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Saison

Garcia, le ressort est cassé

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 07/01/2019 à 07:00

Garcia, le ressort est casséGarcia, le ressort est cassé

Allez, on aurait presque pu ironiser en se disant qu'après-tout, Rudi Garcia n'a pas mis cette défaite sur le dos de l'arbitrage après la rencontre. Mais même dans cet exercice-là, à savoir la conférence de presse d'après-match, l'OM est dépassé. Alors ce n'est pas par l'entraîneur d'Andrézieux mais par celui de Pontivy, qui affrontait le PSG et qui s'est logiquement fait sortir à ce stade des 1/32e de finale de coupe de France. Et qui a déclaré qu'il espérait un tirage plus clément l'année prochaine, comme celui de l'OM... Forcément, la blague va devenir virale et tous ceux qui ont envie de se moquer de l'OM vont se gausser. C'est un symbole, mais voilà où on en est revenu : avec cette nouvelle humiliation, l'OM est redevenu la cible des plaisanteries en tout genre, la "loose attitude", réservée ces dernières années au PSG et à son éternelle quête de la Ligue des champions. Jacques-Henri Eyraud, qui était assez fier de sa formule "l'OM est la deuxième équipe de France" au mois de mai dernier, va donc devoir trouver autre chose. Un entraîneur par exemple. Car, autant ne pas attendre plus longtemps pour le dire, Rudi Garcia à la tête de cette équipe, ce n'est plus possible. Si l'OM qui était déjà bien faible face aux forts, devient également faible contre les plus faibles (rappelons qu'Andrézieux évolue en National 2), que reste-t-il ?

L'idée de la durée était séduisante...

Pour être honnête, à la base, au début de cet exercice qui était loin de tenir ses promesses, l'envie n'était pas de tenir l'entraîneur pour responsable de la situation. Certains d'entre vous l'ont vu, et en on fait un lien direct avec les venues ces derniers mois du président et du coach sur le plateau du Talk Show. Désolé de les décevoir mais la motivation était ailleurs, dans la défense d'une idée plutôt que celle des hommes. Pour avoir vécu de près la fin de règne de Didier Deschamps au club, ou même celle d'Elie Baup, avec ces joueurs qui ne font rien pour tirer le groupe vers le haut parce qu'ils n'ont pas assez de temps de jeu à leur goût, la possibilité de donner le pouvoir à l'entraîneur, pour une fois, a séduit. Oui, l'idée de JHE, de lever toute ambiguité sur l'avenir de Garcia pour lui permettre de naviguer plus sereinement, semblait pertinente. Mais vu l'état du navire, on n'est peut-être pas obligé d'attendre l'arrivée pour constater les dégâts. D'accord, à Marseille, c'est une situation d'urgence en permanence et il est difficile de voir sur le long terme. Mais même Ancelotti au Milan ou Wenger à Arsenal n'ont pas vécu de telles phases. 

... mais il faut se rendre à l'évidence

Après s'être fait sortir de son premier tour de la Coupe de la Ligue et de son premier tour de l'Europa League, l'OM s'est donc fait sortir dès son premier match en coupe de France. Par une équipe de National 2, qui n'a pas fait vivre l'enfer aux pros sur son terrain entouré de main courante mais à Geoffroy-Guichard. Une victoire 2-0 qui ne souffre d'aucune contestation. Faîtes le test, montrez la rediffusion de ce match à quelqu'un de peu familier avec le football, coupez le son, et demandez-lui si ce sont les blancs ou les rouges qui sont professionnels... Alors oui, Marcelo Bielsa aussi s'est fait sortir par une équipe de ce niveau, Grenoble, il y a quatre ans. Mais là oui, on pouvait parler de magie de la coupe, avec une égalisation à la dernière minute de la prolongation et une sortie aux tirs au but. Surtout, l'OM était alors leader de la Ligue 1 avec un certain fond de jeu. Au moment de quitter les journalistes, face à qui il a chargé plutôt les joueurs comme vous pouvez le voir dans la vidéo, Jacques-Henri Eyraud a assuré que Rudi Garcia n'était pas menacé. Evidemment, il n'allait pas dire à la sauvette qu'il se voyait finir la saison avec quelqu'un d'autre. Mais vraiment, il faudrait que ce soit une question de forme, pour ne pas heurter la susceptibilité de Garcia, et devoir s'acquitter d'un plus gros chèque aux prud'hommes. Car il faut se rendre à l'évidence, même une série de victoires ne relancerait pas la machine, les maux sont profonds, et le moindre accroc ferait ressortir les démons de ces 13 derniers matchs (où l'on compte neuf défaites, faut-il le rappeler). C'est ce qu'on appelle un ressort cassé...