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Saison

Franck Passi, la seconde chance envolée

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 01/04/2016 à 07:00

Franck Passi, la seconde chance envoléeFranck Passi, la seconde chance envolée

Au soir de la défaite contre Rennes (2-5), Vincent Labrune avait été clair : il finira "l'aventure" avec Michel. L'adage est connu, être conforté par son président est tout sauf un bon signe pour un entraîneur. Dans les jours qui ont suivi, Michel a pu constater que cela se vérifiait une fois de plus en ce qui le concerne. Le soir-même, Labrune aurait envoyé un e-mail à l'actionnaire du club, lui demandant le budget pour régler les indemnités de licenciement de l'Espagnol. Il était même question de trouver un technicien français pour remobiliser les troupes lors des dernières journées, avant de pourquoi pas démarrer la suivante en cas de bons résultats. Finalement, Michel sera bien là, sur le banc sur Bastia, alors que toutes les hypothèses ont été évoquées. Il n'y en a qu'une finalement qui n'a pas duré : celle de voir Franck Passi reprendre en main l'équipe jusqu'à la fin de saison. 

Une défaite et puis Michel

En début de saison, l'entraîneur adjoint avait pourtant dirigé l'équipe le temps d'un match à Reims. Avant que l'OM ne s'incline, une partie des supporters de l'OM était prête à lui donner sa chance. Il était alors présenté comme un entraîneur ayant une connaissance parfaite du groupe et des jeunes, ayant été recruteur du club mais aussi entraîneur de la réserve (qu'il a fait remonter en CFA2 en 2012) et surtout comme le plus bel héritier de Marcelo Bielsa, pour avoir été adjoint de l'Argentin pendant un an. Trilingue après avoir joué en Angleterre et en Espagne dans sa carrière de joueur, Franck Passi, adjoint successivement de Baup, Anigo et Bielsa, semblait être la plus belle solution de continuité, ce dont avait alors besoin un club dans le flou total. Mais l'OM a perdu son deuxième match de championnat. Labrune, qui avait laissé se multiplier les soutiens à Passi dans la presse, prend les choses en main. Il explique dans la foulée que le club va prendre un technicien étranger, dont la philosophie correspond plus au spectacle qu'il veut mettre en place. Passi reste dans le staff de Michel qui arrive pour le match suivant, sans regret. Son équipe aurait pu exploser Reims, ça n'aurait rien changé, les contacts entre Labrune et Michel ayant déjà été noués. Mais Passi peut toujours pester contre ce match qu'il a eu à diriger en tant que numéro 1 sans vraiment maîtriser tous les paramètres : avec notamment Margarita Louis-Dreyfus qui s'invite dans le vestiaire avant la rencontre pour faire la causerie. 

Un manque de confiance du groupe

Aujourd'hui, Passi pourrait croire au fond de lui à une poignée de matchs avec l'équipe pour montrer ce qu'il a dans le ventre et enfin prendre son envol en tant que numéro 1. Mais s'il n'y a aucune certitude concernant l'avenir proche de Michel sur le banc phocéen, l'avenir de Passi est plus clair pour la direction de l'OM. Il est hors de question qu'il reprenne en main l'équipe. Ses compétences technico-tactiques ne sont pas remises en cause, mais il ne pourrait rien apporter à ce groupe sur le court comme sur le long terme. C'est tout du moins l'avis de sa hiérarchie, qui n'ignore pas ce que pensent les joueurs de l'adjoint. En fait, Passi a le tort d'avoir trop suivi les ordres de ces précédents supérieurs. Envoyé parfois au front par José Anigo pour effectuer les tâches ingrates, certains membres du vestiaire ont du mal à voir en lui autre chose qu'un fidèle écuyer. Difficile de le voir donc changer la dynamique du groupe, même s'il ne manque sûrement pas d'idées pour. Voilà donc pourquoi la réflexion concernant Michel n'évolue pas. L'OM n'étant pas vraiment menacé de relégation, autant garder Michel jusqu'à la fin de l'exercice pour négocier son départ, et écrire moins de chiffres sur le chèque à lui remettre, car il n'y a de toute façon pas d'autres solutions intéressantes sous la main. Reste qu'en fin de saison, il faudra se poser des questions. Parce que ne pas avoir confiance en certaines personnes mais les rémunérer quand même, cela s'apparente à de la mauvaise gestion.