Galtier : l'ancien minot a rendez-vous avec l'OM

Il y a minot et Minot. Le premier est un gamin de Marseille et le deuxième, avec une majuscule, fait définitivement partie de la grande histoire de l'OM avec le sauvetage du club par les jeunes du centre de formation au début des années 80. Christophe Galtier (53 ans) n'a pas fait partie de cette mémorable opération commando, mais il a été formé avec les Di Meco, Anigo, Lopez, Francini et compagnie, et ils les a rejoints en équipe première dès 1985 à l'âge de 18 ans pour s'imposer comme un défenseur solide et rugueux. Des qualités qui le suivront durant sa longue carrière de joueur, avec un retour à l'OM entre 1995 et 1997, où il enchaînera directement avec une carrière de coach. D'abord avec Bernard Casoni à l'OM, puis avec Gérard Gili à Bastia, Alain Perrin à Saint-Etienne et à Lyon, et comme entraîneur principal sans interruption depuis plus de dix ans.

"Ce qu'il a fait avec Lille, en les sauvant de la relégation et en enchaînant tout de suite derrière avec la C1, c'est quand même très fort"

C'est donc cet éternel minot que Marseille va retrouver dimanche dans le Nord pour la grande affiche Lille-OM. Un club qui lui doit beaucoup, avec le sauvetage en L1 il y a deux ans, une deuxième place l'année suivante et la lutte pour ce podium cette année. Christophe le Marseillais de naissance fera donc face à André, le Marseillais d'adoption, dans un duel très attendu entre deux coachs en vogue. AVB en a d'ailleurs déjà parlé en conférence de presse, vous pouvez retrouver ses déclarations sur le match dans la vidéo. La réussite insolente de l'enfant des Caillols ne surprend d'ailleurs pas une seconde celui qui l'a lancé dans le métier à la fin des années 90 alors qu'il dirigeait le centre de formation de l'OM, Bernard Casoni : "Ce qui frappe quand on regarde son parcours, c'est que tout ce qu'il fait semble très cohérent. Il a su dans un premier temps observer et apprendre de tous les entraîneurs qu'il a eus, que ce soit comme joueur puis en tant qu'adjoint. Il a aussi ce ressenti comme joueur qu'il conserve aujourd'hui et qui lui sert beaucoup dans la compréhension de son vestiaire. On le voit dans son coaching qui est souvent intéressant et qui lui permet surtout d'avoir des résultats. Ce qu'il a fait avec Lille, en les sauvant de la relégation et en enchaînant tout de suite derrière avec la Champions League, c'est quand même très fort. Il est le même coach qu'il était à Saint-Etienne, mais il a su franchir un cap avec un effectif plus fort".

"Je pense qu'il reviendra un jour et je le souhaite. Il a toutes les qualités pour devenir un grand entraîneur de l'OM"

Cette progression constante ne surprend absolument pas ceux qui ont côtoyé "Galette" tout au long de sa carrière. Pourtant, l'histoire avait mal commencé avec la fameuse histoire du tunnel du Vélodrome où il avait écopé d'une suspension de six mois suite à l'agression du Monégasque Marcelo Gallardo en avril 2000. Un écueil qui aurait pu lui coller à la peau, mais que Galtier fera vite oublier en révélant une personnalité qui ne laisse personne indifférent. "Sa grosse qualité, c'est sa grande connaissance de l'être humain et, donc, sa capacité à s'adapter à l'environnement, qu'il s'agisse des joueurs ou de ses dirigeants, explique Casoni. Il a un très bon rapport avec les gens et il comprend très vite ce qui se passe autour de lui. Et sur l'aspect technique, il a une palette très complète. Il sait jouer à trois derrière, à quatre ou à cinq. Même chose sur le plan offensif. Pour moi, il fait partie du haut du panier chez les coachs français et en Ligue 1 en général". Et peut-être un jour à l'OM, lui dont le nom a si souvent été cité et qui a affirmé à plusieurs reprises être tenté par un retour. "Je pense qu'il reviendra un jour et je le souhaite, affirme Casoni. Il a toutes les qualités pour devenir un grand entraîneur de l'OM, car il faut arrêter avec ce cliché qui veut qu'un Marseillais ne peut pas réussir chez lui". Pour l'instant, c'est dans le Nord qu'il réussit, et plutôt très bien. On lui souhaitera tout de même un jour sans dimanche, avant peut-être de lui réserver un jour l'accueil qu'il mérite...