En l'absence de Dario Benedetto, on pourrait bien voir sur la pelouse Valère Germain et Marley Aké. Deux joueurs qui ont des choses à prouver.
Depuis le début de saison, André Villas-Boas a remis des têtes à l'endroit et a lancé des jeunes. Si des joueurs comme Jordan Amavi semblent totalement relancés, ce n'est pas encore le cas de Valère Germain. Si des jeunes comme Lucas Perrin ont levé les doutes autour de leurs qualités, ce n'est pas encore totalement le cas de Marley Aké. A eux de jouer.
Valère Germain, utile oui, mais pas buteur
Hier face à la presse, André Villas-Boas est monté au créneau pour défendre son joueur, très critiqué : "J'ai moins d'obsession avec les buts que les supporters marseillais avec cette pression du grand attaquant marseillais. Est-ce que l'équipe fonctionne ? Elle fonctionne bien. Il a été décisif une nouvelle en récupérant un ballon qui apporte le but, ce n'est pas la première fois, il l'avait aussi fait à Toulouse. Il participe au pressing, gagne des ballons décisifs, je pense qu'il est en ligne avec son ratio temps de but par minute, peut être un peu moins. Mais oui, je ne suis pas là pour dire à Valère ou dire qu'il faut mettre des buts. Je m'en fous de qui met les buts. Le plus important est que l'équipe gagne". Et on n'oubliera pas non plus le pénalty obtenu par Germain à Nice, qui a permis à l'OM de rentrer avec trois points précieux en début de saison.
Mais il n'empêche que sa saison est loin des attentes. Avec seulement 2 buts (et 3 passes décisives) au compteur, on est en droit d'attendre plus de sa part, même si, en effet, il participe au jeu tout en étant précieux dans le jeu aérien défensif et offensif (il coupe souvent avec brio au 1er poteau sur les corners). Force est de constater qu'il n'est pas l'avant-centre tueur qu'il a été lorsqu'il jouait à Nice ou à Monaco, ou même lors de sa première saison avec l'OM, lors de laquelle il avait inscrit 18 buts toutes compétitions confondues. Face à Toulouse, il a un grand rôle à jouer et doit faire partie des joueurs décisifs pour éviter à l'OM une soirée ennuyante à devoir lutter face à un bus. A lui de trouver la faille.
Aké, un but pour le libérer ?
Le jeune Marley Aké va boucler sa première saison à l'OM avec plus de 10 matchs au compteur (il en est à 9). Un fait rarissime pour un jeune joueur issu du centre de formation de l'OM. Une situation qu'il doit à deux éléments majeurs. Le premier, c'est l'absence de profondeur de banc cette saison à Marseille. Le deuxième, c'est la non-signature d'Isaac Lihadji. André Villas-Boas a reconnu qu'il a parfois préféré faire entrer Aké plutôt que Lihadji en raison de la situation contractuelle du deuxième. Mais Marley Aké a également des qualités et n'est pas là par hasard. A lui de montrer tout ça dès qu'il en aura l'occasion, car s'il s'est montré parfois intéressant, il n'a pas marqué, malgré quelques situations intéressantes comme celle à Limoges contre Trélissac, lorsqu'Aké se manque en face à face avec le gardien.
Mais le jeune attaquant en est conscient. Il sait qu'un but le libèrerait de ce poids inhérent à tout jeune joueur devant faire ses preuves en attaque : "Oui, j'attends. Je pense qu'il me manque un peu de lucidité. C'est peut-être la pression ou je ne sais pas quoi. Mais j'essaie de travailler à l'entraînement, d'améliorer encore plus ma finition pour pouvoir en mettre. Je vais tout faire pour en tout cas", confiait-il après son entrée en jeu contre Strasbourg, où il avait d'ailleurs provoqué l'exclusion de Ndour dans le camp d'en face ce soir-là. Deux scénarios pour lui sont possibles ce soir : une entrée en fin de match pour débloquer un match crispant, ce que personne ne souhaite, ou une entrée à l'heure de jeu, avec un score acquis, pour faire souffler un cadre comme Payet ou pour relayer Valère Germain. Pour lui aussi, il est temps de marquer.