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Saison

Faux sur toute la ligne

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 28/08/2017 à 07:00

Faux sur toute la ligneFaux sur toute la ligne

On peut toujours se dire que ce n'est qu'une défaite. Un jour sans. Que Monaco n'est pas dans la même catégorie, que l'objectif, c'est le fauteuil de derrière, celui de la troisième place, et que si l'OM enchaîne les victoires contre les adversaires à sa portée, cela pourra largement se rattraper. Il est également possible de se dire que ce n'est qu'une réaction à chaud, une déception légitime de supporters, mais que la raison va reprendre le dessus et que finalement on se dira que non, tout n'est pas à jeter. Mais non, même à froid, la situation de l'OM est alarmante. A plusieurs niveaux. 

Garcia habitué des roustes

Il y a tout d'abord le terrain. Une défaite 6-1, une ouverture du score au bout d'une poignée de minutes sur coup de pied arrêté, la grande spécialité de l'ASM. Tout au long de la partie, l'arrière-garde phocéenne s'est faite surprendre dans ce domaine. Est-ce vraiment si compliqué de le travailler à l'entraînement ? La question se pose, outre les réponses de Garcia après-coup que vous pouvez retrouver dans la vidéo et qui font froid dans le dos, car en début de match, les joueurs semblaient perdus sur le terrain, à des postes qui n'étaient pas forcément les leurs. Rudi Garcia a tenté un coup, comme souvent quand il s'agit de jouer contre Monaco et Jardim. Il en est à dix-huit buts encaissés en quatre rencontres. Pour son premier match, il y a dix mois contre le PSG, il avait réussi un pari tactique et avait d'entrée donné de la légitimité à son intronisation soudaine. Depuis, il y a eu deux victoires contre des équipes de Top4, Nice et Lyon en coupe de France, mais des valises contre Monaco donc, et le PSG (1-5). Ces roustes, on ne les découvre pas, c'est un peu la marque de fabrique de Rudi Garcia contre les gros, en Ligue des champions par exemple contre le Bayern Munich, que ce soit avec Lille (6-1) ou avec l'AS Roma (7-1). Avant de signer, Garcia avait une cote énorme auprès des fans de l'Olympique de Marseille. Celui qui arrivait en tête des sondages lorsqu'il fallait choisir un homme sur le banc pour se redonner de l'ambition. Mais depuis, c'est plus dur. Du recrutement de Sertic, dont il partage les conseillers, à la couvade de Doria et Ocampos, en passant par le double-discours tenu à Bafétimbi Gomis et William Vainqueur. Et bien que ce soit secondaire, sa communication n'arrange rien : la phrase malheureuse sur les supporters il y a quelques jours a beaucoup agacé aussi parce qu'elle est dans son style si particulier en conférence de presse, où tout le monde voit bien qu'il surjoue, ne dit pas ce qu'il pense. Résultat, cela se retourne contre lui, comme lorsqu'il a tenté de mettre une défaite contre Monaco sur le dos de l'arbitrage, une sortie qui lui colle encore à la peau. Et bien évidemment, il ne peut pas s'en tirer en disant qu'il n'a pas les joueurs pour arriver à ses fins. Personne n'est dupe.

Un mercato pas maîtrisé

Car dans l'organisation de l'OM, son pouvoir de décision pour le recrutement d'un joueur est immense. Andoni Zubizarreta a d'ailleurs été recruté pour ça. Il fallait un directeur sportif capable de s'incliner face au choix du coach. Un mode de fonctionnement sur le papier qui fait rêver, qui donne le pouvoir au technicien plus qu'à des dirigeants tapis dans l'ombre et plus facilement aveuglés par tout l'argent qui circule. Mais de vieux démons ressurgissent, que ce soit dans l'omniprésence de certains intermédiaires dans les dossiers ou dans la communication avec l'autre homme fort du sportif. A ce titre, Andoni Zubizarreta ne peut décemment pas passer entre les gouttes, au prétexte qu'il propose des joueurs mais qu'il est systématiquement retoqué. Car il laisse de plus en plus filtrer sa frustration, ce qui n'est pas l'attitude de gentleman professionnel qu'on lui prête volontiers. Il ne faut pas oublier que l'ancien gardien avait perdu sa place à Barcelone pour avoir ouvertement critiqué sa direction sur la chaîne du club catalan. Va-t-on en arriver là ? Une chose est sûre, les arguments pour se payer Jacques-Henri Eyraud sont déjà affûtés, et il n'y a pas besoin de remettre une énième couche sur l'épisode de la tisane. Comme un entraîneur qui change son équipe à la mi-temps, preuve que la compo n'était pas bonne, le président a revu son système de commercialisation des abonnements en virage avec deux réouvertures au mois d'août. Un détail qui veut dire beaucoup. Après avoir réussi le retour de Dimitri Payet en janvier, acheté plus au tarif marseillais qu'aux demandes de West Ham, JHE s'est peut-être dit que le mercato de juin n'allait pas être si compliqué que ça. Au final, il donne l'impression d'être pris en otage par les éléments moyens qui n'ont pas quitté le club, et il ajuste sa communication, intégrant discrètement à ses bilans les achats du mercato d'hiver, puis carrément ceux de Njie et Thauvin. Mais ça, c'était dire, et dire, c'est faire rire. Il reste donc quatre jours pour faire et faire taire. Ce que, au fond, on espère tous.