse. Il est complémentaire avec Batshuayi. Maintenant, est-ce qu'il va s'épanouir à ses côtés, j'en doute. Il est plus dans ce rôle d'attaquant solitaire qui profite du travail en amont" poursuit Celeschi. Pour l'ancien entraîneur de la Penne, rien n'est fait : "Il faudra voir si ça tombe juste. Par exemple, Gignac avec Ben Yedder de Toulouse, je suis persuadé que ça peut marcher. Avec Dédé, il te faut des jambes. Il va décaler, et l'autre va se régaler". Les premiers matchs amicaux donneront une indication de ce qu'il est possible de faire. Comme le marché des transferts.