Arrivé pour 8 M€ de Monaco en 2017 avec une belle réputation, Valère Germain n'est peut-être pas le joueur que l'on attendait.
Jusque-là, Valère Germain a échappé à l'étiquette de flop que l'on colle si facilement à l'OM pour plusieurs raisons. Il y a évidemment son nom, inséparable de celui de Bruno, son père, entré dans la légende du grand OM des années Tapie. Le fait aussi qu'il ait vu le jour dans la cité phocéenne, un passeport donnant naturellement une longueur d'avance sur les concurrents. Mais, limiter cette bienveillance à ses seules racines serait malhonnête. Valère est aussi un très bon footballeur, dans l'expression sur le terrain comme dans l'esprit. À Monaco comme à Nice, son investissement et son rendement ont toujours été irréprochables, qu'il soit titulaire ou sur le banc. Mais, c'est justement ce dernier détail que l'on a eu tendance à balayer lors de son arrivée à l'OM à l'été 2017. Au sortir d'une saison monégasque fantastique, avec un titre de Champion de France devant le PSG et un parcours remarquable en Champions League, Valère Germain s'est imposé comme une évidence à l'OM, sans que l'on se pose la question de savoir s'il était l'avant-centre que tout le monde attendait. Deux ans plus tard, force est de constater que ce n'était pas vraiment le cas.
"Rudi Garcia m'a dit en me recrutant qu'on opérerait à deux attaquants, et ça a rarement été le cas"
Pourquoi ? Le débat a fait long feu et Valère Germain a fait son bilan dans Le Parisien. L'OM attendait un avant-centre capable d'évoluer seul en pointe, ce qu'il n'a jamais été : "Rudi Garcia m'a dit en me recrutant qu'on opérerait à deux attaquants, et ça a rarement été le cas... À l'OM, depuis Gignac et Gomis, peu d'attaquants ont véritablement réussi. Ce n'est pas un hasard si un buteur se monnaie à prix d'or". L'analyse ne se conteste pas, et pourtant, Valère est toujours là, et s'il n'a pas été monnayé "à prix d'or", son transfert pour 8 M€ (jusqu'en juin 2021) et son salaire estimé à 330 000 euros bruts mensuels se posent tout de même là. Un poids non négligeable dans la longue série des salaires démesurés qui plombent aujourd'hui la masse salariale du club. De quoi expliquer la difficulté de l'OM à trouver preneur, pour lui comme pour nombre de ses coéquipiers.
Germain dépanne, la plupart du temps à des postes qui ne sont absolument pas faits pour lui, mais il dépanne souvent
Douze apparitions depuis le début de la saison en L1, dont huit comme titulaire, le plus souvent au poste d'ailier droit ou gauche. Un temps de jeu conséquent dû à l'absence longue durée de Florian Thauvin et surtout au niveau affligeant affiché par le véritable ailier disponible à l'OM : Nemanja Radonjic, sur lequel on a beaucoup écrit aussi. Une situation qui résume parfaitement l'aventure Germain à l'OM. Celle d'un avant-centre mal évalué dès le départ, et mal utilisé par la suite. Le remplaçant idéal de Monaco aurait dû être le remplaçant idéal à l'OM, mais cela n'a pas été expliqué comme ça, et il en subit les conséquences aujourd'hui. Pour Toulouse, sa présence dans l'effectif ne vient même pas à l'esprit, comme vous pouvez le voir dans le dernier Le coach c'est nous, en vidéo. L'histoire d'un coéquipier exemplaire, mais surtout d'un gros malentendu.